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21/03/2021

L'attestation...

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La solitude est son lot...

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« A Colombey, de Gaulle menait la vie d'un modeste gentilhomme campagnard. Il assistait à la messe chaque semaine et le curé était régulièrement invité à déjeuner. Ce modeste curé de campagne, qui semblait tout droit sorti d'un roman du XIXe siècle consacré à la vie provinciale française, était traité avec la déférence que de Gaulle montrait envers tout représentant de l'Église. Toutes les visites à La Boisserie suivaient un rituel immuable. Avant le déjeuner, l'invité était emmené dans le bureau pour une "conversation" sur l'état du monde. Le déjeuner était servi à 12h30 précises et durait rarement plus de trente-cinq minutes. Il était suivi d'un café et d'une conversation décousue dans le salon, avec madame de Gaulle en train de tricoter au fond de la pièce. De Gaulle était un hôte courtois aux manières désuètes, remplissant personnellement le verre de son invité et refusant de laisser qui ce soit mettre une bûche dans le feu à sa place. Cela lui servait de prétexte à un petit numéro mélancolique : "Laissez-moi faire, disait-il, c'est à peu près la seule chose qu'il me reste à faire aujourd’hui".

Le visiteur était ensuite emmené faire une longue promenade dans le parc. De Gaulle se plaisait à lui faire remarquer, au loin, le sombre panorama de forêts s’étirant à l’infini sans aucune habitation humaine à l’horizon. Lorsqu’il était d’humeur, il se lançait dans une longue tirade, expliquant à quel point il était erroné de parler de "la douce France". Pour lui, la France était un pays de vastes paysages, à la mesure de la grandeur de son histoire. Un jour, lors d’une visite de Claude Mauriac, de Gaulle se laissa emporter par son sujet plus encore qu’à l’habitude : "Il rendit le climat encore plus rude, suréleva les montagnes, gonfla les rivières avec une sorte de férocité, comme s'il ne pouvait y avoir de grandeur dans la modération". Il compara cela à la Grande-Bretagne "avec ses petits cottages, le long de petites ruelles, dans la petite campagne, avec la petite pluie". A Louis Joxe il déclara un jour : "la vie n'est pas gaie par chez nous... on ne vient pas ici pour rigoler". Après leur promenade, le visiteur se voyait offrir une tasse de thé avant de rentrer à Paris, laissant de Gaulle à ses méditations mélancoliques et apocalyptiques.

Le récit d'une visite à Colombey devint un genre littéraire à part entière. De nombreux visiteurs étaient subjugués et entraient pleinement dans les envolées fantasmatiques de de Gaulle. L'un d'entre eux écrit qu'il s’est immédiatement senti "Sous l'influence du site, tellement en accord avec la personnalité de de Gaulle : l’endroit apparait comme une sorte d’austère 'Haut de Hurlevent', avec un horizon grandiose dans sa monotonie". Un autre remarque : "Ce lieu, élevé, isolé et venteux, était en accord avec sa personnalité. La solitude est son lot". Dans aucune description d’une visite à Colombey on ne trouve le soleil qui brille et le vent qui ne souffle pas. »

Julian Jackson, De Gaulle

 

 

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Heure d'été...

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20/03/2021

L'élite de la pensée...

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Tintin...

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Nouvelle attestation

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Progressisme...

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A gauche, cinéma conservateur. A droite, cinéma progressiste... 

 


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18/03/2021

Demande à ton père...

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17/03/2021

Version papier...

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16/03/2021

Apocryphe...

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14/03/2021

Mauvaise traduction...

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Entre nous...

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Suicide...

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12/03/2021

Le type américain

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Je suis loin d'être d'accord avec tout ce qu'affirme, ici, Julius Evola, mais il y a dans ce long extrait un sacré fond de vérité qui mérite réflexion... 

 

« Pour expliquer les États-Unis d'Amérique, on les a comparés, avec raison, à un creuset. L'Amérique est en effet un de ces cas où, à partir d'une matière première on ne peut plus hétérogène, a pris naissance un type d'homme dont les caractéristiques sont, dans une large mesure, uniformes et constantes. Des hommes des peuples les plus divers reçoivent donc, en s'installant en Amérique, la même empreinte. Presque toujours, après deux générations, ils perdent leurs caractéristiques originelles et reproduisent un type assez unitaire pour ce qui est de la mentalité, de la sensibilité et des modes de comportement : le type américain justement.

Mais, dans ce cas précis, des théories comme celles formulées par Frobenius et Spengler – il y a aurait une étroite relation entre les formes d'une civilisation et une sorte d' "âme" liée au milieu naturel, au "paysage" et à la population originelle – ne semblent pas pertinentes. S'il en était ainsi, en Amérique l'élément constitué par les Amérindiens, par les Peaux-Rouges, aurait dû jouer un rôle important. Les Peaux-Rouges étaient une race fière, possédant style, dignité, sensibilité et religiosité ; ce n'est pas sans raison qu'un auteur traditionaliste, F. Schuon, a parlé de la présence en eux de quelque chose "d'aquilin et de solaire". Et nous n'hésitons pas à affirmer que si leur esprit avait marqué, sous ses meilleurs aspects et sur un plan adéquat, la matière mélangée dans le "creuset américain", le niveau de la civilisation américaine aurait été probablement plus élevé. Mais, abstraction faite de la composante puritaine et protestante (qui se ressent à son tour, en raison de l'insistance fétichiste sur l'Ancien Testament, d'influences judaïsantes négatives), il semble que ce soit l'élément noir, avec son primitivisme, qui ait donné le ton à bien des traits décisifs de la mentalité américaine.

Une première chose est, à elle seule, caractéristique : quand on parle de folklore en Amérique, c'est aux Noirs qu'on pense, comme s'ils avaient été les premiers habitants du pays. Si bien qu'on traite, aux États-Unis, comme un oeuvre classique inspirée du "folklore américain", le fameux Porgy and Bess du musicien d'origine juive Gershwin, oeuvre qui ne parle que des Noirs. Cet auteur déclara d'ailleurs que, pour écrire son oeuvre, il se plongea pendant un certain temps dans l'ambiance des Noirs américains. Le phénomène représenté par la musique légère et la danse est encore plus frappant. On ne peut pas donner tort à Fitzgerald, qui a dit que, sous un de ses principaux aspects, la civilisation américaine peut être appelée une civilisation du jazz, ce qui veut dire d'une musique et d'une danse d'origine noire ou négrifiée. Dans ce domaine, des "affinités électives" très singulières ont amené l'Amérique, tout au long d'un processus de régression et de retour au primitif, à s'inspirer justement des Noirs, comme si elle n'avait pas pu trouver, dans son désir compréhensible de création de rythmes et de formes frénétiques en mesure de compenser le côté desséché de la civilisation mécanique et matérielle moderne, rien de mieux. Alors que de nombreuses sources européennes s'offraient à elle - nous avons déjà fait allusion, en une autre occasion, aux rythmes de danse de l'Europe balkanique, qui ont vraiment quelque chose de dionysiaque. Mais l'Amérique a choisi les Noirs et les rythmes afro-cubains, et la contagion, à partir d'elle, a gagné peu à peu les autres pays.

Le psychanalyste C.-G. Jung avait déjà remarqué la composante noire du psychisme américain. Certaines de ses observations méritent d'être reproduites ici : "Ce qui m'étonna beaucoup, chez les Américains, ce fut la grande influence du Noir. Influence psychologique, car je ne veux pas parler de certains mélanges de sang. Les expressions émotives de l'Américain et, en premier lieu, sa façon de rire, on peut les étudier fort bien dans les suppléments des journaux américains consacrés au society gossip. Cette façon inimitable de rire, de rire à la Roosevelt, est visible chez le Noir américain sous sa forme originelle. Cette manière caractéristique de marcher, avec les articulations relâchées ou en balançant des hanches, qu'on remarque souvent chez les Américains, vient des Noirs. La musique américaine dort aux Noirs l'essentiel de son inspiration. Les danses américaines sont des danses de Noirs. Les manifestations du sentiment religieux, les revival meetings, les holy rollers et d'autres phénomènes américains anormaux sont grandement influencés par le Noir. Le tempérament extrêmement vif en général, qui s'exprime non seulement dans un jeu comme le base ball, mais aussi, et en particulier, dans l'expression verbale – le flux continu, illimité, de bavardages, typique des journaux américains, en est un exemple remarquable –, ne provient certainement pas des ancêtres d'origine germanique, mais ressemble au chattering de village nègre. L'absence presque totale d'intimité et la vie collective qui contient tout rappellent, en Amérique, la vie primitive des cabanes ouvertes où règne une promiscuité complète entre les membres de la tribu".

Poursuivant des observations de ce genre, Jung a fini par se demander si les habitants du nouveau continent peuvent encore être considérés comme des Européens. Mais ses remarques doivent être prolongées. Cette brutalité, qui est un des traits évidents de l'Américain, on peut dire qu'elle possède une empreinte noire. D'une manière générale, le goût de la brutalité fait désormais partie de la mentalité américaine. II est exact que le sport le plus brutal, la boxe, est né en Angleterre ; mais il est tout aussi exact que c'est aux États-Unis qu'il a connu les développements les plus aberrants au point de faire l'objet d'un véritable fanatisme collectif, bien vite transmis aux autres peuples. En ce qui concerne la tendance à en venir aux mains de la façon la plus sauvage qui soit, il suffit d'ailleurs de songer à une quantité de films américains et à l'essentiel de la littérature populaire américaine, la littérature "policière" : les coups de poing y sont monnaie courante, parce qu'ils répondent évidemment aux goûts des spectateurs et des lecteurs d'outre-Atlantique, pour lesquels la brutalité semble être la marque de la vraie virilité. La nation-guide américaine a depuis longtemps relégué, plus que toute autre, parmi les ridicules antiquailles européennes, la manière de régler un différend par les voies du droit, en suivant des normes rigoureuses, sans recourir à la force brute et primitive du bras et du poing, manière qui pouvait correspondre au duel traditionnel. On ne peut que souligner l'abîme séparant ce trait de la mentalité américaine de ce que fut l'idéal de comportement du gentleman anglais, et ce, bien que les Anglais aient été une composante de la population blanche originelle des États-Unis. On peut comparer l'homme occidental moderne, qui est dans une large mesure un type humain régressif, à un crustacé : il est d'autant plus « dur » dans son comportement extérieur d'homme d'action, d'entrepreneur sans scrupules, qu'il est "mou" et inconsistant sur le plan de l'intériorité. Or, cela est éminemment vrai de l'Américain, en tant qu'il incarne le type occidental dévié jusqu'à l'extrême limite.

On rencontre ici une autre affinité avec le Noir. Un sentimentalisme fade, un pathos banal, notamment dans les relations sentimentales, rapprochent bien plus l'Américain du Noir que de l'Européen vraiment civilisé. L'observateur peut à ce sujet tirer aisément les preuves irréfutables à partir de nombreux romans américains typiques, à partir aussi des chansons, du cinéma et de la vie privée courante. Que l'érotisme de l'Américain soit aussi pandémique que techniquement primitif, c'est une chose qu'ont déplorée aussi et surtout des jeunes filles et des femmes américaines. Ce qui ramène une fois de plus aux races noires, chez lesquelles l'importance, parfois obsessionnelle, qu'ont toujours eu l'érotisme et la sexualité, s'associe, justement, à un primitivisme ; ces races, à la différence des Orientaux, du monde occidental antique et d'autres peuples encore, n'ont jamais connu un ars amatoria digne de ce nom. Les grands exploits sexuels, si vantés, des Noirs, n'ont en réalité qu'un grossier caractère quantitatif et priapique.

Un autre aspect typique du primitivisme américain concerne l'idée de "grandeur". Werner Sombart a parfaitement vu la chose en disant : they mistake bigness for greatness, phrase qu'on pourrait traduire ainsi : ils prennent la grandeur matérielle pour la vraie grandeur, pour la grandeur spirituelle. Or, ce trait n'est pas propre à tous les peuples de couleur en général. Par exemple, un Arabe de vieille race, un Peau-Rouge, un Extrême-Oriental ne se laissent pas trop impressionner par tout ce qui est grandeur de surface, matérielle, quantitative, y compris la grandeur liée aux machines, à la technique, à l'économie (abstraction faite, naturellement, des éléments déjà occidentalisés de ces peuples). Pour se laisser prendre par tout cela ; il fallait une race vraiment primitive et infantile comme la race noire. Il n'est donc pas exagéré de dire que le stupide orgueil des Américains pour la "grandeur" spectaculaire, pour les achievements de leur civilisation, se ressent lui aussi d'une disposition du psychisme nègre. On peut aussi parler d'une des bêtises que l'on entend souvent répéter, à savoir que les Américains seraient une "race jeune", avec pour corollaire tacite que c'est à eux qu'appartient l'avenir. Car un regard myope peut facilement confondre les traits d'une jeunesse effective avec ceux d'un infantilisme régressif. Du reste, il suffit de reprendre la conception traditionnelle pour que la perspective soit renversée. En dépit des apparences, les peuples récemment formés doivent être considérés comme les peuples les plus vieux et, éventuellement, comme des peuples crépusculaires, parce qu'ils sont venus en dernier justement, parce qu'ils sont encore plus éloignés des origines.

Cette manière de voir les choses trouve d'ailleurs une correspondance dans le monde des organismes vivants. Ceci explique la rencontre paradoxale des peuples présumés "jeunes" (au sens de peuples venus en dernier) avec des races vraiment primitives, toujours restées en dehors de la grande histoire ; cela explique le goût de ce qui est primitif et le retour à ce qui est primitif. Nous l'avons déjà fait remarquer à propos du choix fait par les Américains, à cause d'une affinité élective profonde, en faveur de la musique nègre et sub-tropicale ; mais le même phénomène est perceptible aussi dans d'autres domaines de la culture et de l'art. On peut se référer, par exemple, au culte assez récent de la négritude qu'avaient fondé en France des existentialistes, des intellectuels et des artistes "progressistes".

Une autre conclusion à tirer de tout cela, c'est que les Européens et les représentants de civilisations supérieures non européennes font preuve, à leur tour, de la même mentalité de primitif et de provincial lorsqu'ils admirent l'Amérique, lorsqu'ils se laissent impressionner par l'Amérique, lorsqu'ils s'américanisent avec stupidité et enthousiasme, croyant ainsi marcher au pas du progrès et témoigner d'un esprit "libre" et "ouvert". La marche du progrès concerne aussi l' "intégration" sociale et culturelle du Noir, qui se répand en Europe même et qui est favorisée, même en Italie, par une action sournoise, notamment au moyen de films importés (où Blancs et Noirs remplissent ensemble des fonctions sociales : juges, policiers, avocats, etc.) et par la télévision, avec des spectacles où danseuses et chanteuses noires sont mélangées à des blanches, afin que le grand public s'accoutume peu à peu à la promiscuité des races, perde tout reste de conscience raciale naturelle et tout sentiment de la distance. Le fanatisme collectif qu'a provoqué en Italie, lors de ses exhibitions, cette masse de chair informe et hurlante qu'est la Noire Ella Fitzgerald, est un signe aussi triste que révélateur. On peut en dire autant du fait que l'exaltation la plus délirante de la "culture" nègre, de la négritude, soit due à un Allemand, Janheinz Jahn, dont le livre Muntu, publié par une vieille et respectable maison d'édition allemande (donc dans le pays du racisme aryen !), a été immédiatement traduit et diffusé par un éditeur italien de gauche bien connu, Einaudi. Dans cet ouvrage invraisemblable, l'auteur en arrive à soutenir que la "culture" nègre serait un excellent moyen de relever et de régénérer la "civilisation matérielle" occidentale... Au sujet des affinités électives américaines, nous ferons allusion à un dernier point. On peut dire qu'il y a eu aux États-Unis d'Amérique quelque chose de valable, vraiment prometteur : le phénomène de cette jeune génération qui prônait une sorte d'existentialisme révolté, anarchiste, anticonformiste et nihiliste ; ce qu'on a appelé la beat generation, les beats, les hipsters et compagnie, sur lesquels nous reviendrons d'ailleurs. Or, même dans ce cas, la fraternisation avec les Noirs, l'instauration d'une véritable religion du jazz nègre, la promiscuité affichée, y compris sur le plan sexuel, avec les Noirs, ont fait partie des caractéristiques de ce mouvement.

Dans un essai célèbre, Norman Mailer, qui a été un des principaux représentants de la beat generation, avait même établi une sorte d'équivalence entre le Noir et le type humain de la génération en question ; il avait carrément appelé ce dernier the white Negro, le "nègre blanc". A ce propos, Fausto Gianfranceschi a écrit très justement : "En raison de la fascination exercée par la 'culture' nègre, sous la forme décrite par Mailer, on ne peut s'empêcher d'établir immédiatement un parallèle – irrespectueux – avec l'impression que fit le message de Friedrich Nietzsche au début du XIXe siècle. Le point de départ, c'est le même désir de rompre tout ce qui est fossilisé et conformiste par une prise de conscience brutale du donné vital et existentiel ; mais quelle confusion lorsqu'on met le Noir, comme on l'a fait de nos jours, avec le jazz et l'orgasme sexuel, sur le piédestal du "surhomme" !

Pour la bonne bouche nous terminerons par un témoignage significatif dû à un écrivain américain particulièrement intéressant, James Burnham (dans "The struggle for the world") : "On trouve dans la vie américaine les signes d'une indiscutable brutalité. Ces signes se révèlent aussi bien dans le lynchage et le gangstérisme que dans la prétention et la goujaterie des soldats et des touristes à l'étranger. Le provincialisme de la mentalité américaine s'exprime par un manque de compréhension pour tout autre peuple et toute autre culture. Il y a, chez de nombreux Américains, un mépris de rustre pour les idées, les traditions, l'histoire, un mépris lié à l'orgueil pour les petites choses dues au progrès matériel. Qui, après avoir écouté une radio américaine, ne sentira pas un frisson à la pensée que le prix de la survie serait l'américanisation du monde ?"

Ce qui, malheureusement, est déjà en train de se produire sous nos yeux. »

Julius Evola, L’arc et la massue

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11/03/2021

« Gauchisto-islamisme », par Pierre Jourde

=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=

 



CHRONIQUE LIBRE. Ecrivain, professeur d’université et critique littéraire, Pierre Jourde se pose ici quelques questions.

Par Pierre Jourde (Ecrivain)

C’était du gâteau, l’intervention de l’inénarrable ministre de l’Enseignement supérieur à propos de l’« islamo-gauchisme » à l’université. On a eu droit à toutes les figures obligées, exécutées par les sociologues de gôche et de service, ou par les journalistes de gôche, apportant des éléments « objectifs » et « dépassionnés », c’est-à-dire la même chose : ce concept est une pure invention sans validité scientifique, il sert à faire avancer les idées d’extrême droite, il est utilisé par des réactionnaires, bref, le discours automatique habituel, objectif et dépassionné comme il se doit. La maladresse de la ministre a permis d’ajouter cet argument vertueux : on s’attaque aux libertés académiques ! Argument employé par des gens qui se contrefichent ordinairement des libertés académiques.

Parlons-en, tiens, des libertés académiques. Quand l’habitude s’installe de conférences ou d’interventions annulées par des présidents d’université parce qu’elles déplaisent à des lobbys féministo-LGBT + x %-racialisto-machinchose, pour des motifs généralement loufoques, on ne les entend pas, là, ceux qui ne s’intéressent aux libertés académiques que quand c’est une ministre qui les menace, mais pas quand elles sont sapées en profondeur au quotidien !

Donc, l’islamo-gauchiste, ça n’existe pas, c’est une invention d’extrême-droite. Dont acte.

Il y a pourtant, en France, des potées de journalistes, de sociologues, d’intellectuels de gauche qui fonctionnent, dans leur rapport à l’islam, depuis des lustres, selon un inoxydable modèle :

- l’islam est la religion majoritaire chez les immigrés.

- C’est donc une religion de gens pauvres, minoritaires, exclus, brimés, opprimés, bref, de victimes.

- Par conséquent, s’en prendre à l’islam, pour quelque raison que ce soit (féminisme, laïcité, démocratie, liberté de conscience, problèmes d’antisémitisme, de violence, etc.) c’est être islamophobe, voire raciste, et faire le jeu de l’extrême droite.

Ce discours est indéfiniment psalmodié par des personnalités « de gauche » telles que : Edwy Plenel, Clémentine Autain, Pascal Boniface, Rokhaya Diallo, Olivier Roy, Alain Gresh, Emmanuel Todd, Geoffroy de Lagasnerie et bien d’autres (j’exclus de cette « gauche » les Indigènes de la République, dont le racisme, l’homophobie, l’antiféminisme, l’antisémitisme et les méthodes d’intimidation font plutôt un groupuscule néo-fasciste, même si certains « intellectuels de gauche » ne dédaignent pas de flirter avec eux).

Cette islamophilie n’est pas seulement de l’ordre des idées : elle s’est maintes fois manifestée par des alliances ou des rapprochements avec des personnalités islamistes aussi sympathiques que Tarik Ramadan ou Marwan Mohammad, la participation à des manifestations de soutien à l’islamisme, au voile, au Hamas (dans lesquelles on crie parfois « mort aux juifs »), etc.

Mais tout ça, ça n’existe pas. Que tout un pan de la gauche soit sans cesse prêt à voler au secours de l’islamisme, à défendre le voile islamique, à pousser des hauts cris pour « stigmatisation » dès qu’on s’inquiète de certaines dérives islamistes, à déclarer que l’homophobie, l’antisémitisme, les attentats et les meurtres, le patriarcat, l’obscurantisme, l’intolérance, la misogynie, la pudibonderie qui sévissent dans une potée de pays musulmans ou dans certains groupes musulmans en France, ça n’a « rien à voir avec l’islam » (avec n’importe quoi d’autre, la zoologie, la pétanque, la philatélie, oui, mais l’islam, en aucun cas), c’est de la pure imagination et c’est même pas vrai. Il est quoi, Plenel ? Gentil ? sympathique ? OK, mais pas islamo-gauchiste, non madame. Islamo-gauchiste, c’est pour stigmatiser (j’adore ce verbe, on peut l’accommoder à toutes les sauces). Je dirais même plus : c’est une stigmatisation nauséabonde qui rappelle les heures les plus sombres de notre histoire.

Qu’est-ce qu’on pourrait dire alors ?

Islamophilie progressiste ?

Gauchisto-islamisme ?

En fait, rien. On ne sait pas ce que c’est.

Entre parenthèses, il y a, dans le refus effarouché de tous ces gens de gauche d’être associés à un islam pour lequel ils ont pourtant des yeux enamourés, quelque chose du reniement. Le bourgeois veut bien coucher avec la bonne marocaine, mais il ne faut pas que ça se sache. Ce ne serait pas de l’islamophobie, ça ?

Ce phénomène qu’on ne peut pas nommer n’est pas seulement une tendance de plus en plus prégnante dans le débat public. Ces gens qui courtisent l’islam, voire l’islamisme, ont des séminaires, des postes au CNRS, donnent des cours à la fac. Mais il est de mauvais goût de dire qu’ils y défendent leurs idées, et que celles-ci trouvent de plus en plus d’écho auprès des étudiants. Un syndicat étudiant proche du parti socialiste, l’UNEF, est dirigé à la Sorbonne par une étudiante voilée.

Mais ce n’est pas de l’islamo-gauchisme.

On ne sait pas ce que c’est.

D’ailleurs il serait faux de dire, en effet, que seul l’islam est concerné. C’est vrai, quoi, il faudrait en plus évoquer la pression de plus en plus importante, à l’université, des groupes racialistes, décolonialistes et tutti quanti. On en vient tout de même à empêcher une représentation d’Eschyle à la Sorbonne, au nom de l’antiracisme ! Une responsable nationale de l’Unef en vient à déclarer qu’il faudrait « gazer les blancs, cette sous-race ».

Mais tout ça, ça ne peut pas se nommer. On ne sait pas ce que c’est.

En sciences humaines, des étudiants finissent par ne plus supporter que l’on étudie des textes qui ne sont pas conformes à leurs convictions. La littérature est pleine de machos, de pervers, de sadiques, d’islamophobes, d’obsédés sexuels. Pas question de heurter les dogmes et les certitudes.

Mais ça ne peut pas se nommer, on ne sait pas ce que c’est.

A l’université, les chercheurs en « gender studies » et études décoloniales se démultiplient à grande vitesse, et s’emploient à appliquer aux textes et aux documents une grille simplificatrice et partisane. Comme disait Gracq, ils ont une clé, il ne leur reste qu’à mettre les textes en forme de serrure.

Mais ça ne peut pas se nommer, on ne sait pas ce que c’est.

Et rien de tout cela ne remet en cause la liberté de pensée et l’ouverture d’esprit à l’université, bien entendu.

Je me souviens de cette émission de Taddei où j’avais évoqué l’époque où j’enseignais en lycée pro à Creil. Mes gars de BTS productique me disaient qu’ils n’aimaient pas les « Arabes » parce que ceux-ci les agressaient et les volaient. J’ai fait venir dans la classe un élève d’une autre classe, d’origine arabe, pour qu’il discute avec eux de ce qu’il vivait de son côté. Sacré moment. Ils ont discuté, réfléchi. J’avais l’impression, là, d’avoir concrètement lutté contre racisme. Non ?

Eh bien non. Sur le plateau, un socialiste, conseiller de Lionel Jospin, m’a dit, pour tout commentaire, qu’il trouvait honteux qu’un professeur emploie à la légère le mot « arabe ». Ce n’était pas la réalité du travail antiraciste qui importait. Il fallait ne surtout pas nommer. J’aurais dû dire : « puisque vous n’aimez pas les Français immigrés, je vais inviter un Français immigré pour qu’il vous parle de sa condition ». Ils m’auraient pris au sérieux, mes mecs de productique !

Le règne désastreux d’Allègre sur l’Education nationale avait déjà sérieusement sapé mes convictions. Mais depuis cette émission, je méprise la plus grande partie de la gauche, je l’avoue. Je n’y vois plus, peut-être à tort, que de petits bourgeois bien-pensants qui se foutent totalement des réalités, qui ne s’y sont même pas, pour la plupart, confrontés de près.

La seule chose qui leur importe, c’est de ne pas dire ce qui fait problème.

Je tiens à préciser que cette chronique est libre, non rémunérée, qu’elle reflète mes opinions et non celles du site qui m’héberge.

Pierre Jourde (Ecrivain)

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SOURCE : Le Nouvel Obs

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Porcination...

=--=Publié dans la Catégorie "Humeurs Littéraires..."=--=

 

Le mot vaccination tire son origine d'une maladie de la vache. Du mot latin vaccinus (« de vache »). Cela fait référence au virus ayant été recueilli dans les pustules des pis des vaches puis inoculé à l’être humain afin de l’immuniser contre la variole.

Heureux concours de circonstances ! Car que se serait-il passé si la vaccination avait été découverte suite à une maladie sur le porc ? Parlerait-on alors de « porcination » ? La question est légitime.

Afin que les adorateurs de la Religion d’Amour, de Tolérance et de Paix puissent jouir des bénéfices de cette découverte scientifique occidentale, il eût fallu mettre en place un passeport Hallal garantissant l’autorisation de leur dieu pour le soin et la pureté de la Oumma après l'application du traitement.

Les médecins français à l'origine de la découverte l’ont également échappé belle, car ils seraient indiscutablement qualifiés de nos jours d'islamophobes par les tenants de la religion en question ainsi que par les révisionnistes gauchistes compatissants qui exigeraient que le terme de « porcination » soit changé immédiatement afin de n’exclure personne des bienfaits scientifiques qui se doivent d’être inclusifs. Pour les accuser de l'avoir fait exprès afin d’empêcher les musulmans d'en profiter, il n’y aurait qu’un pas.

C’est un sujet de repentance en moins pour la France, et par les temps qui courent c’est une bénédiction. Remercions nos amies les vaches.

 

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VIVALDI, Cum dederit (Nisi Dominus RV 608) JULIA DEIT-FERRAND & B. RIGHETTI

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Dieu existe...

 

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10/03/2021

EMI : Je reviens de l'au-delà

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09/03/2021

Fabrice Luchini : "Il y a aujourd’hui un esprit de sérieux, de gravité"

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En secret...

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08/03/2021

Dépasser le ressentiment pour sauver la démocratie avec Cynthia Fleury

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Bonne fête les filles...

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06/03/2021

L’art comme épluchage

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« Lundi, école d’art de Caen. On m’a demandé d’expliquer pourquoi la bonté me paraissait plus importante que l’intelligence ou le talent. J’ai fait de mon mieux, j’ai eu du mal : mais je sais que c’était vrai. Ensuite j’ai visité l’atelier de Rachel Poignant, qui utilise des moulages de différentes parties de son corps. Je suis tombé en arrêt devant de longues lanières recouvertes du moulage d’un de ses tétons (le droit ? le gauche ? je ne sais plus). Par la consistance caoutchouteuse, par l’aspect, cela évoquait franchement des tentacules de pieuvre. Pourtant, j’ai assez bien dormi.

Mercredi, école d’art d’Avignon, pour une "journée du ratage" organisée par Arnaud Labelle-Rojoux. Je devais parler de l’échec sexuel. Les choses ont démarré presque gaiement, par une projection de courts-métrages réunis sous le titre de Films sans qualités : les uns hilarants, les autres étranges, parfois les deux (je crois que la cassette tourne dans différents centres d’art ; il serait dommage de la manquer). Puis j’ai vu une vidéo de Jacques Lizène. La misère sexuelle le hante. Son sexe dépassait d’un trou ménagé dans une plaque de contreplaqué ; il était enserré dans un nœud coulant par une ficelle servant à l’actionner. Il l’agitait lentement, par secousses, comme une marionnette molle. J’étais très mal à l’aise. Cette ambiance de décomposition, de foirage triste qui accompagne l’art contemporain finit par vous prendre à la gorge ; on peut regrette Joseph Beuys et ses propositions empreintes de générosité. Il n’empêche que le témoignage porté sur l’époque est d’une précision éprouvante. Toute la soirée j’y ai pensé, sans pouvoir échapper à ce constat : l’art contemporain me déprime ; mais je me rends compte qu’il représente, et de loin, le meilleur commentaire récent sur l’état des choses. J’ai rêvé de sacs poubelles débordant de filtres à café, d’épluchures, de viande en sauce. J’ai pensé à l’art comme épluchage, aux bouts de chair qui restent collés aux épluchures.

Samedi, rencontre littéraire dans le Nord de la Vendée. Quelques écrivains "régionalistes de droite" (on reconnait qu’ils sont de droite à ce que, parlant de leurs origines, ils aiment à signaler un ancêtre juif à la quatrième génération ; ainsi chacun peut constater leur largeur d’esprit). Sinon, comme partout, public très divers : aucun autre point commun que la lecture. Ces gens vivent dans une région où le nombre de nuances de vert est infini ; mais, sous le ciel parfaitement gris, toutes les nuances de vert s’éteignent. On a donc affaire à un infini éteint. J’ai pensé à la course des planètes après la fin de toute vie, dans un univers de plus en plus froid, marqué par l’extinction progressive des étoiles ; et les mots de "chaleur humaine" m’ont presque fait pleurer.

Dimanche, j’ai repris le TGV pour Paris ; fin des vacances. »

Michel Houellebecq, Interventions 2020

 

 

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04/03/2021

Get Married...

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03/03/2021

La nature est mal faite...

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