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19/03/2024

Le marmonnement de la grande ferveur des bien-portants...

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« Écoutons un peu le marmonnement de la grande ferveur des bien-portants. Ils nous veulent tous concernés, sommés d’adhérer, responsabilisés, transformés en militants, en agents hospitaliers. Le projet thérapeutique a triomphé. Seul notre argent, il y a encore dix ans, intéressait les vampires ; depuis, les écrous se sont resserrés : maintenant c’est nous tout entiers, du bulbe aux tripes, qu’ils avalent, tout notre avenir, notre santé, aussi bien mentale que physique.

Attardons-nous quelques minutes dans l’Espace Gym et Beauté, l’un de nos préférés, c’est logique. Quatre-vingt-dix appareils au moins de musculation acharnée ! Sauna-parc. Jacuzzi. Soins bio-marins en cabine. Cardioprogramme. Etc. Nous voilà donc chez les tordus de la Forme, c’est-à-dire tout le monde de nos jours. Ah ! ici il faut se surveiller ! Nous entrons dans le Sanctuaire du Devoir. Écrasons nos cigarettes. "Abus dangereux !" Loi du 9 juillet 1976 ! "Ayez soif de modération !" Depuis que le principe a été accepté que nos actes ont des effets, non seulement sur nous-mêmes bien sûr, mais aussi sur les autres, surtout sur eux, le gardiennage hygiéniste et moral ne se tient plus, le pouvoir spirituel des "hommes de science" ne se sent plus aucune limite. Le terrorisme du bien-être est l’une des ultimes tortures que pouvait encore inventer, afin de se croire un peu vivant, un monde qui a senti retomber sur lui la paix des cimetières consensuels.

Je considère, pour ma part, la trouvaille du "tabagisme passif" comme une des grandes conquêtes du temps présent, il va falloir la généraliser, l’étendre, l’appliquer à d’autres domaines, la faire passer un peu partout, dans des régions moins étriquées. Grâce à cette petite campagne qui ne fait que commencer, en vertu de ce fameux concept qui, dans l’escroquerie, frise l’extase, on peut déjà légitimement envisager de traiter enfin les fumeurs comme ils le méritent, avec autant de délicatesse peut-être, avec autant de tact que jadis, par exemple en Amérique, les Noirs, les Indiens, Sacco, Vanzetti, pas mal de gens… J’ai un peu honte, bien entendu, de m’attarder dans de tels bas-fonds ; mais puisque c’est là que sont nos tabous, il faut aller les ramasser.

Pas de liberté pour les amis de la liberté. Moyennant quelques légères corrections, c’est par une rhétorique du même genre que l’on se demande régulièrement si quelqu’un comme Sade n’aurait pas des effets pernicieux sur ses lecteurs ; et même peut-être, par ricochet, sur ceux qui n’en flaireront jamais une page… Et on se le demande si fréquemment, et avec de si bons arguments, qu’on finira par le réinterdire : vous vérifierez ce que je vous raconte ! Aux États-Unis, le mouvement féministe prête main-forte à la majorité morale pour trouver ensemble de bonnes raisons d’en finir avec les pornographes et avec leurs écrits infernaux ; lesquels signifient, je cite scrupuleusement, "viol, torture, meurtre, asservissement à l’érotisme et au plaisir"… Bon Dieu de bon Dieu !
L’asservissement à l’érotisme et au plaisir ! Voilà le scandale effroyable !… Selon un projet de loi antiporno récent, désormais l’auteur d’un livre mettant en scène un viol, par exemple, ou n’importe quel épisode "sexuellement explicite" (c’est la formule ravissante), pourrait se retrouver poursuivi en dommages et intérêts si quelqu’un, par malheur, commettait précisément un viol après avoir lu le livre en question. Pas de liberté, je le répète, pour les amis de la liberté. Et mille autres projets sur le feu… Ici, ailleurs, un peu partout… Du même métal guillotineur… Du même béton philanthrope… : Mais je me suis laissé dériver. Je reviens à mes joyeux ravages. Le projet thérapeutique, le complot prohibitionniste actuel, consistent donc à transformer une majorité d’entre nous en militants de la Vertu, contre une minorité d’attardés, provisoires représentants du Vice qui seront liquidés peu à peu. La diététique a tranché : tout ce qui ne collabore pas au Bien nutritionnel collectif, c’està-dire à la survie anonyme, tout cela doit être liquidé. Le fanatisme de la Santé compte sur l’enthousiasme que la majorité d’entre nous ressent, et pour ainsi dire par nature, devant toute perspective nouvelle de servitude volontaire. Et ça marche ! C’est formidable ! Ça court ! Ça vole ! Ça milite ! C’est la dépossession par la joie ! Votre existence va quelque part ! On ne sait pas où, mais elle y va ! Elle signifie quelque chose !

Conservez-vous ! Reproduisez-vous ! Renoncez à vos caprices ! Plus de pertes de temps ni d’énergie ! Plus de dilapidations inutiles qui vous détourneraient du principal ! Au service de l’espèce ! Garde-à-vous ! Au rapport ! Aux ordres du Consensus ! Toujours ! »

Philippe Muray, "Consensus au poing" in L'Empire du Bien

 

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Tout abandonner...

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"I am who I am"...

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18/03/2024

Le despotisme du Consensus mou...

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« La tendance de la plupart, aujourd’hui, est de regretter l’effacement des valeurs, de pleurer sur cette société qui décidément ne croit plus à rien, qui n’aime plus rien, qui ne sait plus rien valoriser… Ce discours a un corollaire : l’œuvre d’art serait devenue pratiquement impossible dans la mesure où elle s’est toujours définie de s’opposer à des valeurs dominantes et que nous n’en connaissons plus.
Tout cela est faux, bien entendu. Archi-faux. À hurler de fausseté. Nous n’avons peut-être jamais été aussi cernés par des "valeurs" plus écrasantes, plus terrorisantes, plus terrassantes. Encore faut-il les définir. J’espère peu à peu y arriver. Je tâtonne autour. J’indique des voies… On ne peut pas se dégager en une seule phrase de ces enchevêtrements de censures douces et de massacres invisibles. L’entreprise est d’autant plus hasardeuse que personne n’incarne plus véritablement tout à fait aucun phénomène. A qui s’en prendre, dans le Village Planétaire en confiseries ? Avec quelles ombres s’accrocher ? Quels fantômes de responsables ?

Entre nous et le néant, il n’y a plus que le Bien déclamé sur toutes les chaînes, sur toutes les ondes. Si je relis Tocqueville à tour de bras, c’est d’abord parce qu’il a osé le plus froidement du monde écrire :
"Ce que je reproche à l’égalité, ce n’est pas d’entraîner les hommes à la poursuite de jouissances défendues, c’est de les absorber entièrement à la recherche des jouissances permises." Voilà où nous en sommes exactement : à nous contenter de ce qu’on nous donne. À désirer ce qu’on nous permet. À nous intéresser à ce qu’on nous dévoile. A regarder ce qu’on nous montre. Et bien sûr, corrélativement, à nous refuser ce qu’on nous interdit. A ne jamais aller fouiller dans ce qu’on nous cache.
Méfaits de la Vertu ! Pas infortunes ! Plus du tout infortunes ! Terminé ! Ravages de la Layetterie générale ! Triomphe du Chromo abrutissant !
Consensus au poing !
Rafales !

A ce propos, est-ce que l’on sait exactement d’où vient ce mot "consensus", dont on n’arrête plus de se gargariser, à tort et à travers, que ce soit pour le cracher ou pour le louer ? Je parie que non. Eh bien voilà, il s’agit d’un terme sorti du vocabulaire médical, emprunté au lexique de la physiologie. "Relation des diverses parties du corps, plus connue sous le nom de sympathie", écrit le vieux Littré qui ne se trompe jamais. Même si je n’étais pas par principe ennemi de l’esprit de conciliation, des "synthèses", du chèvre et chou obsessionnel, de la recherche des "valeurs communes", des compromis, de la "France unie", des "rassemblements", des "ouvertures", même sans ça je me méfierais : pourquoi devrais-je accepter cette métaphore médicale, alors que j’en ai vu disqualifier tant d’autres, en ce siècle, et à si juste raison ?
Titre en page "Sciences" d’un quotidien : "Consensus français sur le dépistage du cancer du col : un frottis tous les trois ans de vingt-cinq à soixante-cinq ans."
Autre titre dans un journal médical : "Consensus sur les infections urinaires et les otites moyennes aiguës."
Textuel !
Knock !
Tout le monde au lit !
Évidemment, pour être sérieux, il faudrait faire une distinction. Trier un petit peu les rubriques. Essayer de classer, au moins, les deux aspects élémentaires, les deux grandes formes de ce Consensus, d’un côté le "dur", de l’autre le "mou".
Un Consensus dur, ou concentré (l’autorité catholique du temps de Sade, les "radicaux" islamiques de nos jours), est une tyrannie qui a pour caractéristique principale de se mettre dans son tort chaque fois qu’elle se manifeste. Sa puissance peut s’abattre sur vous, elle peut vous enfermer, vous tuer même, elle ne brisera, elle n’effacera ni la volonté ni la pensée qui ont conduit votre action ; bien au contraire, elle en éternisera le rayonnement, et c’est elle, en fin de compte, qui s’isolera puis disparaîtra après vous avoir auréolé de la lumière des martyrs.

Le despotisme du Consensus mou présente des caractéristiques tout autres et autrement redoutables. Son exploit est d’être à la fois quasi invisible et partout répandu, donc sans dehors, sans alternative, sans "extérieur" d’où il serait possible, sinon de l’encercler, au moins de prétendre l’offenser, donc l’obliger à réagir, c’est-à-dire à se montrer, en révélant par là même l’étendue et la puissance de sa tyrannie. Le Consensus mou tire sa légitimité, audimatiquement renouvelée jour après jour, d’avoir été voulu Par tous comme la dernière forme de protection, la dernière "couverture" universelle que nous puissions nous offrir et sous laquelle tout est réconcilié définitivement, mélangé, effacé. On ne peut donc pas y toucher sans avoir l’air de menacer, par la même occasion, la paix du genre humain entier.
Ainsi le Consensus mou est-il une violence inattaquable, un extrémisme du Juste Milieu, l’ "asexuation" générale enfin réalisée, radicale, une sorte de transsexualisme absolu, sans les paillettes ni le pathétique.
Alexis de Tocqueville encore :
"Des chaînes et des bourreaux, ce sont là les instruments grossiers qu’employait jadis la tyrannie ; mais de nos jours la civilisation a perfectionné jusqu’au despotisme lui-même, qui semblait pourtant n’avoir plus rien à apprendre." »

Philippe Muray, "Consensus au poing" in L'Empire du Bien

 

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God is all in all...

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Début du Grand Carême Orthodoxe...

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17/03/2024

Jusqu'au dernier...

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Michel & Annie

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Maugréants mais captivés

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« Le terrorisme des Bienfaits ne ressemble à aucun autre. C’est de l’air du temps qui se vaporise, des bordées d’ouragans liquoreux, des attentats à l’euphémisme, de sauvages bombardements de litotes. Vouloir le "dénoncer", c’est déjà passer dans son langage. En nommer les éléments est un exploit presque impossible. Comme d’en chercher les responsables. L’invasion sous laquelle nous allons, un peu courbés mais souriants, quelquefois maugréants mais captivés, a ceci de particulier qu’on est obligé d’en distinguer par artifice les composantes si on veut essayer d’en parler.
On peut dire "médias", "spectacle", "images", ce ne sera jamais complètement ça. Peu de mots arrivent à la hauteur de ce Quelque Chose qui fuit sans cesse tout en vous baignant de son euphorie.
La grande puissance du phénomène, son pouvoir immense à vrai dire, vient de ce qu’il n’est pas possible de ne pas l’oublier alors même qu’il déploie ses prestiges, qu’il répand tous ses effets, qu’il enveloppe tout ce dont il traite, qu’il invente même au besoin ce dont il parle. Les écrans qui nous aveuglent sont transparents. Omniprésents et invisibles. On ne commence à percevoir furtivement qu’on les avait oubliés que lorsque le Système monte des débats pour faire semblant de s’autocritiquer.

Ces procès des médias par eux-mêmes comptent parmi les meilleurs gags. La logique du Show, plus implacable infiniment que toutes les "logiques de guerre" qui soient, consiste à organiser en virtuose sa propre critique, à télécommenter ses propres exploits, à grossir à plaisir ses travers, critiquer sa propre versatilité, barboter dans l’étalage de sa propre crise, dénoncer sa manière de gérer l’actualité en jouant à mort sur l’émotion, et boucler la boucle de sa bouffonnerie en ne laissant à personne le soin de feindre d’analyser mieux qu’elle-même, de façon plus joliment stéréotypée, l’affreux carrousel de ses clichés.
Le tout afin de bien vous enfoncer dans la tête la légitimité de sa prétention à être la "conscience" du nouveau monde. Cette pirouette à répétition a lieu si vite que vous n’avez même pas le temps de vous retourner. L’autocritique spectaculaire se cuisine au micro-ondes. C’est l’éternel retour des médiateurs. Il y a même des émissions de radio, le matin, pour discuter de celles du soir à la télé ; on a vraiment pensé à tout.

Le Système avait déjà remporté une première victoire ébouriffante à la faveur des renversements d’Europe centrale, celui de Roumanie principalement, en s’offrant le plaisir de diriger la mise en scène des événements, et puis, quelques petits jours plus tard, la mise en scène du démontage méthodique de la mise en scène précédente. Ça c’était de la distanciation ! Ça c’était du vrai brechtisme appliqué ! On n’est jamais si bien servi, et tout en même temps desservi, que par soi-même, le Spectacle le sait mieux que personne. Dans sa façon de s’accuser, le principe de sa propre apologie comme de sa pérennité était contenu parfaitement : il y avait bien eu trucage à Timisoara, "donc" tout le reste était vrai [ En décembre 1989, les médias occidentaux, et en particulier français, annoncèrent la découverte de nombreuses dépouilles d’opposants à Ceausescu, qui auraient été abattus lors des événements insurrectionnels. Le nombre de victimes atteignit plusieurs milliers (jusqu’à 70 000) avant que les journalistes ne se rendent compte qu’ils avaient été victimes d’une manipulation : les corps avaient été déterrés du cimetière de la ville (N. d. É.) ].

Un pareil exploit ne pouvait pas rester isolé des éternités. Plus près de nous, le conflit-fantôme du Golfe, avec ses images de synthèse destinées à nous faire croire que les convulsions de l’Histoire traditionnelle recommençaient sans grand changement, a été l’occasion rêvée de roder de nouveaux tours de passe-passe. Ensuite, on organisa quelques débats pour commenter et critiquer la façon dont ces nouveaux tours nous avaient été présentés.
Ainsi le Système assure-t-il son pouvoir "spirituel" et "moral". Ainsi, par des opérations de police rapides et publiques à l’intérieur de lui-même, tranquillise-t-il les spectateurs sur sa propre intégrité, tout en rendant chaque jour plus indispensable le devoir de gardiennage hygiéniste totalitaire qu’il a cru bon pour nous de s’assigner.

Cette propagande à dédoublements, avec confessions publiques pseudo-torturées en direct et fausse culpabilité étalée par des Dostoïevski de très bas étage, n’est évidemment pas innocente. Qui a besoin que perdure la Terreur du Bien ? À part moi, tout le monde ou presque, depuis les gangsters de l’État jusqu’aux racketteurs moraux ou matériels des groupes de pression, en passant par la foule des spectateurs qui n’arrêtent pas de participer à la fête en demandant l’extension de la Terreur par de nouvelles lois et des sanctions multipliées contre ceux qui les enfreindraient.

La passion de la persécution reprend, je le répète, un poil de la bête terrible sous les croisades philanthropes. En surface, c’est Babar et Mickey, les jeux éducatifs, les couleurs cocon d’un monde disneyfié à mort. Par-dessous, et plus que jamais, règne et gronde la vieille sauvagerie, le truc primitif des cavernes, le feu du vieux crématoire sacrificiel de toutes les communautés. Tout ce qui est réprimable doit l’être. Et d’autant plus facilement si le prétexte est scientifique (le sexe via le sida par exemple). Ce n’est pas parce que le cancer du poumon est un danger réel que l’on pourchasse les fumeurs avec de plus en plus de férocité ; ce qui motive d’abord la répression, c’est le plaisir de réprimer, le dernier peut-être qui nous reste ; et avec d’autant plus d’allégresse que la cause est indiscutable. La fin du XXe siècle ne sera pas un dîner de gala, mais elle a fait tout ce qu’il fallait pour que ce ne soit jamais dit.
"Quand nous serons devenus moraux tout à fait au sens où nos civilisations l’entendent et le désirent et bientôt l’exigeront, écrivait Céline en 1933, je crois que nous finirons par éclater tout à fait aussi de méchanceté. On ne nous aura laissé pour nous distraire que l’instinct de destruction." »

Philippe Muray, "Consensus au poing" in L'Empire du Bien

 

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Psychopath...

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16/03/2024

Marquis de Sade aux Vieilles Charrues 2018 (concert intégral)

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Franck Darcel, Guitariste fondateur du groupe Marquis de Sade est décédé. Il est parti rejoindre son acolyte Philippe Pascal.

Réécoutons ce groupe cinglant, hors normes et élégant. Ici au Festival des Vieilles Charrues en 2018.

 

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L’appel à la délation s’étale déjà sans complexes...

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« Voici quelques mois, un magazine de bonne volonté se demandait : "Interdire mais jusqu’où ?" Louable scrupule dépassé ! La mise hors-la-loi d’une telle question devrait même être imminente. Dans moins de dix ans probablement, il ne sera plus possible de l’évoquer. La base démocratique de la nouvelle tyrannie permet déjà de rejeter d’emblée aux extrêmes confins de la société quiconque ose seulement problématiser cette tyrannie. La seule, la bonne question désormais, est de savoir s’il est encore possible de ne pas tout interdire absolument. Tout, oui, tout en vrac, d’un seul coup, dans tous les domaines imaginables. La notion de "limite" n’a déjà presque plus cours. La liberté de penser (donc, par définition, de penser mal) ne peut plus être protégée ; cette liberté disparaîtra de la liste des droits de l’homme le jour où on estimera démontré que toute liberté individuelle a des effets collectifs nocifs. "On avait oublié que le bonheur public ne se compose que des éléments du bonheur individuel, et l’on tuait le bonheur individuel pour créer le bonheur public", s’est étonné le député Courtois dans son Rapport de la Commission chargée de l’examen des papiers de Robespierre en 1795.
"On avait oublié » ? Tu parles !"

Jusqu’où laisser aller nos besoins ? Et nos désirs ? Et nos folies ? C’est avec les meilleures raisons du monde que les écologistes se le demandent. De la prohibition des drogues à la pénalisation de ceux qui en feraient l’apologie, il n’y avait qu’un tout petit pas, il a été franchi allègrement sous les hourras unanimes (article L. 630 du Code de la Santé Publique). Pourquoi, demain, ne pas envoyer en prison quelqu’un qui aurait l’inconscience, par exemple, de dresser le panégyrique des Gitanes ou du whisky ? Qui protesterait ? Pétitionnerait ? Ce n’est plus seulement le droit d’agir selon le seul décret de sa propre pensée dont l’individu est privé (après tout, la vie en paix et en commun a toujours été à ce prix) ; c’est aussi à la simple possibilité de raisonner et de juger tout seul qu’il doit renoncer à présent.
L’appel à la délation s’étale déjà sans complexes puisque c’est pour le bien de tous, et sans déclencher la moindre indignation. « Merci de vous mêler de ce qui ne vous regarde pas », disait une pub récemment. Oui, oui, mêlons-nous de tout, occupons-nous ! Organisons des battues ! Formons des bataillons, des milices pour repérer les bourreaux d’enfants, les épouses martyres, les pères incestueux !
Marchons ! En avant ! Marchons !
D’avance, dans Les Possédés, Piotr Stepanovitch Verkhovensky avait résumé la situation :
"Chacun appartient à tous, et tous appartiennent à chacun."
Amen.
"Seul le nécessaire est nécessaire", dit-il aussi.
Au moins, c’est couverts de plumes et de goudron que les "Bienfaiteurs de l’Humanité", autrefois, que les charlatans philanthropes, que les marchands de potions miraculeuses étaient chassés hors des villages, du temps de la Conquête de l’Ouest. »

Philippe Muray, "Les plumes et le goudron" in L'Empire du Bien

 

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Manu et Vladimir...

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La campagne...

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15/03/2024

La guerre

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Déchets

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Force

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République

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La France de Macron...

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Recette

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Le "cocooning" est une idée neuve en Europe

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« Ces dernières années du siècle sont à l’article du Bien comme on dit "à l’article de la mort". Elles n’en finiront pas de se finir. Évidemment qu’il y a une vie après le dernier soupir, inutile de chercher des témoignages, des histoires de "ressuscités" à dormir debout, des affaires de "Near Death Expériences", ouvrons plutôt les yeux autour de nous, goûtons donc cette lumière suave, ces chants partout… Et cette musique… Et cette bonté… Ces flots d’Amour qui vous enveloppent… Mais oui ! Mais ça y est ! On y est !

Mais c’est maintenant, le Paradis !

Le temps, tout ce temps qui nous reste, qui s’étend devant nous, si bizarre, nous ne savons plus trop quoi en faire, nous ne savons pas trop comment le vivre. C’est une sorte de rab monstrueux, une rallonge indéfinie, un supplément sans bords ni fond. Comment le remplir, comment l’occuper, sinon avec des valeurs, avec du Vrai, avec de la Vertu, avec du Bien ? Et, par conséquent, j’y reviens encore, avec de la "prévention" contre tout ce qui pourrait mettre en péril ce Vrai, ce Bien et ces Vertus. Voilà. Nous sommes en pleine obsession préventive, en plein ravage prévisionnel, en pleine civilisation prophylactique, et dans tous les domaines possibles. Sans entraide, pas de communication, et sans menaces, pas d’entraide ; on prendra donc soin de monter en épingle, dans tous les domaines, celles qui subsistent. Souvenez-vous de ces choses ahurissantes, ces campagnes "Drapeau Blanc" inouïes contre les accidents de la route, l’alcool au volant, la vitesse. Ces campagnes "Bouton Blanc" merveilleuses contre les ravages de la drogue… Il n’y a pas de petits exemples. Tout ce qui passe à ma portée, tous les phénomènes qui se succèdent, les plus quotidiens, les plus triviaux, ont mon approbation passionnée ; surtout que je sais très bien maintenant que je serai tout seul à en rire. Un soir, j’ouvre ma télé : émission sur les "accidents domestiques"… Non ? Si ! Ils ne vont pas arriver à faire un débat là-dessus quand même ? Mais si ! Mais si ! Ils y arrivent ! C’est très sérieux, au contraire ! Défense de vous rouler par terre ! Votre appartement fourmille de pièges, ne vous fiez pas aux apparences ! En fin de compte, Saint-Just ne s’était pas trompé : le "cocooning" est une idée neuve en Europe. Attention ! La terreur rôde au coin des placards ! Vos chérubins vont se brûler avec la cuisinière si elle n’est pas aux normes européennes ! S’empoisonner avec les détergents ! S’ébouillanter avec les casseroles ! S’écraser les doigts dans les portes ! Votre living, c’est Beyrouth ! C’est Stalingrad aux heures chaudes ! Surveillez les outils, les prises, les rallonges non débranchées, les fers à repasser encore chauds ! Patrouillez sans cesse dans votre jungle ! Ouvrez l’œil ! Méfiez-vous de tout ! La porte électronique du garage qui devient folle, voilà une existence brisée ! Et ainsi de suite pendant une heure.
Ce monde a été suffisamment interprété et changé, "il s’agit maintenant de le protéger".
Entre la passion du bien-être et la défense des bonnes mœurs, existe un lien direct, logique, comme entre le plaisir et le jeu qui en sont les antagonistes.

"Il n’y a rien de plaisant, écrit Sade, comme la multiplicité des lois que l’homme fait tous les jours pour se rendre heureux, tandis qu’il n’est pas une seule de ces lois qui ne lui enlève, au contraire, une partie de son bonheur."
L’escroquerie à l’intérêt général, le chantage au Bien public entraînent une épidémie de droit sans précédent. Pas de liberté pour les amis de la liberté ! C’est encore Sade qui fait dire à Dolmancé dans "La Philosophie dans le boudoir" :
"Les lois ne sont pas faites pour le particulier, mais pour le général, ce qui les met dans une perpétuelle contradiction avec l’intérêt personnel, attendu que l’intérêt personnel l’est toujours avec l’intérêt général. Mais les lois, bonnes pour la société, sont très mauvaises pour l’individu qui la compose."

Je n’ai jamais cru le moindre mot de la propagande de naguère sur la "libération des mœurs". C’est au contraire la recherche de l’asexuation que je vois régner depuis toujours et plus que jamais pour toujours. L’érotisme n’a eu l’air de triompher, sous diverses formes écrites ou filmées, que parce qu’il était apparu économiquement assez rentable. C’est bien fini aujourd’hui, on peut revenir aux choses sérieuses. La haine antisexuelle perpétuelle cherche à nouveau ses marques féroces. Elle a déjà trouvé quoi mordre dans certains domaines peu "sensibles", des plaisirs pas trop spectaculaires comme le tabac ou les alcools. Ce ne sont que mièvres galops d’essai, préludes en coulisses, menues agaceries, travaux d’approche. Un des prétendus "Sages" consultés par l’État et maîtres d’œuvre de cette persécution a récemment tenté d’établir une distinction entre régimes dictatoriaux et sociétés démocratiques : ces dernières brilleraient, a-t-il déclaré, par leur "aptitude à édicter des interdictions voulues par la majorité et rassemblées dans des codes". Chigaliov disait plus franchement : "Partant de la liberté illimitée, j’aboutis au despotisme illimité." L’URSS des bonnes décennies nourrissait elle aussi l’ambition, lorsqu’elle faisait savoir ses exigences, de représenter la volonté majoritaire. Quant à Gœbbels, en 1933, il définissait ainsi le nazisme : "L’essentiel de ce mouvement révolutionnaire est que l’individualisme s’y trouve anéanti, que l’individu divinisé cède la place au peuple."

Et un autre médecin fou, il y a longtemps, le sympathique docteur Guillotin, s’était vanté en ces termes de son invention : "En un clin d’œil, je vous fais sauter la tête sans que vous éprouviez la moindre douleur." »

Philippe Muray, "Les plumes et le goudron" in L'Empire du Bien

 

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Se taire...

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14/03/2024

La Nouvelle Classe Française !

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Réverbères

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