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31/07/2015

Une petite partie bien déterminée du vaste monde inerte

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« Mon cousin semblait parfois ployer sous un poids énorme qui menaçait de le terrasser, et il lui fallait fuir, peut-être la canicule et l’incessante frénésie estivale, peut-être la migraine, le souvenir de nuits sordides ou quelque chose de plus sombre dont j’ignorais la nature. Il m’emmenait alors en montagne boire un café sur la terrasse d’un gîte d’étape, dans un ancien village de transhumance que traversait un sentier de randonnée. Nous y passions un moment, dans la fraîcheur des fougères, à l’ombre de grands pins. Mais son humeur restait maussade. Il ne m’adressait pas la parole. Nous reprenions sa voiture pour retourner en ville et soudain, sans que rien le laissât prévoir, au détour d’un virage, apparaissait la mer. Nous dominions le paysage, comme si nous étions suspendus dans l’air limpide, au-dessus de la route en lacets dévalant à pic à travers la forêt vers le golfe éblouissant qui s’étendait mille mètres en contrebas. Mon cousin ouvrait de grands yeux sur ce panorama qu’il connaissait depuis son enfance mais semblait découvrir à chaque fois comme si c’était la première. Il faisait une grimace incrédule, se mettait à sourire et me donnait des petits coups de poing sur la cuisse en disant, putain ! quand même, hein ? incapable d’exprimer avec davantage de clarté le sentiment qui le bouleversait et lui rendait aussi instantanément le goût de vivre, dans lequel il n’était pas difficile de reconnaître une curieuse forme d’amour qui aurait pris pour objet, non un autre être humain, mais une petite partie bien déterminée du vaste monde inerte, et dont, quoique je sois moi-même incapable de le ressentir, je devais cependant admettre l’incomparable puissance. »

Jérôme Ferrari, Le principe

 

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Ceci n'est plus une femme...

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C’était son propre de ne pas savoir choisir

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« Déjà il se sentait pris par l’envie de retourner en arrière. C’était son propre de ne pas savoir choisir. Il avait toujours un geste de retard et un désir d’avance. Il ne pouvait pas compter sur soi. Son corps ne le suivait pas. De l’âme, il en avait à revendre ; vendre son âme, l’âme de Buridan... »

Antoine Blondin, L’Europe Buissonnière

 

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La Cynthia que avez fait naître de la mort même, avec la violence d’un accoucheur

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« Ma nouvelle existence, celle qui me donne le bonheur de respirer dans cette chambre, de voir ce soleil rose et votre visage près du mien, c’est vous qui me l’avez donnée. La Cynthia que avez fait naître de la mort même, avec la violence d’un accoucheur, peut-être n’est-elle pas aussi belle, ni aussi désirable que celle que vous avez rencontrée à Rome, un soir, mais tant pis pour vous. Une femme, je m’en rends compte maintenant, naît deux fois. L’homme qui la révèle à elle-même, par une preuve d’amour irrécusable, est le seul qui prenne la place de son père. Et c’est pour cela qu’il est aussi le seul auquel elle puisse obéir sans discuter. »

André Fraigneau, L’amour Vagabond

 

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John John Jesse : Dellamorte Dellamore

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John John Jesse

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