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29/05/2015

La présence des autres affadit le monde

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« C'est fou ce que l'homme accapare l'attention de l'homme. La présence des autres affadit le monde. La solitude est cette conquête qui vous rend jouissance des choses. »

Sylvain Tesson, Dans les forêts de Sibérie

 

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Même pas un détail de l'Histoire...

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En parlera-t-on encore dans 20 ans ? J'en doute...

 


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28/05/2015

Des choses dangereuses, inflammables

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« Je ne peux écrire qu’en touchant à des choses dangereuses, inflammables et qui déplaisent. »

Philippe Muray, Ultima Necat I - Journal intime (1978-1985)

 

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Adolfo Wildt

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et

 

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« De même que je vous ai recommandé de garder votre marbre toujours propre, y compris pour des raisons d'ordre spirituel, je vous conseille de ne pas laisser prendre à votre personne, dans le maniement de vos outils (foret, ciseau ou autre), des attitudes grossières ou vulgaires ; faites plutôt preuve d'énergie et de correction : car tout se reflète dans l'esprit, et par là dans l’œuvre. »

Adolfo Wildt, L’Art du marbre

 

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Aimez votre solitude, supportez-en la peine

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« Aussi, cher Monsieur, aimez votre solitude, supportez-en la peine : et que la plainte qui vous en vient soit belle. Vous dites que vos proches vous sont lointains ; c'est qu'il se fait un espace autour de vous. Si tout ce qui est proche vous semble loin, c'est que cet espace touche les étoiles. »

Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète

 

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La Nature ouvre toujours les bras pour étreindre l’homme

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« Même en des lieux isolés, parmi des objets sordides, un acte vrai ou héroïque semble toujours attirer vers lui le ciel pour en faire son temple et le soleil son cierge. La Nature ouvre toujours les bras pour étreindre l’homme, si ses pensées sont à la hauteur. »

Ralph Waldo Emerson, La Nature

 

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27/05/2015

Les théories imaginaires de ces législateurs des rêves

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« Finissons-en avec les théories imaginaires de ces législateurs des rêves, qui, en plaçant le but hors de portée parce qu’il est hors de la vérité, consument le peuple en vains efforts pour l’atteindre, font perdre le temps à l’humanité, finissent par l’irriter de son impuissance et par la jeter dans des fureurs suicides, au lieu de la guider sous le doigt de Dieu vers des améliorations salutaires à l’avenir des sociétés.

Rousseau et ses disciples en politique n’ont pas jeté au peuple moins de fausses définitions de la liberté politique que de l’égalité sociale.

Qu’est-ce que la liberté, selon ces hommes qui ne définissent jamais, afin de pouvoir tromper toujours l’esprit des peuples ?

La liberté de J.-J. Rousseau, c’est le droit de se gouverner soi-même, sans considération de la liberté d’autrui, dans une association dont on revendique pour soi tous les bénéfices sans en accepter les charges. »

Alphonse de Lamartine, Cours familier de littérature

 

 

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Il souhaitait être lui-même à la plus haute puissance

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« On se rappelle le point de départ de M. Barrès.
II s’est donné tout d’abord comme un fervent du culte du "moi". On connaît son point d’arrivée : il est aujourd’hui l’un des chefs de l’école traditionaliste.
Une formule, "la Terre et les Morts", revient toujours sous sa plume,
"Avec quel plaisir", s’écrit-il, "en quittant cette Athènes fameuse, je retrouverai mon origine lorraine !
Là je me rappellerai mon enfance et mes morts."
Le culte, la religion du sol natal, une acceptation soumise et constante des pensées et des sentiments transmis par les aïeux qui les ont reçus eux-mêmes de la petite patrie, de ses paysages, de son climat autant que de son histoire ; l’appel aux énergies inconscientes et nourricières qui dominent dans nos hérédités ; la foi dans les vertus mystérieuses de la race ; un silence auguste de tout l’être pour mieux écouter les morts qui parlent — suivant l’admirable image de M. de Vogüé, — telle est la doctrine à laquelle aboutit l’égotisme systématique, effréné, très voisin d’être morbide, du héros de Sous l’œil des barbares, de l’Ennemi des lois, du Jardin de Bérénice ; et, ce qu’il y a de plus saisissant pour qui suit les étapes marquées par chacun de ces ouvrages, c’est que l’apparente contradiction de ces deux attitudes morales est en réalité une concordance.
Cette pensée n’a pas évolué, en ce sens qu’elle n’a pas changé.
Elle s’est simplement creusée.
Mais, pour accomplir ce travail, elle a dû se débattre dans une fièvre horriblement douloureuse d’impuissance et d’incertitude, et traverser une crise intérieure où d’innombrables âmes de ce temps retrouveront l’histoire de leur propre jeunesse.
On pourrait l’appeler la tragédie de l’individualisme.‌

Qu’est-ce en effet que ce "culte du moi" qui provoqua des discussions si passionnées quand le jeune écrivain s’en proclama le pontife ?
Rien d’autre que la revendication individualiste qui semble la caractéristique même de la société contemporaine.
La formule pourtant enveloppe quelque chose de plus.
Ce mot de culte, adopté sans doute par ce ton d’arrogance agressive cher aux adolescents farouches et fiers, avait son sens de rectification.
Il signifiait, chez celui qui l’employait, un parti pris non seulement d’indépendance irréductible, mais de primauté.
Cet individualiste prétendait ne pas se contenter d’être lui-même.
Il souhaitait être lui-même à la plus haute puissance.
Il voulait être un individu supérieur.
Ingénument, instinctivement, il se heurtait à ce qui demeure la plus saisissante peut-être des antinomies du monde issu de la Révolution.
Car si c’est un des lieux communs des moralistes actuels, que notre société a pour caractéristique l’individualisme, c’en est un autre, et trop justifié, que la diminution, parmi nous, des individualités vigoureuses.
Cet âge de personnalisme à outrance se trouve aussi être un âge de personnalités de plus en plus faibles, de plus en plus anémiées.
Qui de nous n’a entendu déplorer, qui n’a déploré, dans les heures difficiles que le pays a pu traverser depuis la guerre de 70, cette pénurie d’hommes remarquables, comme la vieille France, même finissante, en a tant produit ?
Qu’était cette élite d’admirables ouvriers civils et militaires qui collaborèrent avec Bonaparte à la prodigieuse aventure impériale, sinon des enfants de l’ancien régime ?
Tous avaient eu leurs vingt ans aux environs de 89.
Tous sortaient d’un ordre social systématiquement, séculairement hostile à l’individualisme, et le résultat fut un pullulement de robustesse et d’initiative, "Napoléon, professeur d’énergie !..." ce cri échappé à M. Barrès ramasse dans son raccourci des jours et des jours de réflexion, de "méditation", — pour parler le langage d’Un Homme libre, -— devant cette énigme : le contraste entre les dégénérescences d’une époque libérée, mais si féconde en avortements, et tout près, à deux âges d’homme, les vitalités d’un temps hiérarchisé, emmaillotté de préjugés, mais si riche en destinées glorieuses, si magnifique de virilité triomphante !‌ »

Paul Bourget, Études et portraits III, Sociologie et littérature

 

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Une approbation quasi unanime des lettrés de tous les partis

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« L’entrée de M. Maurice Barrès à l’Académie française a été saluée par une approbation quasi unanime des lettrés de tous les partis.
C’est un des signes réconfortants de l’heure présente — et à y regarder de près, ils commencent à se multiplier — que cette trêve des discordes civiles, et dans la compagnie elle-même et au dehors, en présence d’un écrivain de grande race.
Les violences du polémiste ont été oubliées pour une heure, par un tacite accord devant le beau talent d’un des meilleurs prosateurs et des plus rares qui aient paru depuis ces vingt ans.
Il y a une haute leçon dans le chiffre de voix obtenu par l’auteur de Leurs Figures et de l’Appel au soldat.
Sans chercher à pénétrer le détail du scrutin, il est évident que le nouvel élu a réuni sur sa tête les suffrages de confrères qui ne partagent ses jugements, ni sur les hommes qu’il a pu défendre ou attaquer, ni sur les causes qu’il a servies.
Ce sera l’honneur des adversaires des idées chères à M. Barrès, qu’ils lui aient rendu cet hommage, et c’est son meilleur éloge qu’il l’ait mérité, non seulement par ce don de la phrase frémissante et passionnée, mais par un développement de sa pensée de plus en plus sérieux et sincère.
Je voudrais indiquer ici en quoi a consisté ce développement, je dis l’indiquer, car retracer l’histoire de cette sensibilité et de ces idées, ce serait écrire une histoire de la sensibilité et des idées de toute une génération.
Si M. Barrès est, sans conteste, parmi les artistes littéraires d’aujourd’hui, celui qui a sur la jeunesse la prise la plus forte, il le doit à ce que son originalité enveloppe de représentatif.
II s’est posé, à vingt-cinq ans, un des problèmes essentiels de notre âge, et il lui a donné une solution qui se trouve être celle d’un groupe déjà très considérable, parmi les nouveaux venus.
Ce mouvement ira-t-il s’accentuant ?
Pour ma part, j’en suis persuadé, et que la thèse psychologique qui circule d’une extrémité à l’autre de cette œuvre si contrastée en apparence, d’Un Homme libre au Voyage à Sparte, n’a pas fini de porter tous ses fruits.
Mais cela, c’est l’avenir :‌

L’Avenir dont les Grecs ont dit ce mot pieux ;‌
C’est un enfant qui dort sur les genoux des Dieux. ‌

Nous pouvons, dès aujourd’hui, affirmer que nous possédons, dans ces livres de M. Barrès, un document indiscutable sur ce que nos pères appelaient romantiquement la jeune France.
Ceux qui la composent ne s’intéresseraient pas à cet écrivain si raffiné avec cette partialité s’ils ne trouvaient en lui des réponses à quelques-unes des questions qui leur tiennent le plus au cœur.‌ »

Paul Bourget, Études et portraits III, Sociologie et littérature

 

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Sachant qu’il est voué à l’oubli

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« Le Soldat n’est pas un homme de violence. Il porte les armes et risque sa vie pour des fautes qui ne sont pas les siennes. Son mérite est d’aller sans faillir au bout de sa parole tout en sachant qu’il est voué à l’oubli. »

Antoine de Saint-Exupéry, Terre des hommes

 

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De siècle en siècle

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« Le fleuve coule de siècle en siècle et les histoires des hommes ont lieu sur la rive. Elles ont lieu pour être oubliées demain et que le fleuve n'en finisse pas de couler. »

Milan Kundera, L'insoutenable légèreté de l'être

 

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Les machines étaient en train de former un monde autonome

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« Quelle que soit l'issue de cette guerre, elle façonnerait complètement le monde d'après, comme aucune ne l'avait fait avant elle. Les Allemands, les Américains, et sans doute les Russes de leur côté, fabriquaient les composants essentiels de toutes les guerres de l'avenir, donc de la paix universelle dont le régime serait celui de cette innovation technique permanente, cette guerre incessante que se livraient les machines entre elles, et dont les humains n'étaient au final que les cobayes. Dans l'aube blême qui se levait sur les ruines de l'Europe, une intuition s'était logée en lui comme une munition fatale : ce n'était plus les hommes qui testaient les machines pour les améliorer en vue d'augmenter leurs facultés de compétition contre les autres hommes, mais les machines qui étaient en train de former un monde autonome en se servant des êtres humains pour éprouver leurs compétitivité avec eux. »

Maurice G. Dantec, Métacortex

 

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"Mistral" russes ?

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Quelle serait une société universelle qui n’aurait point de pays particulier ?

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« La folie du moment est d’arriver à l’unité des peuples et de ne faire qu’un seul Homme de l’espèce entière, soit ; mais parmi tous ces êtres blancs, jaunes, noirs, réputés vos compatriotes, vous ne pourriez vous jeter au cou d’un frère. Quelle serait une société universelle qui n’aurait point de pays particulier, qui ne serait ni française, ni anglaise ni chinoise, ni américaine, ou plutôt, qui serait à la fois toutes ces sociétés ? Qu’en résulterait-il pour ses moeurs, ses sciences, ses arts, sa poésie ? Comment s’exprimeraient des passions ressenties à la fois à la manière des différents peuples dans les différents climats ? »

François-René de Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe

 

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26/05/2015

L'anomalie et le péché

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« Il est clair et même évident que le mal dans l'homme est enfoui beaucoup plus profondément que ne le pensent les sociologues-médecins et qu'on ne peut l'éviter par aucune organisation de la société ; l'âme humaine restera telle qu'elle est, et c'est d'elle que naissent l'anomalie et le péché, et enfin les lois de l'esprit humain sont encore si mal connues, si peu expliquées par la science, si indéterminées et si mystérieuses, qu'il n'existe pas, qu'il ne peut encore exister ni médecins ni juges définitifs, mais seulement celui qui dit : "À moi la vengeance et la rétribution !" »

Fiodor Dostoïevski, Journal d'un écrivain

 

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25/05/2015

Ne désespère pas au milieu de la lie du siècle !

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« Je préfère m’entretenir avec toi, berger de ton troupeau, père, mère dans la pauvre chaumière ! À toi aussi mille stimulants et attraits sont enlevés, qui jadis faisaient de ton rôle de père le ciel pour toi. Tu ne peux décider de la destinée de ton enfant ! On te le marque de bonne heure, peut-être dès le berceau, d’un lien d’honneur mis à sa liberté — le suprême idéal selon nos philosophes ! — tu ne peux l’élever pour le foyer paternel, les moeurs paternelles, la vertu et l’existence — il te manque donc toujours une sphère d’action, et comme tout est confus et marche confusément, il te manque le ressort qui facilite le plus d’éducation : l’intention. Il te faut appréhender qu’une fois arraché à tes mains il ne tombe brusquement dans le grand océan de lumière du siècle, cet abîme ! et ne s’y enfonce — bijou englouti ! irremplaçable existence d’une âme humaine ! L’arbre tout en flets, arraché trop tôt à la terre maternelle, transplanté dans un monde de tempêtes auquel souvent le tronc le plus dur résiste à peine, peut-être même transplanté à l’envers, la cime à la place des racines, et la triste racine en l’air — il menace de se dresser bientôt devant toi tout desséché, affreux, ses fleurs et ses fruits à terre ! — Ne désespère pas au milieu de la lie du siècle ! quels que soient menaces et obstacles — fais oeuvre d’éducateur. Donne une éducation d’autant meilleur, d’autant plus sûre et ferme — pour toutes les conditions sociales et toutes les tribulations au milieu desquelles il sera jeté ! pour les tempêtes qui l’attendent ! Tu ne peux rester sans rien faire; bonne ou mauvaise, il te faut donner une éducation : qu’elle soit bonne — et quelle vertu plus grande ! quelle récompense plus grand que dans chaque paradis aux buts plus faciles et à la formation plus uniforme. Combien un seul être formé à la vertu toute simple est plus nécessaire que jamais au monde actuel ! Là où les moeurs de tous sont identiques et toutes identiquement convenables, droites et bonnes, qu’est-il besoin de peine ! L’habitude sert d’éducation et la vertu se confond en une simple habitude. Mais ici! C’est une étoile brillant dans la nuit ! un diamant sous un tas de cailloux et de calcaire ! Élever un homme au milieu de bandes de singes et de masques politiques — comme il peut à son tour former son entourage dans un vaste rayon autour de lui par la divine vertu silencieuse de l’exemple ! Répandre des ondes autour de lui et après lui jusque dans l’avenir peut-être ! Pense en outre combien ta vertu est plus pure et plus noble ! Des moyens d’éducation plus nombreux et plus grands par certains côtés, plus toi-même et ton jeune homme vous manquez par ailleurs de ressorts extérieures ! — pense à quelle vertu tu t’élèves, supérieure à celle à laquelle Lycurgue et Platon aient le pouvoir et le droit d’élever ! — le plus beau siècle pour la vertu silencieuse, muette, généralement méconnue, mais si haute et en train de se répandre si loin. »

Johann Gottfried von Herder, Histoire et cultures

 

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Minces rameaux branlants

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« N’avons-nous "pas de guerres civiles", parce que nous sommes tous des sujets tellement satisfaits, rassasiés, heureux ? ou bien n’est-ce pas justement pour des raisons qui souvent accompagnent précisément le contraire ? — "Pas de vices" — parce que nous avions tous tant de vertu qui nous entraîne, liberté grecque, patriotisme romain, piété orientale, honneur chevaleresque, et toutes au suprême degré — ou bien n’est-ce pas justement parce que nous n’en avons aucune, et que malheureusement nous ne pouvons pas non plus avoir les vices assortis ? Minces rameaux branlants ! »

Johann Gottfried von Herder, Histoire et cultures

 

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