18/03/2018
Le culte tribal de l'activité sociale
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« Avoir besoin de connaissances, c’est avouer ouvertement l’absence en soi du vrai bonheur – avouer le tarissement de sa vie intérieure. Tout individu véritablement heureux vit dans un univers imaginaire personnel – ou plutôt un univers imaginaire créé par sa double nature propre et celle de son partenaire, sous les auspices de la nature double de la Cause Première.
La plus grande illusion du monde naît du culte tribal de l’activité sociale, qui remonte aux hordes de chasseurs et de guerriers des temps préhistoriques. Le seul résultat bénéfique de la mécanisation du monde moderne, c’est d’avoir libéré l’individu de cette barbarie tribale qui consiste à accorder aux tâches effectuées pour la tribu plus d’importance qu’elles n’en ont en réalité. Il faut bien que ces tâches s’accomplissent; il faut bien quelqu’un pour les faire; il est vil et mesquin de s’y soustraire. Mais de là à les prendre au sérieux, jusqu’à y voir le but même de l’existence, il y a loin ! »
John Cowper Powys, Apologie des sens
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Mâle blanc hétéro...
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17/03/2018
La figure intemporelle de l’insoumis
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« "Le Travailleur" est publié dans le contexte, où, depuis les élections de 1930, l’accession au pouvoir des nationaux-socialistes semble inéluctable. Or, c’est justement dans cette période que Jünger et la plupart des représentants les plus en vue de la droite révolutionnaire vont accentuer leurs distances, tout en exprimant leurs propres vues, qui sont tout sauf modérées.
Les premières pages du Travailleur constituent l’un des plus violents réquisitoires jamais dirigés contre le monde bourgeois, dont l’Allemagne, selon Jünger, a été préservée, ce qui est certainement vrai pour cette époque : "La domination du tiers-état n’a jamais pu toucher en Allemagne à ce noyau le plus intime qui détermine la richesse, la puissance et la plénitude d’une vie. Jetant un regard rétrospectif sur plus d’un siècle d’histoire allemande, nous pouvons avouer avec fierté que nous avons été de mauvais bourgeois. Il n’était pas taillé à notre mesure, ce vêtement désormais usé jusqu’à la trame, sous les lambeaux duquel apparaît déjà une nature plus sauvage et plus innocente que celle dont les accents sentimentaux avait fait très tôt trembler le rideau derrière lequel le temps dissimulait le grand spectacle de la démocratie".
[…]
Le rebelle de Jünger n’est donc pas un personnage situé historiquement. Il est, suivant la formule qu’affectionne l’essayiste, une "figure", un type intemporel qui, pour cette raison, peut être actualisé à tout moment. Rien n’est daté dans cette réflexion fouillée sur la figure intemporelle de l’insoumis qui "est résolu à la résistance et forme le dessein d’engager la lutte, fût-elle sans espoir". On a compris que "Le Traité du rebelle" n’a donc rien d’un manuel de guérilla ni d’une histoire des insoumis à travers les âges. En revanche, l’essai comporte une réflexion nouvelle et profonde sur le nihilisme contemporain. Prenant tout le recul possible, l’écrivain embrasse d’un seul regard l’effondrement spirituel de l’homme "occidental" en proie à la domination économique et technique de la seconde moitié du siècle : "Spirituellement et moralement arriéré, bien qu’il ne soit pas dépourvu de lieux communs spécieux, il sera dispos, dénigreur par instinct des types et des idées nobles, attentif à ses avantages, épris de sécurité, docile aux propagandes, enflé de théories philanthropiques, mais tout aussi enclin à recourir à la contrainte pour peu que ses proches et ses voisins ne se plient pas à son systèmes". Ce portrait conservera longtemps sa vérité. »
Dominique Venner, Ernst Jünger, un autre destin européen
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Des pédérastes
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« — Non, ce n'est pas votre faute. Si c'était seulement votre faute, crois-tu que je te parlerais de certaines choses ? C'est toujours la même histoire, après une guerre. Les jeunes réagissent contre l'héroïsme, contre la rhétorique du sacrifice, de la mort héroïque, et ils réagissent toujours de la même façon. Par dégoût de l'héroïsme, des nobles idéaux, des idéaux héroïques, sais-tu ce que font les jeunes comme toi ? Ils choisissent toujours la révolte la plus facile, celle de la lâcheté, de l'indifférence morale, du narcissisme. Ils se prennent pour des rebelles, des blasés, des affranchis, des nihilistes, et ils ne sont que des putains.
— Tu n'as pas le droit de nous appeler putains, s'écria Jean-Louis, les jeunes méritent qu'on les respecte. Tu n'as pas le droit de les insulter !
— Ce n'est qu'une question de mots. J'en ai connu des milliers comme toi, après l'autre guerre, qui se croyaient des dadaïstes ou des surréalistes, ce n'étaient que des putains. Tu verras, après cette guerre combien de jeunes gens se croiront communistes ! Quand les Alliés auront libéré toute l'Europe, sais-tu ce qu'ils trouveront ? Une masse de jeunes gens désabusés, corrompus, désespérés, qui joueront aux pédérastes comme ils joueraient au tennis. C'est toujours la même histoire, après une guerre. Les jeunes comme toi, par fatigue, par dégoût de l'héroïsme, sombrent presque tous dans la pédérastie. ils se mettent à faire les Narcisses et les Corydons pour se prouver à eux-mêmes qu'ils n'ont peur de rien, qu'ils se sont affranchis des préjugés et des conventions bourgeoises, qu'ils sont véritablement libres, des hommes libres, et ne se rends pas compte que c'est encore une façon de jouer aux héros. Ah ! ah ! toujours ces héros ! Et tout cela sous prétexte qu'ils sont dégoutés de l'héroïsme !
— Si tu appelles héroïsme tout ce qui s'est passé ces dernières années ! dit Jean-Louis à voix basse.
— Et comment voudrais-tu appeler cela ? Qu'est-ce que tu crois donc que c'est, l'héroïsme ?
— C'est votre lâcheté bourgeoise, l'héroïsme, dit Jean-Louis.
— Même après les révolutions prolétariennes ça se passe toujours de cette façon-là. Les jeunes comme toi se figurent que devenir pédéraste c'est une manière d'être révolutionnaire.
— Si tu veux faire allusion au trotzkisme, dit Jean-Louis, tu te trompes : nous ne sommes pas trotskistes.
— Je sais que vous n'êtes même pas trotskistes. Vous êtres de pauvres garçons qui rougissent d'être des bourgeois, et n'avez pas le courage de devenir des prolétaires. Vous croyez que devenir pédérastes est une façon comme une autre de devenir communistes.
— Assez ! cria Jean-Louis, nous ne sommes pas pédérastes, tu comprends ? Nous ne sommes pas des pédérastes !
— Il y a mille manières d'être pédéraste, dis-je, bien des fois la pédérastie n'est qu'un prétexte. Un beau prétexte, il n'y a pas à dire ! Vous trouverez certainement, un jour, quelqu'un qui inventera une théorie littéraire, ou politique, ou philosophique, pour vous justifier. Les ruffians ne manquent jamais. »
Curzio Malaparte, La peau
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16/03/2018
Violence du néo féminisme : Chacun son tour
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Bertrand Cantat, vient d’annoncer qu’il renonçait à une tournée de concerts « dans le but de mettre fin à la polémique ». Monsieur Cantat, même pas en rêve, elles ne vous lâcheront pas, jamais. J’espère que vous mesurez que ce qui se déploie et dont vous êtes victime, n’a rien à voir avec une « polémique ». Il s’agit simplement de l’expression d’une haine compulsive et obsessionnelle, dirigée contre vous cette fois-ci, mais demain contre quelqu’un d’autre. La haine et la peur des hommes accusés d’être quasiment tous des violeurs, l’aversion pour un pays présenté comme un immense camp de concentration pour les femmes, soumises à des viols de masse, la répulsion puritaine pour la sexualité, tout ceci se focalise contre des cibles que la meute désigne à la vindicte. Les unes derrière les autres. Après Orelsan c’était donc le tour de Bertrand Cantat qui présente des caractéristiques significatives et particulièrement intéressantes. Voilà un artiste « engagé » qui passait son temps entouré d’une petite gauche sociétaliste et clanique, à donner des leçons de morale à la terre entière. Étendard de la bien-pensance, il n’avait pas de mots assez durs pour fustiger les méchants. Et voilà que le héros fait la démonstration que l’appartenance au camp du bien n’empêche pas d’aussi faire le mal. Tout le monde sait qu’il y a 15 ans, il a tué sa compagne Marie Trintignant sous les coups dans des conditions terribles.
Jugé par un tribunal régulier, il a subi et exécuté la peine. Quoi que l’on pense du quantum de celle-ci, et des conditions de cette exécution, il n’y a plus à discuter. Sur le plan judiciaire, vis-à-vis de la société, il est quitte. De plus dans une société civilisée, la prison à temps présente la caractéristique de prévoir et de favoriser la réinsertion des condamnés. Pas de leur infliger une mort sociale définitive.
On a tout à fait le droit de ne pas aimer Bertrand Cantat. C’était mon cas avant, et avec la mort de Marie Trintignant, cela ne s’est pas arrangé. Mais, vouloir aujourd’hui le frapper d’un interdit professionnel définitif, et l’empêcher de s’exprimer est simplement une démarche totalitaire. Personne n’est obligé d’aller à ses concerts, et ceux qui le font usent d’une liberté que nul n’est en droit de leur contester. Tout comme sont libres de le dire, ceux qui pensent, comme Nadine Trintignant, qu’il ferait mieux de raser les murs. Mais ce qui est inacceptable ce sont ces pressions permanentes, ces campagnes médiatiques, ces pétitions sur Internet, ces minables interventions d’élus, je pense au maire de Saint-Nazaire et au président du Conseil Départemental de la Manche, qui hurlent avec les loups en espérant grappiller quelques voix. Et maintenant, cette violence qui tente d’empêcher physiquement les concerts en organisant des troubles à l’ordre public pour fournir à la lâcheté de certains édiles les prétextes pour les interdire. Et bien sûr, tout le monde oublie l’article 431–1 du code pénal qui considère que ces comportements constituent un délit. La consultation des réseaux est absolument accablante, parcourus qu’ils sont par le ressentiment et la haine. Et où l’on voit affleurer cet appétit inquiétant pour la punition définitive, et éliminatoire. Françoise Nyssen a pourtant dit sobrement ce qu’il fallait en penser : « Bertrand Cantat a aussi le droit de continuer à vivre ». Pour être immédiatement couverte d’injures.
Interdire, censurer, punir, voilà bien le triptyque du néo féminisme en action. Dont la mise en œuvre se caractérise par une violence sociale extrême. Dans la mesure où les tenants de cette idéologie sont souvent proches, sinon appartiennent au pouvoir d’État il y a lieu de s’inquiéter. Rappelons-nous Caroline de Haas membre du cabinet de Najat Valaud Belkacem alors ministre de la condition féminine, et observons les réflexes parfois déplorables de Marlène Schiappa. Et lisons les projets de loi liberticides concoctés dans les petits laboratoires de ce totalitarisme.
Interdire, censurer, punir. À qui le tour ?
Maître Florence Rault
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