Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/01/2018

On ne peut pas mélanger les cultures comme on mélange des liquides. C’est un signe d’irrespect envers ces cultures.

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

 

« Je suis très respectueux des cultures et des nations. Je considère que la culture est quelque chose de très profond, les nations également. Je pense que les frontières ne sont pas seulement des frontières matérielles. Ce sont des frontières spirituelles et des frontières historiques, avec tout ce que l’histoire a de poids. Je pense que l’humanité est riche de toutes ces différences-là. Respectueux de ces différences, je considère aussi qu’il peut y avoir des influences réciproques, mais que ces influences ne sont jamais l’objet d'une décision bureaucratique, ni d’un défilé d’État organisé par Jean-Paul Goude. Ces influences se font à travers l’histoire, à travers les événements et il n’y a pas de greffes tout à fait gratuites. On ne peut pas mélanger les cultures comme on mélange des liquides. C’est un signe d’irrespect envers ces cultures. Elles peuvent s’influencer mais par leur propre mouvement, par le lent mouvement de l’histoire, non par les décisions d’une bande de Pieds-Nickelés comme ceux qui gouvernent la France aujourd’hui. Je suis un métis, cela m’a posé des problèmes, mais je sais aussi que toute société humaine est endogamique. Toute société tend à se défendre, à éviter le mélange. Je suis très heureux que mon père et ma mère aient passés outre cette attitude. Donc je ne suis pas contre le métissage. Je suis contre le métissage sur ordre. Je n'aime pas être commandé. »

Jacques Vergès, Le salaud lumineux

 

16:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Sur la terre en plein soleil...

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

 

« En ce temps-là, j'étais jeune et j'avais soif : il m'a donné à boire. J'étais jeune et j'étais laide : il m'a fait croire que j'étais belle. J'étais sage et j'avais froid, j'avais peur et je tremblais, je craignais Dieu, je craignais les gens, je craignais mon père et ma mère, je me cachais en moi, je me cachais dans l'ombre, je me cachais en Dieu pour n'être pas trouvée: il m'a prise et ramenée sur la terre en plein soleil. J'avais dans le cœur une grâce, une fleur serrée, qui n'osait pas s'ouvrir: il l'a fait épanouir sur le pas de sa porte. J'avais dans le cœur un poème: il lui a donné la volée, il lui a ouvert le monde. Il m'a apprivoisée comme un petit oiseau sauvage et je suis venue manger dans sa main. Il m'a fait goûter la graine des champs, le miel de tous les poètes et de tous les pays, le lait de la tendresse humaine, la beauté des humbles choses, des humbles êtres. Était-ce moi, cette fille couronnée, sur les sentes des bois, sur la route et dans les rues de la ville ? »

Marie Noël, Notes intimes

 

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook