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07/06/2015

La tempe de l’Occident

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« Nous ignorons les arcanes de l’économie pétrolière. Nous négligeons le fait que le carburant consommé alimente les guerres, fournit sa force à certains réseaux terroristes. Le pétrole est le sang de l’islamisme, le nerf de la radicalité. La houille est le carburant d’une idéologie fossile. Et à chaque fois que nous mettons le pistolet de la pompe dans le trou du réservoir, on l’appuie en fait sur la tempe de l’Occident. »

Sylvain Tesson, L’or noir des steppes

 

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L’idéal du chien crevé

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« La pensée qui domine l’ensemble de la société, c’est justement l’existence d’un cours de l’histoire, implacable, nécessaire, qui suppose que tout effort est vain s’il ne se situe pas dans le bateau qui suit le courant… Or, le lieu commun du sens de l’histoire correspond exclusivement à l’idéal du chien crevé. Bon petit chien bien gonflé (nécessaire pour surnager) qui s’installe au filet le plus fort du courant et descend le fil de l’eau en se dandinant gravement avec des airs de docteur ès sciences politiques et qui oscille à droite ou à gauche selon les vaguelettes (ses opinions mûrement pensées); parfois un remous lui fait perdre la bonne direction, il hésite en tournoyant (ce sont les scrupules de conscience), il dérive vers un banc de sable (c’est la manifestation de la liberté de sa personne); il se trouve aspiré par un entonnoir vers les fonds (c’est l’angoisse); mais il surmonte bientôt bravement ces tentations, une vague le remet à flot et il poursuit victorieusement son chemin ayant enfin retrouvé la bonne ligne, qui le porte, évidemment, vers la fin nécessaire. Et plus il avance, plus il se gonfle orgueilleusement d’horribles certitudes sur sa liberté et le sens de l’histoire, qui le font s’affirmer plus turgide chaque fois, jusqu’au moment où l’imprégnation de l’âme par cette corruption le fait s’en aller en lambeaux de matières affreuses, à jamais décomposées. »

Jacques Ellul, Exégèse des nouveaux lieux communs

 

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Tout est prêt pour l’apparition d’un racisme de type nouveau, basé sur le masochisme

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« "A l’époque où les Blancs se considéraient comme supérieurs, dit-il, le racisme n’était pas dangereux. Pour les colons, les missionnaires, les instituteurs laïques du XIX siècle, le Nègre était un gros animal pas très méchant, aux coutumes distrayantes, une sorte de singe un peu plus évolué. Dans le pire des cas on le considérait comme une bête de somme utile, déjà capable d’effectuer des tâches complexes ; dans le meilleur des cas comme une âme fruste, mal dégrossie, mais capable par l’éducation de s’élever jusqu’à Dieu - ou jusqu’à la raison occidentale. De toute façon on voyait en lui un "frère inférieur", et pour un inférieur on n’éprouve pas de haine, tout au plus une bonhomie méprisante. Ce racisme bienveillant, presque humaniste, a complètement disparu. A partir du moment où les Blancs se sont mis à considérer les Noirs comme des égaux , il est clair qu’il en viendrait tôt ou tard à les considérer comme supérieur. La notion d’égalité n’a nul fondement chez l’homme" continua t’il en dressant à nouveau l’index.

Je crus un moment qu’il allait citer ses sources - La Rochefoucauld , ou je ne sais qui - mais finalement non. Lionel plissa le front. "Les Blancs se considérants eux mêmes comme inférieurs , poursuivit Robert, soucieux d’être compris, tout est prêt pour l’apparition d’un racisme de type nouveau, basé sur le masochisme : historiquement, c’est dans ces conditions qu’on en arrive à la violence, à la guerre interraciale et au massacre. Tous les antisémites, par exemple, s’accordent à attribuer aux Juifs une supériorité d’un certain ordre : si vous lisez les écrits antisémites de l’époque, vous serez frappé par le fait que le Juif est considéré comme plus intelligent, plus malin, qu’on lui prête des qualités spéciales dans le domaine de la finance - et, par ailleurs, de la solidarité communautaire. Résultat : six millions de morts." »

Michel Houellebecq, Plateforme 

 

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Industrialiser l’oecumène

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« Nos maîtres furent de tout temps nos ennemis 
et maintenant plus que jamais, plus que
 jamais nos maîtres sont faillibles, car si nous 
sommes innombrables, c’est leur faute, voilà des
 siècles et des millénaires qu’ils veulent que les subalternes 
multiplient, afin de les embesogner et de les
 mener à la mort.

Aujourd’hui même que le monde éclate et que la 
terre manque aux hommes, leur rêve est de 
construire des maisons ayant cinquante étages et
 d’industrialiser l’oecumène, sous le prétexte de 
fournir aux besoins de ces milliards qui naissent, car 
il leur faut toujours plus de vivants, toujours, malgré 
ce qu’ils affirment. Ils organisent méthodiquement 
l’Enfer, où nous nous consumons, et pour nous
 empêcher de réfléchir, ils nous proposent des
 spectacles imbéciles, où notre sensibilité se barbarise 
et notre entendement achèvera par se dissoudre, ils
 iront consacrer ces jeux en présidant à leur manie
 avec toute la pompe convenable.

Nous revenons au cirque de Byzance et nous en
 oublions nos vrais problèmes, mais sans que ces 
problèmes nous oublient, nous les retrouverons 
demain et nous savons déjà que lorsqu’ils seront
 insolubles, nous irons à la guerre. »

Albert Caraco, Bréviaire du chaos

 

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L’aventure

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« Quand il n’y aurait qu’une chance sur mille de trouver l’aventure au coin de la rue, il faudrait aller au coin de la rue. »

Henry de Montherlant, Carnets

 

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Fait de cellules et de sang

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« L'homme, on a dit qu'il était fait de cellules et de sang. Mais en réalité, il est comme un feuillage. Il faut que le vent passe pour que ça chante. »

Jean Giono, Que ma Joie demeure

 

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Pour l’instant, l’homme n’est qu’un pionnier de lui-même...

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« L’homme - mais bien sûr, mais comment donc, nous sommes parfaitement d’accord : un jour il se fera ! Un peu de patience, un peu de persévérance : on n’en est plus à dix mille ans près. Il faut savoir attendre mes bons amis, et surtout voir grand, apprendre à compter en âges géologiques, avoir de l’imagination : alors là, l’homme ça devient tout à fait possible, probable même : il suffira d’être encore là quand il se présentera. Pour l’instant il n’y a pas de transes, des rêves, des pressentiments… Pour l’instant, l’homme n’est qu’un pionnier de lui-même. Gloire à nos illustres pionniers ! »

Romain Gary, Gloire à nos illustres pionniers

 

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