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20/10/2014

Des "perspectives de grenouille"

=--=Publié dans la Catégorie "Friedrich Nietzsche"=--=

 

« Comment une chose pourrait-elle naître de son contraire ? Par exemple, la vérité de l'erreur ? Ou bien la volonté du vrai de la volonté de l'erreur ? L'acte désintéressé de l'acte égoïste ? Comment la contemplation pure et rayonnante du sage naîtrait-elle de la convoitise ? De telles origines sont impossibles ; ce serait folie d'y rêver, pis encore ! Les choses de la plus haute valeur doivent avoir une autre origine, une origine qui leur est particulière, - elles ne sauraient être issues de ce monde passager, trompeur, illusoire, de ce labyrinthe d'erreurs et de désirs ! C'est, tout au contraire, dans le sein de l'être, dans l'immuable, dans la divinité occulte, dans la "chose en soi", que doit se trouver leur raison d'être, et nulle part ailleurs ! — Cette façon d'apprécier constitue le préjugé typique auquel on reconnaît bien les métaphysiciens de tous les temps. Ces évaluations se trouvent à l'arrière-plan de toutes leurs méthodes logiques ; se basant sur cette "croyance", qui est la leur, ils font effort vers leur "savoir", vers quelque chose qui, à la fin, est solennellement proclamé "la vérité". La croyance fondamentale des métaphysiciens c'est l'idée de l'opposition des valeurs. Les plus avisés parmi eux n'ont jamais songé à élever des doutes dès l'origine, là où cela eût été le plus nécessaire : quand même ils en auraient fait vœu "de omnibus dubitandum". On peut se demander en effet, premièrement, si, d'une façon générale, il existe des contrastes, et, en deuxième lieu, si les évaluations et les oppositions que le peuple s'est créées pour apprécier les valeurs, sur lesquelles ensuite les métaphysiciens ont mis leur empreinte, ne sont pas peut-être des évaluations de premier plan, des perspectives provisoires, projetées, dirait-on, du fond d'un recoin, peut-être de bas en haut, - des "perspectives de grenouille", en quelque sorte, pour employer une expression familière aux peintres ? Quelle que soit la valeur que l'on attribue à ce qui est vrai, véridique, désintéressé il se pourrait bien qu'il faille reconnaître à l'apparence, à la volonté d'illusion, à l'égoïsme et au désir une valeur plus grande et plus fondamentale par rapport à la vie. De plus, il serait encore possible que ce qui constitue la valeur de ces choses bonnes et révérées consistât précisément en ceci qu'elles sont parentes, liées et enchevêtrées d'insidieuse façon et peut-être même identiques à ces choses mauvaises, d'apparence contradictoires. Peut-être ! - Mais qui donc s'occuperait d'aussi dangereux "peut-être" ! Il faut attendre, pour cela, la venue d'une nouvelle espèce de philosophes, de ceux qui sont animés d'un goût différent, quel qu'il soit, d'un goût et d'un penchant qui différeraient totalement de ceux qui ont eu cours jusqu'ici, - philosophes d'un dangereux peut-être, à tous égards. - Et, pour parler sérieusement : je les vois déjà venir, ces nouveaux philosophes. »

Friedrich Nietzsche, Par delà le bien et le mal, "Les préjugés des philosophes"

 

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Nous regardons toutes choses avec une tête humaine et nous ne pouvons couper cette tête

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« Il est vrai qu'il pourrait y avoir un monde métaphysique ; la possibilité absolue en est à peine contestable. Nous regardons toutes choses avec une tête humaine et nous ne pouvons couper cette tête ; cependant la question reste toujours de dire ce qui existerait encore du monde si on l'avait néanmoins coupée. C'est là un problème purement scientifique et qui n'est pas très propre à préoccuper les hommes ; mais tout ce qu'il leur a jusqu'ici rendu les hypothèses métaphysiques, précieuses, redoutables, plaisantes, ce qui les a créées, c'est passion, erreur et duperie de soi-même ; ce sont les pires méthodes de connaissance, et non les meilleures qui ont enseigné à y croire. Dès qu'on a dévoilé ces méthodes comme le fondement de toutes le religions et métaphysiques existantes, on les a réfutées. Après cela la dite possibilité reste toujours ; mais on n'en peut rien tirer, bien loin qu'on puisse faire dépendre le bonheur, le salut et la vie, des fils d'araignée d'une pareille possibilité. - Car on ne pourrait enfin rien énoncer du monde métaphysique sinon qu'il est un être-autre, un être-autre qui nous est inaccessible, incompréhensible ; ce serait une chose à attributs négatifs. - L'existence d'un pareil monde fût-elle des mieux prouvées, il serait encore établi que sa connaissance est de toutes les connaissances la plus indifférente : plus indifférente encore que ne doit l'être au navigateur dans la tempête la connaissance de l'analyse chimique de l'eau. »

Friedrich Nietzsche, Humain, trop humain, "Des choses premières et dernières" - 9

 

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le problème de la valeur

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« Toutes les sciences doivent désormais préparer la tâche d’avenir du philosophe : cette tâche étant comprise en ce sens que le philosophe doit résoudre le problème de la valeur, qu’il doit déterminer la hiérarchie des valeurs. »

Friedrich Nietzsche, Généalogie de la morale, Traité I : "Bon et méchant", "Bon et mauvais"

 

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Cette impuissante duperie de soi, a pris les dehors pompeux de la vertu qui sait attendre, qui renonce et qui se tait

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« Lorsque les opprimés, les écrasés, les asservis, sous l'empire de la ruse vindicative de l'impuissance, se mettent à dire : "Soyons le contraire des méchants, c'est-à-dire bons ! Est bon quiconque ne fait violence à personne, quiconque n'offense, ni n'attaque, n'use pas de représailles et laisse à Dieu le soin de la vengeance, quiconque se tient caché comme nous, évite la rencontre du mal et du reste attend peu de chose de la vie, comme nous, les patients, les humbles et les justes." - Tout cela veut dire en somme, à l'écouter froidement et sans parti pris : "Nous, les faibles, nous sommes décidément faibles ; nous ferons donc bien de ne rien faire de tout ce pour quoi nous ne sommes pas assez forts." - Mais cette constatation amère, cette prudence de qualité très inférieure que possède même l'insecte (qui, en cas de grand danger, fait le mort, pour ne rien faire de trop), grâce à ce faux monnayage, à cette impuissante duperie de soi, a pris les dehors pompeux de la vertu qui sait attendre, qui renonce et qui se tait, comme si la faiblesse même du faible - c'est-à-dire son essence, son activité, toute sa réalité unique, inévitable et indélébile - était un accomplissement libre, quelque chose de volontairement choisi, un acte de mérite. Cette espèce d'homme a un besoin de foi au "sujet" neutre, doué du libre arbitre, et cela par un instinct de conservation personnelle, d'affirmation de soi, par quoi tout mensonge cherche d'ordinaire à se justifier. »

Friedrich Nietzsche, Généalogie de la morale, Traité I : "Bon et méchant", "Bon et mauvais", §13

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Ceci n'est plus une femme...

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La réflexion doctrinale...

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L'économie Libre...

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