21/06/2007
L'Oeuvre au Noir...
je me suis battis pour survivre à ma détresse et à ma solitude d’enfant exilé puis d’adolescent perdu une carapace de chevalier bien épaisse qui m’a donné cet air intrépide et indestructible, alors que ma fragilité bien réelle n’a fait qu’augmenter de l’intérieur au cours des années !
L’histoire fameuse du chevalier à l’armure rouillée. Je passe sur les détails, mais la symbolique est forte : Il s'agit d'un chevalier qui par la force a réussi à tout combattre, tout affronter sans sourciller, mais s'est forgé une carapace résistant à toute émotion. Sa force est symbolisée par son armure qui le recouvre tout entier... mais dont finalement, à y voir de plus près, il se retrouve prisonnier. Sa force mentale ne suffit plus pour lui permettre d'avancer dans sa quête. Seuls les pleurs qu'il réussit à verser vont peu à peu rouiller son armure et l'en libérer... Car il s’agit bien de nous libérer de nos émotions, nous montrer tels que nous sommes et nous faire accepter la nudité de ce que nous sommes tels quels ! Autrement dit : je dois me reconstruire de fonds en combles en permanence, là est le challenge. Il ne suffit pas de quelques séances de "bien-être", d’acupuncture et de psychanalyse pour aller mieux ! Il est question d’ascèse !
Car il s’agit bien pour moi, à présent , de lire entre les lignes de mon être et d’y trouver le complément, qui jusqu’à présent m’a toujours échappé, de ce que je suis vraiment ! Sinon comment m’accomplir ?
Il me faut bien faire émerger un être nouveau de mes eaux sombres comme émergerait une nouvelle Tora selon les Kabbalistes anciens !
Des liens essentiels sont là, sous nos propres yeux, et nous ne savons pas les voir, des liens entre notre petit être tourné et retourné sur son propre tourment, sa dépravation ou son extase et l’Être Majeur vers lequel nous aspirons… appelons le : Dieu, ça nous aidera à nous comprendre… mais pour que ce lien, ce canal ou ces canaux soient vacants, disponibles, pour recevoir nos communications qui quémandent, espèrent, désirent, il nous faut bien regarder notre fibre, notre réalité propre en face, et surtout ne rien y changer, n’enlever ou n’y ajouter aucune lettre ! Mais lire entre les lignes ! Le dogme biblique affirme qu’il n’y a pas d’autre Tora que celle transmise par Moïse et accomplie par Jésus-Christ. Comment une nouvelle Tora pourrait donc surgir ?
Nous-mêmes, faits à l’image de Dieu, portons en nous l’Adam primordial et l’Adam-Kadmon, l’ « Homme Total », le « Sur-Homme » de Nietzsche ! Tout cela, pour moi, c’est la même chose ! Pour que cet Adam-Kadmon advienne il nous faut lire entre les lignes de la fibre palpable ET impalpable de notre être ! Lisons ceci : « Voilà ce qui en est : le blanc, les espaces dans le rôle de la Tora proviennent également des lettres. A l’époque messianique, Dieu révélera le blanc de la Tora dont les lettres sont actuellement invisibles pour nous, et c’est ce que le terme « nouvelle Tora » laisse penser. » Cité par Gershom Scholem dans « La Kabbale et sa symbolique ».
De nouveau rouleaux sont promis à l’ouverture !
Sans attendre l’époque Messianique Universelle, il me faut faire venir mon époque Messianique personnelle et intérieure et me reconstruire à partir de ce que je sais, vers ce qui se doit d’être. Simplement !
C’est une ascèse... une ascèse.
07:50 Publié dans Humeurs Littéraires | Lien permanent | Commentaires (2) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
Naguère, au temps des églantines,
j’avais des peines enfantines.
Mon coeur se gonflait sans raison
sous les lilas en floraison.
a respirer les chaudes calices
je goutais d’ameres delice
sous les etoiles, pale et coi
je pleurais sans savoir pourquoi.
Et maintenant je pleure encore,
le long des soirs comme l’aurore.
En hiver, sous le blanc grésil,
sur les roses pendant l’avril.
Mes larmes tombent a tout heure :
mais je sais bien pourquoi je pleure !
castille mendes «larmes d’enfant»
Écrit par : laufic | 21/06/2007
Un texte profond, touchant, qui frappe par sa sincérité.
Une chose est sûre, Nebo, vous avez décidé de vous regarder en face, enfin à l'intérieur. C'est toujours délicat, souvent douloureux, parfois mortel si trop de blessures s'y cachent, si trop de temps et de distance séparent l'intérieur de la carapce.
Et enfin l'ascèse, pénible, longue et se révélant parfois inutile, vous ne manquez pas de courage.
Écrit par : raf | 24/06/2007
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