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07/12/2014

Un rêve collectif

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« Nous entrons dans une époque où la vie n’est qu’un rêve collectif. Les hommes mènent des destinées parallèles ; chacun ne pense qu’à son individu mais il ne trouve plus pour nourrir cet individu qu’une panade commune, un brouet de plus en plus délayé. Regardez dans un cinéma cette foule qui baigne dans une ombre égale. Ce poisson vient battre, comme dans un aquarium, contre la paroi lumineuse de l’écran, la seule issue pour tous ces égoïsmes, noyés, asphyxiés. L’individu exaspéré, exténué va mourir, et de lui va naître un communisme liquide, inévitable. »

« Il n’y a plus de pierre ; elle coûte trop cher. Cette civilisation, ruinée par de vagues largesses, ne peut rien s’offrir de solide. »

Pierre Drieu la Rochelle, Le Jeune Européen

 

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Un nouvel astre de clarté,

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« Parfois se lève et monte aux horizons de l’esprit un nouvel astre de clarté, frappant aux yeux qui ne trouvent pas le sommeil, tocsin d’une annonciation, signal d’un tournant des mondes, comme jadis pour les rois mages venus d’Orient. Et les étoiles alentour se noient en son brasier de feu, les statures des faux dieux éclatent en tessons d’argile, et de nouveau toute forme forgée se fond en mille fourneaux ardents, pour être refondue en des valeurs nouvelles. »

Ernst Jünger, La guerre comme expérience intérieure

 

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Les artistes contemporains ne sont plus que des animateurs culturels, GO du capitalisme avancé

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« Peu importe qu’ils soient millionnaires ou prolétaires, surcotés ou déclassés, les artistes contemporains ne sont plus que des animateurs culturels, GO du capitalisme avancé, qui gèrent avec d’autres (la chanson pop, le foot business, les "people") les temps libres (morts?) des sociétés post-historiques. Professionnellement parlant, ce sont des agents d’ambiance. Ils chauffent la salle. Dieudo l’électrifie. Naguère, on allait chez les marchands forains voir la femme à barbe à titre de divertissement dominical. Aujourd’hui on va voir en famille des "installations" éphémères, même si elles sont constamment renouvelées. Rien ne les distingue d’un show-room d’Ikea, d’un vie-greniers ou d’un terminal d’aéroport. Elles font partie du mobilier urbain. Il n’y a que les enfants qui s’y reconnaissent. Ils retrouvent un mélange qui leur est familier, fait de mikados géants, de vitrines de Noël, de gagdgets numériques, de formes synthétiques. Quelle différence entre un Miro et un barbouillage d’enfant fixé sur un frigo ? Les aimants et dix millions d’euros. Rien de plus. Tous enfants, tous artistes. »

François-Laurent Balssa, Dieudonné, Molière, et la nullité de l’art contemporain in Eléments, numéro 149

 

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Une affaire sérieuse

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« Boire ne s'apprend pas : il faut être né avec un foie en acier, et c'est le cas d'Edouard. Néanmoins, il y a quelques trucs : s'enfiler un petit verre d'huile pour graisser les tuyaux avant une beuverie (on me l'a appris à moi aussi : ma mère le tenait d'un vieux prêtre sibérien) et ne pas manger en même temps (on m'a appris le contraire, je livre donc le conseil avec circonspection). Fort des ces dons innés et de cette technique, Edouard peut descendre un litre de vodka à l'heure, à raison d'un grand verre de 250 grammes tous les quart d'heure. Ce talent de société lui permet d'épater jusqu'aux Azéris qui viennent de Bakou vendre des oranges sur le marché et gagner des paris qui lui font de l'argent de poche. Il lui permet aussi de tenir ces marathons d'ivrognerie que les Russes appellent zapoï.
Zapoï est une affaire sérieuse, pas une cuite d'un soir qu'on paye, comme chez nous, d'une gueule de bois le lendemain. Zapoï c'est rester plusieurs jours sans dessoûler, errer d'un lieu à l'autre, monter dans des trains sans savoir où ils vont, confier ses secrets les plus intimes à des rencontres de hasard, oublier tout ce qu'on a dit et fait : une sorte de voyage. »

Emmanuel Carrère, Limonov

 

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Vous êtes immigré et sans domicile ?

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