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30/04/2010

Alcôve secrète

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."=--=

L’Artiste possède authentiquement le savoir-faire suprême : celui de la Hiérarchisation et de la séparation. Paradoxalement, cette Hiérarchisation et cette séparation ordonnent une Claire Vision du Réel et rendent possible une Unité Large et Fraternelle par le sens retrouvé de la communion.

Autant l’affirmer clairement : l’Art, de nos jours, n’est plus possible que dans le secret le plus absolu. Car qui sait encore lire, écouter vraiment de la musique, s’enfoncer sensuellement dans une toile, s’engouffrer dans un film, étreindre avec volupté une sculpture ?

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Assiégé

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."=--=

Après avoir touché, des paumes de mes mains, les murs d’enceinte du labyrinthe du Très Vaste Mal, je souhaiterais avoir part à quelque chose de plus paisible… Merci.

Je me sens, oui, assiégé de toutes parts. Comme si il ne pouvait se passer, dans ma vie, un petit mois sans qu’une tuile ne me tombe dessus.

 

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Cible

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."=--=

Ainsi les mots ne sortent qu’à leur convenance. Inutile de se mettre en condition quelconque. Méditation, mon cul ! Le Verbe fait ce qu’il veut. Il te choisit ce jour ou il ne te choisit pas. S’il le souhaite, il te recrache comme bon lui semble après t’avoir goûté au tranchant de sa langue. Aucune idée téméraire. Jamais. Seule l’antenne capte ou ne capte pas. Le reste du temps je peux très bien m’amuser à décrire ma déroute.

 

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29/04/2010

02-Little Richard: "Tutti Frutti" (1955) , à propos de "Predator", de John McTiernan (1987)

=--=Publié dans la Catégorie "Une Chanson, Un Film, par The Reverend..."=--=

Pendant les trois minutes du générique, Big John passe en revue tous les clichés du film de guerre gros bras-gueules burinées, histoire de bien brouiller les pistes, jusqu’au gros plan sur Schwarzie et au bras de fer ridicule qu’il entame avec un primate de ses amis. On se dit alors qu’on est parti pour une énième connerie guerrière quand soudain Little Richard en pousse un vrai, de cri de guerre, et voilà nos amis les bêtes en train de se maquiller comme des folles excitées dans l’hélico qui les conduit vers la party du soir. Léger décalage. C’est quoi ce bordel, uh ?

A partir de là, c’est la dégringolade pour cette jolie bande de patriotes en goguette, et plus rien ne sera comme avant. Maman, c’est donc ça la guerre ? C’est vraiment dégueulasse, dis donc...

Nous étions partants pour un truc bien codifié comme il faut et voilà que les forces armées occidentales s’en prennent plein la gueule et commencent à douter de tout. Y’a guère que l‘Indien du lot qui flaire quelque chose de pas catholique (hé, hé), et qui va bientôt donner le LA à toute la troupe : retour aux instincts primaires, à la bestialité, et, yes sir, we’re gonna have some fun tonight !

Tant et si bien qu’à la fin, lorsque le bel Arnold se retrouve seul, couvert de boue, partie intégrante de la végétation, et qu’il se colle des peintures de guerre sur la tronche, ce n’est plus du tout pour aller faire la fête aux crypto-communistes, mais pour sauver son cul de petit blanc en allant exploser la tête de l’alien qui commence à sérieusement faire chier son monde, là.

Bon, mise en scène sublime, maîtrise du cadre, sans parler de l’utilisation parfaite du corps de Schwarzie. Il n’est que ça, d’ailleurs, un corps, et il le dit lui même : un objet que l’on jettera lorsqu’il ne sera plus utile. Voila du cinéma, et voilà un metteur un scène : donnez lui un crétin autrichien musculeux avec deux expressions à son jeu d’acteur (colère, pas colère) et il vous en fait un prédateur ultime, un sauvage magnifique.

Sans être anglophile, on peut tenter l’expérience de la VO sans sous-titres, et ça marche, parce que Mc Tiernan est grand !
Sa mise en scène est tellement parlante, pleine de sens, que les dialogues sont presque inutiles. La scène grandiose à la sortie de la chute d’eau, lorsque Arnold couvert de vase se planque dans les racines et DEVIENT racine à son tour, se passe sans un seul mot, et l’on comprend uniquement grâce aux images que c’est la boue qui le cache au regard du Predator. Et Mc Tiernan autorise Schwarzie à prononcer cette phrase à la fin de la scène, d’une voix complètement atonale, pas jouée du tout : « C’est la boue qui l’empêche de me voir », exactement comme, au temps du muet, on aurait intercalé un carton explicatif.

C’est toujours la même histoire, Ford avait su tirer parti de John Wayne, en son temps. Bon, c’est vrai , l’Irlandais savait AUSSI sourire, ce n’est pas négligeable, et il n’a JAMAIS été gouverneur de Californie, c’est appréciable.
Mais bon sang, Mc Tiernan filme le Vietnam, là, carrément, et sa jungle est dix fois plus hostile et inquiétante que celle de « Platoon », tout simplement parce qu’il ne fait jamais appel à la fameuse psychologie (« La psychologie est la mère de tous les vices » Nietzche) qui gangrène ces soi-disant films de guerre réalistes. Et qu’est ce que le réalisme viendrait donc foutre dans le cinéma, dites moi ?

Et en particulier dans un film de gladiateurs...

 

podcast

 

Philippe "The Reverend" Nicole (Bassiste-chanteur des défunts King Size et, actuellement, bassiste chez Peter Night Soul Deliverance et chez Margerin)...

Le Don de l'Inquiétude

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."=--=

Est-ce que j’adhère à ma pratique ? Je n’ose pas m’avouer à moi-même que je suis de la même chair que tous ceux qui m’ont marqué en tant qu’artistes ? Cela paraîtrait orgueilleux malgré toute mon humilité. Au rasoir je déplie les chairs sous l’épiderme. J’y vois des univers.

Quand le rêve se déploie, Nombres et Chiffres s’exclament silencieusement. L’Infini tisse ses variations sans limites, formes changeantes et immuables. Ondes intérieures. Luminosités. Rythmes. Et tout est là-bas, ailleurs, en dehors et en dedans.

Aussi, ceci : les eaux vertes intérieures, nauséabondes, dans la fosse septique où nous amassons nos merdes psychiques et où personne n’ose aller voir. Méfiance. Une merde de trop et ça déborde. Par tous les trous : du nez, des oreilles, des yeux, de la bouche et ça pisse et ça chie, d’étranges ectoplasmes auto-construits par des mois et des années de tassages autoritaires, d’étouffements abusifs. Je songe à ce film, « Soudain l’été dernier ». Je songe, également, à leur tenir tête à tous. Parfois je suis sur la limite des limites, m’invitant presque à l’abolition de tout impératif moral. Rendre tout permis. Les incendier tous. Je suis épuisé par une pénible affection qui vient de ses eaux vertes intérieures. J’ai poussé ma quête dans ses ultimes retranchements en l’état actuel de choses. J’ai parfois un visage livide, morbide, proche de la démence. Un sourire parvient à l’éclairer un court instant.

Enfant j’ai été un rêveur malheureux. Adolescent je devins résolu. Adulte : disparues mes belles résolutions.

La Vie, je l’ai célébrée. Elle m’a éreinté et affaibli. Mais je ne suis pas fini encore. Il faudrait qu’elle m’achève.

Il ne faut rien dompter. Apprivoiser plutôt.

Il y a une joie de vivre à communiquer...à offrir en partage. Même si la situation semble désespérée. Sollers dirait : « mon propos est le suivant : je cherche le bonheur sur fond noir »...

Le système n'attend que ça de nous,(C'est mon avis) : que nous désespérions suffisamment pour rester tranquilles et être, du coup, facilement manipulables. Être heureux, aujourd'hui, avec des choses simples (un repas fraternel, l'amour de la Culture, un air de musique, jouer avec des enfants, faire vraiment l'amour, se promener au bord de la mer, croquer des raisins, caresser un chat, donner les miettes de la table aux oiseaux, voyager, rire à flanc de montagne, fumer un bon joint, boire un Sauternes Glacé, faire les bouquinistes, dialoguer, etc...) être heureux aujourd'hui, disais-je, c'est un acte de Révolte. C'est tout le contraire « d'être RE » comme dit la publicité du Club Med'... C'est se contenter de ce qu'on a, tenter de l'améliorer en prenant date avec soi-même, ne pas s'apitoyer sur son sort…et c'est TRÈS DIFFICILE À APPLIQUER! Mais, avec le temps, j'y arrive de plus en plus. C'est une affaire d'équilibre et l'équilibre ne s'obtient qu'avec le temps.

Les hurlements de Nietzsche ont traversé tout le 20ème Siècle. Massacres. Sang. Horreur. Négation du corps jusque dans sa pseudo-libération. Mise en troupeau du bétail humain. Règne de plus en plus évident de la médiocrité. Planification et normalisation en cours. Tout part en couilles !

On s’en sortira ! On est condamnés à s’en sortir.

« Je suis tourné vers ceux qui portent le don de l'inquiétude et je crie vers eux. » Pierre Drieu la Rochelle

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28/04/2010

01-Neil Young & Crazy Horse: "Fuckin' up" (Bootleg, 25 juin 1996, Stockholm) , à propos de "Year of the Horse, de Jim Jarmusch (1997)

=--=Publié dans la Catégorie "Une Chanson, Un Film, par The Reverend..."=--=

D’abord, il y a ce fantastique fondu enchaîné qu’opère Jim Jarmusch entre deux versions de « Like a hurricane », distantes de 20 ans.
Le message est simple : en dehors des cheveux qui ont raccourci et des corps qui ont grossi, l’intensité est la même, le son est plus puissant, et, miracle, l’énergie est toujours au rendez-vous !
Dés le début, le générique met les choses au clair :
ce film est « fièrement » filmé en super 8, et il est fortement recommandé de « monter le son » ! Alors l’image est granuleuse et la bande son craque, comme un vieux vinyle, mais on se dit bien vite que c’est toujours ainsi que les concerts devraient être filmés, parce que le rock digne de ce nom est une chose rare et précieuse, pas un simple objet de consommation, et que Jarmusch, tel un explorateur ayant découvert l’Eldorado, nous ramène quelques pépites dérobées, des images volées, et des sons oubliés.

Faut-il rappeler les titres de gloire de Big Jim, du rustique « Down by law » à l’élégante épure de « Ghost dog », en passant évidemment par ce « Dead man » qui marqua sa rencontre avec Neil Young, celui-ci signant la musique du film qui allait offrir son dernier rôle à un Robert Mitchum impérial ?
Alors, oubliez tous vos préjugés sur Jarmusch (« le plus européen des cinéastes américains ») et Neil Young (« le plus américain des chanteurs canadiens ») : ici il s’agit d’un groupe de rock filmé par un fan.

Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les cinq premières minutes du film : après un simulacre d’interview, les choses sérieuses commencent avec une version hallucinée de « Fuckin’ up », où le vieux Neil, évoluant en bermuda grunge, est enfoncé sur son aile droite par son guitariste rythmique, Frank Sampedro, qui, véritablement déchaîné, lance à plusieurs reprises un majeur bien tendu au public , histoire d’illustrer clairement le propos de la chanson ! Tout le reste est à l’avenant, alternant images d’archives et concerts récents, dans un jeu de ping pong incessant entre le passé et le présent, sorte d’éternel retour électrique et ludique.

Décidément, ce n’est pas l’âge qui compte, mais la rage qui nous dévore encore. Et voir des cinquantenaires faire les cons dans une station service après avoir traité Jarmusch (40 ans passés) de gamin est tout à fait réjouissant.

It’s better to burn out than to fade away...

Plus que jamais, oui.

 

podcast

Philippe "The Reverend" Nicole (Bassiste-chanteur des défunts King Size et, actuellement, bassiste chez Peter Night Soul Deliverance et chez Margerin)...

Fierté Tribale

=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=

 

Malika Sorel :
« les personnes issues de l’immigration viennent de sociétés à fonctionnement tribal. »

Malika Sorel :
podcast
Trouvé chez Défrancisation.com

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Percer l'oeil reptilien

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."=--=

Nous sommes littéralement prisonniers de notre vision réduite et égocentrique. Cannibales-carnivores. Pulsions instinctives niées quand elles sont lumineuses, portées au grand jour quand elles sont carnassières…mais, bien-sûr, aseptisées, cliniques. Soit disant maîtrisées. Pas maîtrisées pour un sou. On nous parle de « guerre propre ». C’est un grand élevage qui nous tient. Camp de concentration adouci pour nous le rendre juste plus supportable.

Pour y voir plus clair il me faut percer l’œil reptilien.

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27/04/2010

"Pédophilie : du crime au tabou" par François Miclo

=--=Publié dans la Catégorie "Franc-tireur"=--=

Rubens, Le Rapt de Ganymède.


J’ai passé mon dimanche à chercher des mouchoirs. Pas de vulgaires kleenex, mais des mouchoirs en soie. Quand on est maire de Paris, on n’essuie pas ses larmes dans n’importe quoi et c’est à Bertrand Delanoë que je voulais envoyer un petit paquet enrubanné, afin que, le moment venu, il ait de quoi sécher ses pleurs. Car, le moment viendra, comme il vient pour tout homme, où il plaira à Dieu de rappeler à lui le cardinal Bertone et, ce moment-là, Bertrand Delanoë aura beaucoup de chagrin. Peut-être sera-t-il même inconsolable.


Bertrand Delanoë

 

Certes, il y a deux semaines encore, le maire de Paris trouvait “choquants” les propos de ce cardinal qui associait dans une même phrase homosexualité et pédophilie : “De telles prises de position, écrivait le premier magistrat parisien dans le plus indigné des communiqués, sont d’autant plus dangereuses qu’elles stigmatisent délibérément une identité et portent ainsi atteinte au respect de la diversité et de la liberté individuelle.”

Or, depuis – il faut dire qu’une semaine entière a passé, l’éternité quoi ! –, Bertrand Delanoë a changé, puisqu’il salue, dans le plus ému des communiqués, la mémoire de Jean Le Bitoux, grande figure des combats homosexuels français et fondateur de Gai pied, disparu le 21 avril.

Quel rapport entre Jean Le Bitoux et Tarcisio Bertone ? Aucun, évidemment. Enfin, si. Les deux établissent, à leur manière, un lien entre homosexualité et pédophilie. Le premier, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, le fait le 12 avril dernier au détour d’une conférence de presse donnée au Chili. Il ose affirmer qu’on lui a rapporté que certains spécialistes lient homosexualité et pédophilie : levée générale de boucliers. Quant au second, Jean Le Bitoux, ses manières sont un peu plus rudes. Il y a quelques années, il affirmait qu’homosexualité et pédophilie avaient partie liée, sans s’attirer autre chose à sa mort que la “gratitude” du maire de Paris pour son “courage militant”. Allez y comprendre quelque chose.


Cardinal Bertone

 

Dans un court entretien donné au magazine gay Illico en mars 2001, Jean Le Bitoux revenait sur l’histoire du mouvement militant homosexuel : “En France, l’homosexualité vient d’une culture pédophile avec André Gide. En 1968, il existait même un comité d’action pédérastique révolutionnaire. Dans le discours du GLH à partir de 1975, il y a tout un héritage du FHAR notamment sur la question pédophile. À l’époque, il s’agissait de libérer son corps, libérer ses fantasmes. Il ne faut pas oublier qu’à cette époque-là la majorité est à 21 ans, ce qui est bien tard. Dans les années 1970, tout est à libérer y compris l’enfant qui est corseté comme la femme, comme l’homosexuel. Aujourd’hui, on ne parle plus du tout du même enfant. L’enfant des années 1970 était l’esclave d’une vieille civilisation, l’enfant d’aujourd’hui est extrêmement sacralisé.” Il poursuivait : “Tony Duvert tenait une rubrique dans Gai Pied où il affirmait : la question pédophile existe et certains gays sont pédophobes et ils considèrent que l’émancipation des homosexuels se fera sur le dos des pédophiles. On a inventé un homosexuel qui laisse de côté la question pédophile.”


Jean Le Bitoux

 

Contrairement à beaucoup de sa génération (dont Bertrand Delanoë), Jean Le Bitoux n’avait pas la mémoire qui flanche. Il se souvenait même très bien des positions de Guy Hocquenghem, de René Schérer ou encore de Michel Foucault.

Dans les années 1970, tous plaident pour une reconnaissance des sexualités que l’on n’appelle pas encore “minoritaires”, mais “périphériques”. Et loin de se contenter d’être des militants LBGT (lesbien, bisexuel, gay, trans), ils sont des militants LGBTP. Ils incluent le “P” de la pédophilie dans leurs revendications. Militants homosexuels et pédophiles deviennent compagnons de route et font front commun contre l’“ordre bourgeois” qui tient les “sexualités périphériques” pour des pathologies, des déviances, quand ce n’est pas pour des crimes.

C’est notamment le cas de Michel Foucault au tournant des années 1980 qui défend la pédophilie ou, plutôt, qui refuse qu’on l’enferme dans une monstrueuse figure psychiatrisée : l’auteur de L’Histoire de la sexualité dénonce ce qu’il pressent advenir – et qui adviendra pour connaître son paroxysme à Outreau – : la sacralisation de l’enfant innocent et la condamnation a priori de l’adulte. L’un et l’autre victime et criminel par nature : bourreau, fais ton office ! Cependant, que faire du désir sexuel de l’enfant ? Car pour Foucault, Hocquenghem ou Schérer, l’enfant n’est pas que pure candeur : il est aussi un être sexuellement désirant. Et désirable.

Dans ces années-là, la question de la sexualité de l’enfant n’est pas un tabou. L’intelligentsia française envoie, par exemple, en 1977 une pétition au Parlement réclamant la suppression de la majorité sexuelle et la dépénalisation des actes sexuels avec les moins de 15 ans. Dans les mêmes années, Libération publie des annonces de lecteurs cherchant des partenaires de 12 à 18 ans. Quant à Daniel Cohn-Bendit, il écrit avoir eu des jeux à caractère sexuel avec des enfants et s’en vante même sur le plateau d’Apostrophe, sans d’ailleurs que les gendarmes ne l’attendent à la sortie de l’émission pour lui passer les bracelets.

C’est que la pédophilie n’a pas la connotation nécessairement criminelle qu’elle a aujourd’hui. Le pédophile a encore, si l’on peut dire, des humanités : il s’idéalise en continuateur de l’antique pédéraste, en éraste qui ne serait fait que pour apprendre la vie à un éromène, en pédagogue qui aimerait les enfants. “Alcibiade, monte donc sur les genoux de Socrate, il va te faire réviser ta philo.”

Puis, le chemin des militants homosexuels et pédophiles se sépare. Cela se produit, selon Jean Le Bitoux, en 1982, avec l’affaire du Coral. Une dénonciation calomnieuse à propos de jeunes ados violés, des personnalités impliquées, un grand scandale médiatique : c’est une affaire d’Outreau avant l’heure – mais sans l’empressement de l’instruction à embastiller la terre entière.

Seulement, le “mal” est fait : les militants homosexuels ont obtenu, en août 1982, la dépénalisation de l’homosexualité et ils ont désormais autre chose à faire que de s’occuper de leurs anciens compagnons de route, d’autant plus qu’ils sont devenus, avec cette sale affaire du Coral, passablement encombrants. Et Jean Le Bitoux de conclure de façon cinglante : “Aujourd’hui, je pense que les pédophiles sont toujours les boucs émissaires des homosexuels. Le débat n’est plus du côté d’un espace de liberté que les pédophiles n’ont toujours pas, mais du côté de la jeunesse des homosexuels.”

Mince alors ! Tarcisio Bertone a dû lire Jean Le Bitoux, qui ose le plus odieux des amalgames et établit une relation entre pédophilie et homosexualité.

Qu’a-t-il dit, au fait, de si scandaleux, le cardinal ? Nombre de psychologues, de psychiatres ont démontré qu’il n’y avait pas de relation entre célibat et pédophilie mais beaucoup d’autres ont démontré, et m’ont dit récemment, qu’il y avait une relation entre homosexualité et pédophilie. Voilà ce qu’a déclaré Bertone, répondant à une question posée lors d’une conférence de presse au Chili.

À moins de confier à Robert Faurisson la réécriture de l’histoire du mouvement homosexuel en France depuis André Gide jusqu’aux années 1980 et de brûler à Paris-Plage l’œuvre de Michel Foucault, la vérité nous oblige à donner raison à Tarcisio Bertone : la relation entre homosexualité et pédophilie a été posée, depuis fort longtemps, par des intellectuels qui n’étaient ni des “fascistes” ni des “réactionnaires”, mais des militants et des théoriciens de l’homosexualité, les tenants d’une avant-garde luttant contre ce qu’ils appelaient la “vieille morale bourgeoise” et une société qui surveille et punit.

Seulement, le mot pédophilie ne peut plus être prononcé sans emporter avec lui tout sens critique. Il vaut condamnation immédiate à celui qui en est suspecté, comme à celui, d’ailleurs, qui oserait interroger et remettre en cause ses présupposés. Surtout ne pas se demander s’il n’existerait pas une légère différence entre un violeur d’enfants et un amateur de beautés adolescentes : non ! à défaut de la tête, on leur coupera indistinctement les couilles. Ne pas se demander non plus ce qu’est la pédophilie, mais enfermer le mot et son indétermination sous le masque monstrueux et infrangible du pédophile, nouvel ogre de la fable contemporaine. La pédophilie n’est plus seulement un crime. Elle est un tabou, la camera oscura d’une sexualité qui s’estime désormais affranchie de toute histoire.

 

François Miclo pour Causeur

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La Présence

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."=--=

La Présence en moi de quelque chose de difficile à cerner. Bouillonnement qui relève à la fois du meilleur comme du pire. Comme si une transformation radicale allait m’entraîner dans sa spirale. Quelque chose de la sorte. Ce n’est pas la première fois que j’éprouve ce genre de sentiment complexe et il ne s’est pas toujours passé quelque chose. J’ai l’impression d’être un œuf en gestation.

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26/04/2010

La Roue Tourne... Alleluia !

=--=Publié dans la Catégorie "Musique : Rêve Vénitien..."=--=

Lorsque je suis arrivé au sein des Sentinels, en Septembre 1991, c'était en remplacement de leur guitariste, Philippe Calabria. Mais très rapidement le groupe The Sentinels est devenu VENICE. Et l'aventure a suivi son cours. Et Philippe Calabria ? Qu'est-il devenu ? Il est devenu Pasteur...

Je respecte le choix de Philippe, bien entendu, mais pour ma part... je n'ai pas pour projet ou ambition de devenir pope.


Venice - 2004 (de gauche à droite : Franck Schaack - Frédéric Laforêt - Eric James Guillemain - Nebo)

 


The Sentinels - Années 80 (avec Eric James Guillemain à gauche et Philippe Calabria à Droite - encadrant leurs compagnons)


Philippe Calabria - années 2000 - Sympathique pasteur)

Philippe Calabria a écrit un livre... qui, semble-t-il, s'est bien vendu.

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Couple

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."=--=

D’une façon générale on forme un couple en espérant qu’il est et demeurera une construction fixe, inaltérable, immuable. Or, les premiers meubles installés et les premiers vêtements rangés dedans, les premiers draps inaugurés dans le nid douillet (home sweet home), les premiers petit-déjeuners pris ensemble entre quatre yeux pétillants, le couple change déjà, n’est plus le même. On peut se faire des déclarations d’amour quotidiennes, se promettre la Lune à défaut de Mars, dire « toujours » et « rien que toi », chercher la fusion, la routine telle une valse enivrante (mais d’un mauvais vin) nous fera effectuer les mêmes gestes, adopter la même attitude avec constance et sans discernement, distribuer les mêmes caresses, éprouver les mêmes désirs, et nous nous mentirons en très bons comédiens, parfois même en excellents acteurs, en nous persuadant mutuellement que nous sommes identiques au premier jour béni des dieux et égaux à nous-mêmes. Faux, bien-sûr. Le temps nous change. Le temps change l’autre. Nous nous réveillons un jour à côté d’un ou d’une inconnu(e). Il ou Elle nous a échappé. Il ou Elle nous échappe encore. Nous redoutons l’inconnu. Nous quémandons avec nostalgie le retour de la routine salvatrice. Mais la Vie balaye ça d’une simple pulsion. Une pulsion vitale, pour être plus précis.

La vérité c’est qu’un individu est en constante mutation. Qu’il le veuille ou non. S’il se refuse à cette évidence, le cancer le guette. S’il s’accroche à ce qu’il croit acquis, le retour de manivelle sera foudroyant. Il y a LUI, il y a Elle. Le couple est encore une troisième entité qui devrait trouver une dynamique et l’appliquer, y répondre, se construire ainsi dans le changement, le dialogue constant, la redéfinition commune de règles en perpétuelles avancées. Les envies, les désirs peuvent changer de cibles. Pour l’UN, pour l’AUTRE, pour le COUPLE. Ce sont là trois secteurs qui se doivent de trouver leurs Libertés particulières, leurs confrontations communes d’où doivent aussi émerger des obligations, des devoirs auxquels on ne peut échapper. Un couple qui dure dans la joie est un couple dont les protagonistes savent changer ensemble par le dialogue tel que l'a défini David Bohm.

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S'acculer au mur de la réalité

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."=--=

Les faux dieux s’affrontent dans la joie. Que nous reste-t-il sinon nos yeux pour pleurer ? Les larmes souvent nous empêchent de voir la réalité avec clarté. Le monde est rentré dans une vibration particulière. Une accélération mortuaire est apparue dans le cours de la vie. L’espace des possibles est ouvert, large, comme une offrande qu’il ne tient qu’à nous de prendre.

Il s’agit bien de se mettre le couteau sous la gorge, de s’acculer au mur pour se confronter aux lumières du monde, au HAZAR du MEKTOUB, forcer les faits ou conjuguer avec eux. Exorciser le mal, la ténèbres et la défaite de l’Être.


Peinture de Jérôme Lagarrigue

Jérôme Lagarrigue (wikipedia)

Site officiel Jérôme Lagarrigue

 

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25/04/2010

La mise à mort de la vieille carne impuissante qui fut la gloire du monde.

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

"Nous nous sommes déguisés, pour que personne ne puisse reconnaître ce que furent les vertus des hommes de notre monde, nous nous sommes barbouillés de peinture et de sang pour manifester notre mépris envers tout ce qui a fait la grandeur qui nous a faits. Nous assistons avec joie, enthousiasme uniquement à ce qui nie, détruit, dénature, ce qui fut l’œuvre de l’Occident. Nous trépignons sur son corps et crachons à son visage. Si le XIXe siècle a trahi par la conne conscience (ce qui ne fut jamais la vérité de l’Occident), nous, nous trahissons par la mauvaise conscience, qui devient à la limite pur délire. Quand on voit le cinéma des vingt dernières années, on est confondu de se rendre compte que seuls les films qui ont diffusé le mépris, l’ordure, la flagellation ont réussi. Et nul argument ne peut servir en face de ces évidences, de ces lieux communs totalement acceptés (…)

Je vois l’Europe marcher à grands pas vers sa fin. Non pour des raisons économiques ni techniques ni politiques, non qu’elle soit submergée par un tiers monde, en réalité impuissant, non qu’elle soit aussi mise en question par la Chine, mais parce qu’elle est partie pour son suicide. Toutes les conduites (je dis bien toutes) des Techniciens, des Bureaucrates, des Politiciens, et en plein accord fondamental, malgré la contradiction apparente, les discours des philosophes, des cinéastes, des scientifiques sont toutes des conduites suicidaires. Tout facteur positif qui peut apparaître est aussitôt retourné, déformé, inverti, pour devenir un nouveau chef d’accusation ou un moyen de destruction. La Gauche a triomphalement rejoint la Droite dans cette course à la mort, et le christianisme célèbre ses noces avec le marxisme pour procéder à la mise à mort de la vieille carne impuissante qui fut la gloire du monde."

Jacques Ellul, Trahison de l’Occident, 1975

Jacques Ellul

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Karl

=--=Publié dans la Catégorie "Brèves"=--=

"Je suis auto-fasciste. Je ne discute jamais avec moi-même ! Karl Lagerfeld

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24/04/2010

Philippe Muray par Finkielkraut et Luchini

=--=Publié dans la Catégorie "Franc-tireur"=--=

L'émission "Répliques", sur France-Culture ce matin, préparée et animée par Finkielkraut, recevait Fabrice Luchini afin d'évoquer Philippe Muray. Grand moment. Savourez...

podcast

Voyez, à l'occasion, ce texte de Philippe Muray de 2005, sur le site du RING...

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Enoch Powell, Rivers of Blood

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Reportage de la BBC, sous-titré en français, consacré au controversé Enoch Powell.


Partie 1/4



Partie 2/4



Partie 3/4



Partie 4/4

 

Pour les aficionados d'Eric Clapton, en 1976, le guitariste fit scandale lors d'un concert à Birmingham en prenant position pour Enoch Powell. Complètement saoul, il tint un discours radical et raciste à l'encontre des étrangers, les invitant même à quitter la salle de concert puis le pays lui-même. Il s'est depuis excusé pour ses propos emportés, néanmoins, encore récemment, il a précisé que le discours d'Enoch Powell n'avait rien à voir avec son discours de junkie sur le retour de 1976 et il a persisté à dire que la Grande-Bretagne était face à une immigration non maîtrisée et que la culture britannique en était, par conséquent, menacée. Lorsque l'on sait que parmi ses meilleurs amis se trouvent des gens comme B.B. King, Buddy Guy ou le défunt John Lee Hooker, de même lorsque l'on sait l'admiration sans borne qu'il porte au génial Robert Johnson, il est clairement évident qu'Eric Clapton n'est aucunement raciste... cela ne l'empêche pas de faire preuve de bon sens et de raison.

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23/04/2010

Riposte laïque persiste et signe !

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Entretien avec Pierre Cassen, de Riposte Laïque :

Entretien 1/2 :

L’interdiction du voile intégral - La commission parlementaire - Liberté individuelle - Constructions de Mosquées en France - Prières dans les rues de Paris.

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Entretien 2/2 :

La Suisse et les minarets - les réactions indignées contre le vote suisse - Débats identité Nationale - Le front national et le discours républicain - les débouchés politiques ?.

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Trouvé sur La Luette...

 

Riposte Laïque

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22/04/2010

Rémi Brague et Dominique Urvoy - Les Racines de l'Europe

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Trouvé chez Le Nouveau Réactionnaire. Emission "Répliques", animée par Alain Finkielkraut sur France Culture. Il reçoit, ici, Rémi Brague et Dominique Urvoy.

 


Rémi Brague


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21/04/2010

21 Avril

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Nous sommes le 21 Avril 2010. Souvenez-vous du 21 Avril 2002. Ce fut hilarant. D'un comique remarquable. Toute cette France qui a chié dans son froc, uniquement par principe, face à la Bêêête îîîmmonde qui s'en allait revenir pratiquer la ratonnade, pour sûr...

Allez lire l'article de Didier Goux... et ayez une pensée pour ce brave Lionel... il doit se faire chier depuis.

 

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Philippe Sollers - Qui sont les nouveaux bien-pensant ?

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Trouvé chez Le Nouveau Réactionnaire. Emission "Répliques", animée par Alain Finkielkraut sur France Culture. Il reçoit, ici, Philippe Sollers.

 

 

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20/04/2010

Michel Onfray - Du Bon Usage de la Révolte

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Trouvé chez Le Nouveau Réactionnaire. Emission "Répliques", animée par Alain Finkielkraut sur France Culture. Il reçoit, ici, Michel Onfray.

 

 

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18/04/2010

Finkielkraut : réflexion sur le métissage

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Partie 1, 13min06sec



Partie 2, 08min37sec

 

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R.I.P. : Peter Steele, January 4, 1962 – April 14, 2010

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R.I.P. : Peter Steele, January 4, 1962 – April 14, 2010


Peter Steele

 

Récemment, Peter Steele, après avoir été un farouche athée, a proclamé être retourné à la Foi Catholique de son enfance...

"There are no atheists in foxholes, they say, and I was a foxhole atheist for a long time. But after going through a midlife crisis and having many things change very quickly, it made me realize my mortality. And when you start to think about death, you start to think about what’s after it. And then you start hoping there is a God. For me, it’s a frightening thought to go nowhere. I also can’t believe that people like Stalin and Hitler are gonna go to the same place as Mother Teresa." Peter Steele

01:55 Publié dans Music... | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

04/04/2010

HRISTOS VOSKRESE

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Christ est ressuscité !

Il est vraiment ressuscité !

16:28 Publié dans Brèves | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook