Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24/12/2014

Comme un paquet dans un coin perdu de gare

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Or, il n’y a d’absence que de l’autre : c’est l’autre qui part, c’est moi qui reste. L’autre est en état de perpétuel départ, de voyage ; il est, par vocation migrateur, fuyant ; je suis, moi qui aime, par vocation inverse, sédentaire, immobile, à disposition, en attente, tassé sur place, en souffrance, comme un paquet dans un coin perdu de gare. L’absence amoureuse va seulement dans un sens, et ne peut se dire qu’à partir de qui reste - et non de qui part : je, toujours présent, ne se constitue qu’en face de toi, sans cesse absent. Dire l’absence, c’est d’emblée poser que la place du sujet et la place de l’autre ne peuvent permuter ; c’est dire : "Je suis moins aimé que je n’aime". »

Roland Barthes, Fragments d’un discours amoureux

 

16:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

L’asphyxie est une mort cruelle

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« - Toi tu fus un artiste et un penseur, un homme plein de joie et de confiance, toujours sur les traces du grand et de l’éternel, jamais satisfait du médiocre et du gentil. Mais plus la vie t’a éveillé et donné la conscience de toi-même, plus grande est devenue ta peine ; t’enlisant de plus en plus, tu t’es enfoncé jusqu’au cou dans la souffrance, l’angoisse et le désespoir, et tout ce que jadis tu as connu, adoré, admiré de beau et de sacré, toute ta foi ancienne dans les hommes et notre destin élevé n’a pu t’aider, a perdu sa valeur, est tombé en rien. Ta foi n’avait plus d’air pour respirer. Et l’asphyxie est une mort cruelle. »

Hermann Hesse, Le Loup des steppes

 

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (1) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook