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31/05/2009

Le Pacte

=--=Publié dans la Catégorie "Music..."=--=


La Formation de 1983 : de gauche à droite, Mohamed "Moho" Shemlek (Guitare), Bernie Bonvoisin (Chant), Clive Burr (Batterie), Norbert Krief (Guitare), Yves Brusco (Basse).

 

 

Les gars de TRUST ne voulaient pas entendre parler du bon Dieu ou du Diable, parfaitement athées, du moins à l'époque de l'enregistrement de ce disque (1982/83), ils souhaitaient juste réaliser une face conceptuelle avec 4 chansons racontant une histoire démoniaque, car le chanteur Bernie, alors, lisait quelques livres purement historiques qui traitaient du démonisme. Quelle ne fut pas leur surprise d'être confrontés à des phénomènes étranges durant tout l'enregistrement de cette face conceptuelle. Les appareils du studio d'enregistrement se déréglaient, des parties enregistrées s'effaçaient, etc... Rien de bien grave, mais suffisamment pour les faire flipper. Comme disent les anglo-saxons : "The Ghost is in the machine."

Je n'ai qu'une chose à vous dire... ne jouez pas avec le feu... Les paroles de Bernie, malgré quelques incohérences théologiques, l'affirment.

 

Purgatoire

Le jour succédait à une mauvaise nuit.
Tiraillé par l'angoisse qui devient folie,
Trop de contraintes le poussaient à signer,à se résigner,

Trop d'envies le poussaient à pactiser, pactiser,

Individu commun ne tenant pas en place,
Doué, intelligent, mais noyé dans la masse,
Jamais un mot plus haut que l'autre,
De peur de déranger l'autre.

Purgatoire seule issue face au dérisoire,
Purgatoire pour faire le vide, délaisser ma mémoire.

Ses fantasmes masquaient un monde inachevé,
Grouillant de pécheresses, d'argent, d'avidité,
Son avenir à lui avait dû fuir,
Fondant des raisonnements en fonction du passé,
La réalité tombe, l'inconnu prend sa place,
Et regarder en face son reflet dans la glace.

Purgatoire seule issue face au dérisoire,
Purgatoire pour faire le vide, délaisser ma mémoire.

Il avait le raisonnement, la simplicité des mots,
Les gens le respectaient modeste il était,
Homme obstiné, par le diable fasciné, il allait essayer,
Harmoniser ses idées ;
Il allait connaître la luxure,
La célébrité;
Il s'adresserait à Satan pour concrétiser,
un pacte est toujours sûr.

Purgatoire seule issue face au dérisoire,
Purgatoire pour faire le vide, délaisser ma mémoire.

 

Le Pacte

Tu m'as imploré, me voilà,
Genoux à terre devant ton roi.
J'ai daigné venir à toi,
Car tu as fais le premier pas.
Ton âme dépendra de moi,
Renonce à ton Dieu, à ta foi, à ses lois.
Verse ton sang et signe en bas,
Je te donne ma marque
Si tu signes mon pacte.

Je te suivrais pas à pas,
Plus rien ne te résistera,
De ma main je vais te guider,
De ta vie tu ne vas plus te soucier.

Chaque mot sonnait comme un ordre,
Il s'était déplacé précédé DE SA horde.
Serments, propagande diabolique,
Visages aux traits changeants, sataniques.
Mes yeux fiévreux luisants de cupidité,
Son masque anéantit toute ma volonté.
La foudre allait s'abattre sur terre,
Pour sceller le pacte et saluer Lucifer.

Sans remords je vais signer,
Respectueux de tes volontés,
La plus sordide des alliances,
Son savoir sera ma CONSCIENCE
Je te donne ma marque si tu signes mon pacte.

Le Sabbath pour moi fut célébré,
En l'honneur de mon acte et du sang versé.
Je serais protégé sur dix années,
Je serais riche, CELEBRE, adulé :
Mon maître dans toute sa bonté de son souffle me l'a assuré.
Sans au revoir, sans UN adieu, possesseur de mon âme de damné,
J'ai signé, j'ai signé.

Je te donne ma marque si tu signe mon pacte.

SIGNE !

 

La Luxure

Ton orgueil t'a aveuglé, et t'a conduit vers ta destinée.
Ton Dieu t'avait si pieusement édifié, mais désormais tu te retrouves damné.
Tout ce que tu as fait c'est à moi que tu le dois. Je t'offre la jouissance ici-bas
Moi ton maître je te démontre, toute l'étendue de mon pouvoir de mon savoir,
car tu as succombé aux même tentations, car Humain tu es,

la luxure est devenue ta passion.
Mon fanatisme et ma rigueur ont fait de toi un dépravé,
je me permets de te juger homme dépourvu de dignité.

La luxure te provoque, la luxure t'as subjugué,

comme une diablesse aux yeux de princesse, la luxure t'as subjugué.

Et tu désirais des femmes et pour toi, et pour toi je les ai courtisées;
puis tu as voulu les posséder, et tes fantasmes je les ai réalisés.
Ton désir de richesse chez toi a engendré
une suite d'orgies sans te soucier du prix,
puis tu as obtenu la célébrité en laissant au rencard tous tes préjugés.
Peu importe la manière et la façon d'y arriver,
tu es un loup traqué dans sa tanière.
Mais cette fois l'agneau t'as roulé, et les rôles se sont inversés,
faisant de toi un pervers aux abois.

La luxure t'as séduit, en dépravé elle t'as réduit;
la luxure ton point faible, t'obsède, te possède.

Mais désormais tu te retrouve damné... damné... damné...

 

Le Jugement dernier

Je suis venu te chercher car notre pacte est enterré.
Je me suis fait accompagner de la mort pour t'emmener.
Voici venu le jugement dernier, humain rempli de vanité,
à toi de me témoigner ton sens de la fidélité.

Ton maître t'ordonne de le suivre, tu t'étais damné pour survivre,
inutile de faire marche arrière, Satan n'entend pas tes prières.

Fixité animale de ses yeux, prête à me pourfendre en deux,
la mort au visage de madone, doux comme un sourire de nonne.

Inutile de la séduire, elle est venue pour me détruire.
Mon maître tu peux être fier, elle non plus n'entend pas mes prières.

Ton maître t'ordonne de le suivre, tu t'étais damné pour survivre,
inutile de faire marche arrière, Satan n'entends pas tes prières.

Je t'ai fait vivre comme un roi, et tu trônais sans foi ni loi.
Tu t'es vautré dans la luxure, toi qui moisissais dans l'ordure.

Ton âme de damné va brûler, dans le brasier de l'éternité
Rien n'est comparable à l'enfer. Tu étais heureux dans la misère.

Ton purgatoire a été bon, grâce à ce mariage, cette fusion.
Inutile de faire marche arrière, Satan n'entend pas tes prières.
Ton maître t'ordonne de le suivre, tu t'étais damné pour survivre,
Inutile de faire marche arrière, Satan n'entends plus tes prières.

 

 

07:00 Publié dans Music... | Lien permanent | Commentaires (25) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

C'est la meilleure partie de votre blog.

Écrit par : Spendius | 31/05/2009

Allons bon...

Écrit par : Nebo | 31/05/2009

Enfin, sans oublier tout le reste.

Écrit par : Spendius | 01/06/2009

Spendius c'est la meilleure de vos inteventions (La 1) .

Écrit par : Restif | 01/06/2009

Enfin, sans oublier toutes les autres.

Écrit par : Spendius | 01/06/2009

Ah spendius, mais je n'aime pas évoquer vos anciennes interventions. La solitude numérique dans laquelle je suis enclose me fait pleurer. Qu'est devenu l'homme capabler de déclarer au détour d'une phrase "Pascal -lequel m'emmerde d'ailleurs copieusement" ou mieux ! (bien mieux) alors que je vous avais déballé du Hegel cettte réponse d'anthologie "Hégel? c'est qui ça?"; enfin ma nostalgie écoeure ma bouteille de Jack Daniel qui se tire à grande goulées de cette endroit pour dépressif bourbonneux.
Vous voilà déplumé de vos illusions Spendy, votre charpente cynico-enthousiaste dévorée par le rongeur ténia du quotidien (lequel est bien souvent un trou du cul, ceci exliquant cela) s'affaisse et j'ai peur que l'ombre effrayante du choix d'une carrière ombrage votre naturel lusitanien si mélodiquement gai. Dès que j'aurai rattrapé un peu de temps il va décidément falloir que je vous mail (j'en dois déjà un à Irina mais ce qu'il y a d'abominable dans les choses qu'on devait faire et qu'on a retardé plus qu'il ne sied c'est qu'on fini par les fuirs honteusement -ce qui explique en passant qu'il va me falloir rédiger 70 pages en 13 jours. Je vais me faire rare, sauf lorsque abruti par le divin alccol de la fatigue j'en arrive à couvrir des pages de correspondance, de notes, et des paragraphes de post dans un brouillard semi hallucinatoire où logorrhée se fait vibrations linguistiques oscillant entre jacasserie in-sensé, psitacisme robotisé isabellien (je l'avais écrit qu'il y avait du perroquet en elle, bravo d'abord et avant tout à Rex d'avoir été le plus loin dans l'élucidationde l'escroquerie et au sixième sens littéraire de Nébo à qui la sloginette doll avait donné un coup de barthe (auteur qui fit jadis un tabac, les fameux Barthes tabac et non,je n'ai pas honte. Après tout ce bartheleby aimait les mots malgré la somme impresionnante de conneries qu'il a écrit. Mais parfois...quel style, précieux, tarabiscoté, oui, mais un style...Le ragout des dieux.)
Sur le plus grand scribe du monde, la plus haute nouvelle de toute la littérature "moderne" (la modernité naissant vers 1860 et Baudelaire en très gros)
[http://www.vcu.edu/engweb/webtexts/bartleby/
en anglais hein, ça vous fera travailler et puis je n'ai pas trouvé de trad libre de droits because les traducteurs...faut 70 ans minimum de disparition des ayants droits pour un texte free, et le traducteur EST un ayant droit...Ce qui est normal; de toutes manières ont ne leur demande pas leur avis. ils touchent des prunes et c'est l'éditeur qui a tout intérêt à refaire une traduction pour empêcher la libre circulation du texte. Ca leur donne Barthes sur les lecteurs ... (hu hu hu).Bon, bon, point Bar***(Denis aurait apprécié, ce pataphysicien qui n'a que deux gros défauts : 1) il n'aime pas Tanguy et va -en mon absence - jusqu'à écrire des textes parlant de "ceux qui ont des nez crochus dans leur famille " etc. Classe.
2) (mais est-ce bien différent) Une fois qu'il a classé un homme comme " fumeur de pétard, rocker, S***, faciès gitant (...!) il ressort indéfiniment ces pénibles goujatismes de beauf. Pénible surtout pour ceux qui aiment bien Denis et le voient se souiller comme un gosse mal torché. Je suis pourtant témoins qu'il peut avoir un coeur, de la délicatesse, de la fidélité. Alors...je ne comprends pas. C'est la première fois, vraiment, que je rencontre quelqu'un capable d'un tel grand écart entre le Bien et le Laid. Passons. Si demain il me demandait de l'aider et que je puisse le faire, je le ferais. Pour Tanguy même si je ne peux pas et bien je le ferais , malgré tout,quitte à employer la magie (ça marche, et je le sais) Différence...

Bien Spendy, mon manipulateur de mercenaires favori, je vous laisse en espérant que vous n'allez pas redisparaitre dans la nuit internetienne. Au cas où ça vous intéresse...Sachez que vous ne m'emmerdez jamais. Jamais.

C'est marrant : c'est sur Incarnation que j'ai vraiment rencontré l'homme qui est devenu mon meilleur ami dans cette seconde période de ma vie; c'est d'ici aussi que m'est parvenu un don splendide, via un ami un mail qui a ouvert à un futur plein d'espoir et à une amitié qui est l'une de mes plus hautes aspirations.
Il y aussi cette Dame que j'ai rencontrée une fois et dont j'aimerai tant un jour connaître le mari, un inclassable tel que Dieu les aimes, j'en suis sûr (ce n'est pas un péché non!?) c'est ici aussi que j'ai laissé s'évaporer quelques envolées internetiennes et que j'ai parlé avec spendy.
Mais je ne suis qu'un mourtisan, un courtimort, un bas courbé flatteur. Bien sûr. Et mes saluts clins d'oeils avec Orpheus, Henri Rex et autres membres de la bande sacrée, mon Dieu, je jonglais de la syllabe, nain de Velasquez qui n'a d'autres raisons d'exister que pour distraire le maître des lieux ( monarque aux reins brisés qui veille à la royauté des inventaires de fin d'années.C'est sans doute de s'affronter au rugueux de l'existence à côté des dégustation des grand crus du style comme des gais trinquades de ses vins de pays qu'il a appris à goûter les êtres).
C'est curieux comme des saletés méchantes qu'on avait pas même regardés, croyait-on, viennent vous revisiter à l'improviste. Peut-être parce qu 'il est des heures où on est plus fragile; on vient d'avoir quelqu'un de très précieux et très fatigué et très effrayé -en secret, sans le montrer-au téléphone. On a peur, on tremble de l'âme et du coeur. Le moindre coup d'ongle immérité, mensonger,salissant, la plus ridicule moucheture devient le symbole de toute l'inutile mutlilation que chaque journée remets sur la roue.
Oui Nebo, demain à son réveille je serrerai encore bien fort mon fils contre moi. Je me plongerai dans ces instants qu'il oubliera (mais peut-être pas entièrement, pas tout au fond, peut-être que nos rires, nos jeux, nos parlottes lui donnent un fond d'amour qui un jour lui fournira une force qui l'aidera à vivre même au milieu des pires chagrins), dans ces pur moments qui sont voués à n'être que dans ma conscience jusqu'au jour où je me déssècherai dans un trou qui n'intéressera pas 5 personnes (je suis bien optimiste). Mais ces instants rien ne pourra faire qu'ils n'aient été.

Écrit par : Restif | 03/06/2009

" Mais ces instants rien ne pourra faire qu'ils n'aient été."

L'éternité en tant que telle... ah ! Je ne sais ce que cela peut être... mais les instants d'éternité, Restif, oui cher ami, ils existent...

Écrit par : Nebo | 04/06/2009

Tiens Nebo, c'est pour toi que j'ai recopié ce petit texte de Cioran avec amour. ^^ J'espère qu'il te plaira.

***

Il y a des pays qui jouissent d’une espèce de bénédiction, de grâce : tout leur réussit, même leurs malheurs, même leurs catastrophes ; il y en a d’autres qui ne peuvent aboutir, et dont les triomphes équivalent à des échecs. Quand ils veulent s’affirmer, et qu’ils font un bond en avant, une fatalité extérieure intervient pour briser leur ressort et pour les ramener à leur point de départ. Toutes les chances leurs sont retirées, même celles du ridicule.

Etre Français est une évidence : on n’en souffre ni on ne s’en réjouit ; on dispose d’une certitude qui justifie la vieille interrogation : « Comment peut-on être Persan ? »

Le paradoxe d’être Persan (en l’occurrence, Roumain) est un tourment qu’il faut savoir exploiter, un défaut dont on doit tirer profit. Je confesse avoir naguère regardé comme une honte d’appartenir à une nation quelconque, à une collectivité de vaincus, sur l’origine desquels aucune illusion ne m’était permise. Je croyais, et je ne me trompais peut-être pas, que nous étions issus de la lie des Barbares, du rebut des grandes Invasions, de ces hordes qui, impuissantes à poursuivre leur marche vers l’Ouest, s’affaissèrent le long des Carpates et du Danube pour s’y tapir, pour y sommeiller, masse de déserteurs aux confins de l’Empire, racaille fardée d’un rien de latinité. Tel passé, tel présent. Et tel avenir. Quelle épreuve pour ma jeune arrogance ! « Comment peut-on être Roumain ? » était une question à laquelle je ne pouvais répondre que par une mortification de chaque instant. Haïssant les miens, mon pays, ses paysans intemporels, épris de leur torpeur, et comme éclatants d’hébétude, je rougissais d’en descendre, les reniais, me refusais à leur sous-éternité, à leurs certitudes de larves pétrifiées, à leur songerie géologique. J’avais beau chercher sur leurs traits le frétillement, les simagrées de la révolte : le singe hélas ! se mourait en eux. Au vrai, ne relevaient-ils pas du minéral ? Ne sachant comment les bousculer, les animer, j’en vins à rêver d’une extermination. On ne massacre pas des pierres. Le spectacle qu’ils m’offraient justifiait et déroutait, alimentait et écœurait mon hystérie. Et je ne cessais de maudire l’accident qui me fit naître parmi eux.

Une grande idée les possédait : celle du destin ; je la répudiais de toutes mes forces, n’y voyais qu’un subterfuge de poltrons, une excuse à toutes les abdications, une expression du bon sens et de sa philosophie funèbre. A quoi m’accrocher ? Mon pays dont l’existence, visiblement, ne rimait à rien, m’apparaissait comme un résumé du néant ou une matérialisation de l’inconcevable, comme une sorte d’Espagne sans siècle d’or, sans conquête ni folies, et sans un Don Quichotte de nos amertumes. En faire partie, quelle leçon d’humiliation et de sarcasme, quelle calamité, quelle lèpre !

La grande idée qui y régnait, j’étais trop impertinent, trop fat, pour en percevoir l’origine, la profondeur, ou les expériences, le système de désastres qu’elle supposait. Je ne devais la comprendre que bien plus tard. Comment elle s’est insinuée en moi, je l’ignore. Quand je fus amené à la ressentir lucidement, je me réconciliai avec mon pays qui, du coup, cessa de me hanter.
Pour se dispenser d’agir, les peuples opprimés s’en remettent au « destin », salut négatif en même temps que moyen d’interpréter les évènements : philosophie de l’histoire à l’usage quotidien, vision déterministe à base affective, métaphysique de circonstance…

Si les Allemands sont, eux aussi, sensibles au destin, ils n’y voient pourtant pas un principe intervenant du dehors, mais une puissance qui, émanée de leur volonté, finit par leur échapper et par se retourner contre eux pour les briser. Lié à leur appétit de démiurgie, le Schicksal suppose moins un jeu de fatalités à l’intérieur du monde qu’à l’intérieur du moi. Autant dire que, jusqu’à un certain point il dépend d’eux.

Pour le concevoir extérieur à nous, omnipotent et souverain, un très vaste cycle de faillites est requis. Condition que mon pays remplit pleinement. Il serait indécent qu’il crût à l’effort, à l’utilité de l’acte. Aussi n’y croit-il pas, et, par bienséance, se résigne-t-il à l’inévitable. Je lui suis reconnaissant de m’avoir légué, avec le code du désespoir, ce savoir-vivre, cette aisance en face de la Nécessité, ainsi que le nombre d’impasses et l’art de m’y plier. Prompt à soutenir mes déceptions et à révéler à mon indolence le secret de les conserver, il m’a prescrit en outre, dans son empressement à faire de moi un vaurien soucieux d’apparences, les moyens de me dégrader sans trop me compromettre. Je ne lui dois pas seulement mes plus beaux, mes plus sûrs échecs, mais encore cette aptitude à maquiller mes lâchetés et à thésauriser mes remords. De combien d’autres avantages ne lui suis-je pas redevable ! Ses titres à ma gratitude sont, à la vérité, si multiples qu’il serait fastidieux de les énumérer.

Quelque bonne volonté que j’y eusse dépensée, aurais-je pu, sans lui, gâcher mes jours d’une manière si exemplaire ? Il m’y a aidé, poussé, encouragé. Manquer sa vie, on l’oublie trop vite, n’est pas tellement facile : il y faut une longue tradition, un long entraînement, le travail de plusieurs générations. Ce travail accompli, tout va à merveille. La certitude de l’Inutilité vous échoit alors en héritage : c’est un bien que vos ancêtres ont acquis pour vous à la sueur de leur front et au prix d’innombrables humiliations. Veinard, vous en profitez, en faites parade. Quant à vos humiliations à vous, il vous sera toujours loisible de les embellir ou escamoter, d’affecter une allure d’avorton élégant, d’être, honorablement, le dernier des hommes. La politesse, l’usage du malheur, privilège de ceux qui, nés perdus, ont débuté par leur fin. Se savoir d’une engeance qui n’a jamais été est une amertume où il entre quelque douceur et même quelque volupté.

L’exaspération que je ressentais autrefois quand j’entendais n’importe qui dire à propos de tout et de rien : « destin », me semble maintenant puérile. J’ignorais alors que j’arriverais à en faire autant, que, m’abritant moi aussi derrière ce vocable, j’y rapporterais chances et malchances et tous les détails du bonheur et du malheur, que, de plus, je m’agripperais à la Fatalité avec l’extase d’un naufragé et lui adresserais mes premières pensées avant de me précipiter dans l’horreur de chaque jour. « Tu disparaîtras dans l’espace, ô ma Russie » s’est exclamé Tioutchev au siècle dernier. Son exclamation je l’appliquerais avec plus d’à propos à mon pays, autrement constitué pour disparaître, organisé à merveille pour être englouti, pourvu de toutes les qualités d’une victime idéale et anonyme. L’habitude de la souffrance sans fin et sans raison, la plénitude du désastre, quel apprentissage à l’école des tribus écrasées ! Le plus ancien historien roumain commence ainsi ses chroniques : « Ce n’est pas l’homme qui commande aux temps, mais les temps qui commandent à l’homme. » Formule fruste, programme et épitaphe d’un coin de l’Europe. Pour saisir le ton de la sensibilité populaire dans les pays du Sud-Est, il n’est que de se rappeler les lamentations du chœur dans la tragédie grecque. Par une tradition inconsciente, tout un espace ethnique en fut marqué. Routine du soupir et de l’infortune, jérémiades de peuples mineurs devant la bestialité des grands ! Gardons-nous pourtant de trop nous plaindre : n’est-il pas réconfortant de pouvoir opposer aux désordres du monde la cohérence de nos misères et de nos défaites ? Et n’avons-nous pas, face au dilettantisme universel, la consolation de posséder, en matière de douleurs, une compétence d’écorchés et d’érudits ?

Emil CIORAN - La Tentation d'Exister - (Petite Théorie du Destin).

***

@ Restif : Quoi? Vous parlez de vos expériences marquantes sur Incarnations et des victimes malheureuses de votre ami Denis et aucune allusion à moi? Cela cache quelque chose à mon avis. ^^

Écrit par : Millie | 05/06/2009

Millie : Chut !

Écrit par : Restif | 05/06/2009

Restif: Mon idiotie vous manque pour simplifier? Putain on me l'a jamais faite celle-là. Je le prends bien, hein, faut bien que je sois là pour calmer toutes les hautes discussions spirituelles et intellectuelles de ce blog par deux ou trois conneries par ci par là, sinon vous finirez tous par ouvrir un salon de thé, matter Arte 24h sur 24 et vous endormir sur du Mahler : le cauchemar...

Ma vie se porte mieux en fait. Je suis même sur le chemin de me trouver une donzelle, c'est dire! Une catholique pratiquante et très pieuse, je vous le dis tout de suite hein. ça a pas l'air, mais je suis un homme de goût.

Mais bon, c'est quelque chose que, si ma vie vous intéresse, je pourrais vous raconter par mail - et là, j'vous le dis, prenez tout votre temps mon gars, there's no rush, nenhuma pressa, cool Raoul. simplement, s'il vous arrivera d'avoir rien à foutre, au lieu d'allumer la télé, pensez à moi durant quelques secondes, parce que je pense à vous moi. vous avez été un évènement important pour moi, sans rire hein. un académicien qui n'est pas pédant, ça se trouve pas partout, même sur internet.

quant à ma baisse de fréquentation sur le net ces derniers temps, l'explication est simple et n'a rien à voir avec un quelconque problème d'identité, de recherche de soi et autres: c'est simplement que j'ai découvert les joies de la sieste, et je pionce un max ces derniers temps.

tiens, d'ailleurs...

Écrit par : Spendius | 05/06/2009

Spendius, ça fait plus de deux jours que votre com’ me passe par la tête. J’ai été très tenté d’y répondre par de la bonne blague de grassouille père et fil (excellente marque) , du genre : « Ah l’Académie ! si les gens se doutaient à quel point on s’y explose la tête ! vous pensez bien qu’avec un tel cheptel d’intouchable il n’est pas UN produit au monde, si rare soit -il (y compris le prétendument introuvable Blazing light, un pollen tiré d’une fleur qui ne fleurit que touts les 700 ans dans les très proches environs de Machu Pichu, - l’endroit exact n’étant révélé que par un code basé sur le calendrier maya). Quant au sexe… du pygmée à la femme girafe à l’ornithorynque en passant par toutes les hybridations des lzbos clandestins, une caisse noire y pourvoit,caisse alimentée par l’une des multiples fondations et dépôts faits à l’Académie au cours des plus de quatre siècles et demi depuis sa création (elle est très riche, et c’est sérieux ce que je vous dis là : vérifier )

http://www.institut-de-france.fr/rubrique_-missions_et_patrimoine_de_l_institut.html?arbo=51&page=786

Evidemment, il y a un prix secret à payer : Hélène Carrère d’Encausse se souviendra longtemps (toujours?) de sa tournante sous le dôme de Richelieu (outre le bienveillant Viagra nous avons nos esclaves sexuels tant mâles que femmes : hélas ils sont aveugles…Croyez que ce n’est pas de gaieté de cœur que nous avons sacrifié les "fenêtres de l’âme" de nos chers orphelins (c’est l’agrément qu’il y a à être partie prenante et actionnaires d’orphelinats dont nous nous nous trouvons êtres les autorités de tutelles et de contrôles ! comiques non ?) Pour les hommes je préfère me taire. Je suis un être pudique… (et puis ça varie selon les goûts et surtout dégoûts de chacun).
Sans reproches Spendy , je vous ferai quand même remarquer que je ne vous avais pas autorisé à dévoile rmon statut social. Mais comme personne n’y croira…

Bon, comme je vous le disais j’ai été tenté de prendre la tangente par l’esabaudissement scribatoire après lecture de votre mot. Je vais vous dire quelque chose d’aussi simple que vrai : il m’a profondément touché. Oui. Vraiment.
Je ne sais si vous avez pleine conscience de votre valeur, curiosité d’esprit, aptitude à penser et aimer par vous même, l’humour, cette ambroisie des dieux… Mais je me tais. Je me tais mais je n’hésite plus à écrire que je suis fière, humblement fière, d’avoir compté pour vous. D’avoir eu ma petite utilité sur cette planète.
Et,OUI, j’ai besoin de vos conneries, de vos questions qui sont loin d’être toutes des conneries, de vos remises à plat des réputations, décapant les "grands noms", ne vous laissant jamais impressionner par led dires et pensées de n'importe que prestigieux ancêtres. Pas par connerie comme c’est si souvent le cas de tant de ceux qui rétorquent "rien à foutre de X ou Y, de ce qu’ils ont pu dire". Non, vous c’était (j'écris désormais au passé parce que c'est l"histoire d'un échange qui a provoqué votre mot puis sa réponse) vous c'était différent, parce que vous preniez en compte ce qu’ils avaient dit et vos raisons de les réfuter étaient personnelles . Naïves parfois, pas toujours bien motivées, à l’emporte pièce, mais ça on s’en fout, une pensée ne se construit que de ça. On ne se forme qu’en s’affrontant à ces pensées "historiques", qu’on les accepte ou qu’on les réfute, toujours suivant SES raisons, en faisant l’effort -qui n’en est pas un tant il est naturel chez de pareilles cervelles - de penser par soi même. Que nous nous soyons rencontrés ici, sur ce blog dont Tanguy parlât si bien en un soir inspiré ne peut m’étonner. La taulier "en est" ^^

Bon, j’apprend ave u réel plaisir que vous êtes heureux, que vous goûtez aux joies des siestes catholiques (que j’ai l’esprit mal placé ! saluez là courtoisement de la part), que vous êtes bien et tout ça ce sont d'excellentes et superbes nouvelles.

Je vous envoie bientôt un mail.
Quand j’y pense…Un académicien ! Faudra que je vous donne les secrets de mon élection au premier tour…
Bon, le reste derrière le voile mailesque. Mais pour ce com et bien mon Dieu,ici, sur Incarnation, ça ne m’as pas gêné de me démasquer un peu la couenne. Je trouve lamentable ce totalitarisme qui interdit de montrer ses émotions. Il y a quelques temps (oh, bien peu) une personne m’a fait un cadeau immense : elle m’a donné confiance en moi, elle a aimé, d’un amour dont la sincérité transparaissait un petit truc que j’avais gribouillé et qui finalement doit être un peu plus que ça. Ce n’est pas de la vanité d’auteur, non, mais bien autre chose que je ressens. Je ne saurai pas le nommer, mais je sais que ça a partie lié avec l’amour désintéressé; parce que vous avez partagé qqlq chose avec quelqu’un, une chose dont finalement vous ne saviez pas le prix. Qui n'a que le le prix qu’elle lui a donné, au fond. Mais surtout...vous avez donné sans nul autre désir que de partager, sans vanité, par amour, et on vous le rend : le don est "entendu", reçu, il enrichit. Et on vous en remercie. il y a en moi quelqu'un qui pleure de bonheur devant la grâce humaine, parce que c'est aussi ça les Hommes.
C’est pareil pour vous Spendius. Ce que j’ai apporté c’est vous qui l’avez rendu précieux.

Écrit par : Restif | 08/06/2009

C'est marrant, par "Académie" moi j'entendais "Université", et aussi d'ailleurs "Académie", et en fait toute forme d'institut du savoir sacralisé. Peut-être que je me venge, maintenant que je me rend compte que je vais finalement pas y aller du tout, vers ces endroits là - ou si, je sais pas, et je m'en fous un petit peu plus chaque jour à vrai dire. Je garde mon espoir d'un jour être barman, job de rêve pour moi, vraiment le truc qui collerait à mon âme ça. Ou facteur. Ou fleuriste.

(Merci pour toutes vos gentillesses enrobées du style littéraire qui semblerait sorti tout droit de la plume d'un mec qui a trop pris de lsd, mescaline, psilocybine ou un mélange des trois (et oui, c'est un compliment: Jim Morrison pété n'est pas aussi bon que complètement clean...quoi que je l'ai jamais vu clean)...mais ne dérangeons pas Nebo plus que ça.
Tiens, parlant de Morrison pété et de Nebo, donc Nietzsche:
http://www.youtube.com/watch?v=qL0OFrtg-BQ&feature=related

Écrit par : Spendius | 08/06/2009

"mais ne dérangeons pas Nebo plus que ça."
Tsss, tss, à qui voulez vous faire croire qu'une seule minute vous puissiez penser que ce dialogue dérange Nébo? Outre que c'est un grand garçon qui saurait nous faire comprendre sympathiquement que nous ne respectons pas vraiment le pacte, ce petit échange à sa très modeste place dans l'histoire du blog.C'est ici que nous avons discuté.
Vous avez remis votre armure ,oui, ça c'et claire.normal. Mais vous avez raison sur un point : ce que j'aimerai vous dire maintenant n'a plus sa place sur un blog. Quel qu'il soit.Ca requiert cette singularité d'un voix qui parle et de l'autre qui écoute sans regard extérieur, aussi respectueux soit-il.
C'est marrant que vous ayez choisi Morrison. contrairement à bien des gens , j'apprécie énormément ses poèmes. Plus que ses chansons. Mais au delà de ça le personnage me fascine parce que je crois en son esprit indien. J'ai eu l'occasion d'être il y a déjà bien longtemps (ça passe si vite) en contact avec des forces, des faits, des actes qui n'entrent pas dans le cadre de nos conaissances actuelles. Le shamanisme est une réalité, tout cequ'il y a de pragmatique. C'est aussi à fuir pour qui n'est pas né dedans (et même alors...ça reste très destructeur). C'est marrant d'ailleurs, persone, officiellement, ne croit aux phénomènes disons...inexplicables. Mais je n'ai jamais passé une soiré entre amis, copains, connaissances,une de ces soirées où la confiance tombe comme une nuit étoilée, chaude et douce, sans qu'un bon nombre des présents n'ait son anecdote. Rien de "son et lumière". Mais une experience. Et c'est suffisant pour s'apercevoir que sous la surface de la vie normale coule ininterrompue un flot d'inexpliqué, d'experiences qui ont a jamais marquées des êtres, marquéesà tel point que ces experiences, ces moments vécus ils voudraient tant les rationnaliser, -et c'est aussi ce qui les pousse à finalement en parler, ils cherchent une explication viable et pour peu que l'atmosphère se fasse un poil trop intolérante, rigolarde, ils se dépêchereront de courrir après la première explication pas trop farfelue dans sa rationnalité -histoire de montrer,que, n'est ce pas, ils ne sont pas fous. Mais je sais, qu'ils ne sont pas convaincus.Du tout. Notre monde contemporain a assimilé à de la folie, à de l'hallucination, au mieux à une sorte d'état jungien ce qui était le quotidien le plus accepté de nos ancètres (ça ne veut pas dire :apprécié).Le christiiniasme à démonisé. Sa suite a carrément assimilé ces temps à une maladie - à un instant maladif au mieux... - des dizaines de milliers d'experiences vécues par des gens qui ne s'occupaient nullement de ces choses là, a qui s'est arrivé. Peut-être viendra-t-il un jour où nous n'aurons plus peur. Peut-être aussi avons nous raisons d'avoir peur. Nos ancètres païens avaient peur après tout.
Une chose m'embête : le christianisme avait préservé le mystère. Aujourd'hui l'a tué. Il semble qu'une certaine notion de l'art, lyrique, baroque, en explosion,cet art "mystique" dont parle ce vieil athée de Céline qui était hanté par le fantastique -voyez son bâteau desmorts, voyezMort à crédit, le bois de Boulogne, Nord, charon, etmême pour qui s'enfonce dans sa lecture comme uneeau noirece passage du Voyage qui s'assimileà une descente aux enfers (je donnerai un jour le texte dès quej'aurai retrouvé le texte gratuit numérisé du voyage) le texte et son "décrypage", quel mot affreux- ), et bien il sembleque cet art étouffe et meurt dns un mondesans miracle ni mystère -et je ne parle pas de religion quin'enest que le revêtement. Carces choses existent depuis toujours. Partout. EEtselon les mêmes lois. Car les lois de la magie sont les mêmes partout, du grand nord à la forêt amazonienne, de la steppe mongol à l'ancienne scandinavie (enfin ancienne...rien ne meurt jamais vraiment).
Les romantiques allemands, Novalis particulièrement, sentaient ces choses. On a reculé depuis eux,depuis Jean Paul, Hoffmann (j'adore tout particulièrement Hoffmannn et son Vase d'or). La notion de progrè est, en littérature, une vaste blague.

Bonsoir Spendius. Ah : désolé de vous décevoir, mais je suis venu très tard à la fac. 85 % de ma culture livresque était déjà là. Depuis mes 1é ans et Rimbaud, ma clé d'argent. C'est finalement une très grande chance : je suis un autodidacte, qui n'eut son bac que par une boite du même nom (nous fûmes 4 sur 23, je respectais trop l'argent sacrifié par mes parents pour vraiment rater), mention passable au bac..., un autdidacte qui après a eu les mentions biens de la fac en deug et licence et même Très bien pour la maîtrise, la recherche. C'est amusant non? Je suis un cumulard. J'ai un ami qui a voulu faire l'inverse : Agrégé à 22 ans,normalien, T.B toujours. Il me dit qu'il n'arrive pas à se défaire d'une hyper rationnalité qui tue le chercheur en lui (il est pourtant bon). Il me dit que lorsque le doctorat durait 10 ans et était le seul et unique critère de rucrutement, alors la fac était bonne. qu'elle est morte -en lettre - ,aujourd'hui. En science dure ça va encore.. (c'est toujours le doctorat, plus court mais on s'arrange pour l'allonger, puis avec les articles, les thèses d'habilitation) Et moi je ris, oh stupidement. Parce que c'est un garçon très à gauche - et qu'il dit exactement la mêmechose que Lugan sur Desouche (enfin c'est repris d'ailleurs, de son blog).
bon, allez, bonne nuit affreux pudique.

Écrit par : Restif | 09/06/2009

Vous parlez (comme vous le savez bien, enfin je crois) à un grand passioné de tout ce qui touche au paranormal, ne vous donnez donc pas la peine de me convertir. Quant à Morrison, je suis un fan aussi - c'est mon type d'artiste. Pas Dantec, pas Bloy, pas Davila, enfin, tous ces intellectuels mis sur piédestal. Ca m'a l'air d'un gars avec qui on pouvait parler sans passer par un rituel de purification, lui. Putain, Davila. Il chie comme nous tous et doit surement se branler en temps de solitude aussi, pourquoi alors sa prose est si tendue et bourrée d'une tarte à la crème de tragique comme si c'était la voix off d'un film hollywoodien post-apocalyptique?
Enfin moi je dis ça je dis rien hein, il m'a l'air d'un con mais bon, je veux pas avoir ses fanas au cul. Chais même pas pourquoi j'en ai parlé tiens, surement pour vous emmerder.

Bon, ben je sais pas quoi vous répondre sur tous les points soulevés sur l'Université, moi. En plus je sens que je dois aller pioncer, demain je me suis inscrit à un concours de dissert philosophique pour le fun, faut que je me prépare.

Écrit par : Spendius | 11/06/2009

Un concours de dissert? Eviter votre "ton Davila". Ceci dit la question est intéressante "sa prose est si tendue et bourrée d'une tarte à la crème de tragique comme si c'était la voix off d'un film hollywoodien post-apocalyptique? " (ça c'est de la critique. Vous semblez vous être libéré du stalker). Et ben d'abord peutêtre parce que nous SOMMES dans un film post apocalyptique... Deuxio un type comme Davila a 2000 ansde culure et 1000 de littérature au cul dès qu'il écrit. C ane facilite pas le côté "cool brother, tape m'en cinq". Ceci dit je ne le connais qu'a travers un bouquin d'aphorisme (excellent).
Gombrowicz était plus simple. Miller alors là... Américain au meilleur sens du terme.
Morrison (un peu comme Rimbaud qui a fait scandale à Paris en traitant de "statue chiant du bronze" les grands poètes de l'époque, les révérés) Morrison en tant que mystique, rockeur était plus libre, infiniment. Plus soul aussi. Je suis sûr qu'une heure avec Dylan Thomas à son 8ème whyski, vous l'auriez trouvé fort sympa.
Sinon, l'attitude, la colonne vertébrale roide, le balais dans le cul, c'est aussi, parfois, une manière de résister à une époque dissolvante.
La bruyère n'en avait pas besoin... J'avoue qu'ele m'emmerde aussi maisje préfère encore ça à la tape sur le ventre d'entrée.
J'espère que votre disserte a été.
(Ah, et n'espérez pas m'emmerder, c'est peine perdue. Pas tant que vous ferez pareilles critiques en tous cas)

Écrit par : Restif | 12/06/2009

"Sinon, l'attitude, la colonne vertébrale roide, le balais dans le cul, c'est aussi, parfois, une manière de résister à une époque dissolvante."

C'est vrai, c'est vrai. Dites, n'hésitez pas à me dire quand je dis une connerie, faites pas semblant d'être d'accord par pitié hein. Je donne mon avis comme ça, c'est de loin pas immuable et c'est de loin pas intelligent la plupart du temps. D'ou que j'ai besoin d'un type comme vous, cultivé mais pas pédant, pour me ramener dans le droit chemin quand il faut, avec coup de pierd au cul s'il faut.

Ouais, "dissert philosophique", c'est le titre officiel...on a surtout causé. Mai 68. De la causerie de café hein, rien de transcendant, J'étais avec, l'un anti-68 et l'autre qui savait plutôt pas ce qu'il foutait là, et on a causé avec une fille qui allait entrer en fac de médecine. Très mignonne, sympatoche, bien qu'un peu naïve. Enfin bref. Oui oui, ça a été.

Écrit par : Spendius | 12/06/2009

J'étais avec deux amis*, sorry.

Vous savez au fait, vous m'avez pas l'air bourré, enfin pas tout le temps, et vous m'avez toujours l'air fort sympa hein. Je suis pas certain qu'en tant qu'être humain, dans la vie quotidienne, on puisse dire la même chose de types comme Davila. Là encore, si ça vous dit de me botter le cul...

Écrit par : Spendius | 13/06/2009

Non non, qu'est ce que vous voulez Spendy, pour que vous botte lecul, encore faudrait-il que vous disiez de vraies conneries ou que vous ne posiez pas de questions qui ouvrent sur des trucs intéressants.
Bon, Davila,je crois pas qu'il ait jamais fumé un tarpé. Or, même si ça fait, oh, bien plus de 7 ans que je ne fume plus, (et déjà je fumais si peu...) moi, si, et ça c'est une énorme différence. J'ai pas arrêté suite à une grand décision, pout tuer le dragon du méchant THC, mais parce que j'en avais marre. Un truc perso. L'envie d'être juste moi. Parfois je le regrette. La dernière fois que j'ai tiré sur un joint c'était chez un ami prof en fac, un type brillantissime. D'ailleurs jamais vu autant fûmer qu'aux séminaires de doctorat, les linguistes. notammment. Alors eux ! enfin entres autres.Surtout qu'une partie des cours de linguistique étaient branchés sur l'informatique pour tout un groupe : machine à traduire, Algorythme de la grammaire, matrice sémantique etc

Aors entienne banale mais vrai : auant un gamin de 13 ans qui fume c'est lhyper dangereux, ou un type qui s'envoie ses 20 péts par jour, autant le produit peut donner des trucs sympa. J'avoue que j'aimerai bien fumer un pét avec Nebo en buvant une biere. On discutodélirerait décoincé, j'adorerai ça. Vraiment.
Seulement ce discours, je ne peux pas le tenir devant des gosses. Impossible. D'abord il y a encore une quizaine d'anées on trouvait pas de saloperie au THC augmenté. Trafiqué. Skunk et autres frankeinsteineries. si je devais tenir en public, devant des moins de 20 balais un discours sur le cannabis et bien je serai obligé d'avoir un discours qui m'aurait fait gerber il y a seulement 10 ans. Le trafic alimente trop de saloperies. La solution hollandaise est intelligente, vraiment. Mais ça vous ramène des cars de cons. De toute façon et pour un tas de raisons contradictoires, laFrance n'est pas prête. Ils devraint laisser le thérapeutique, y a bien la métha et à côté de la métha qui a permi avec le subutéro de neutraliser l'héro (ou presque : plus de morts par,$ OD, plus de pétite criminalité liée au vol -les mec ont plus peur du manque, une descente en flèche des utilisateurs.C'est quasi mort). Une immense réussite. Merci Barnier et la droite).

enfin leproblème n'est pas là et j'ai dérivé. Je voulais juste dire que Davila et moi et un tas d'autres gus n'appartenons pas à la même tranche de l'Histoire. Les époques ont l'air de se chevaucher mais c'est une illusion. Davila est plus proche de Mauriac,gide que des Stones, du Mahatma des beatles, de Crumb, de toute la remontée de la contre culture américaine qui a continué à flamber drue jusqu'après 77encore. Apocalypse now, Taxi driver, Lenny, Jeremia Johnson, vol au dessus d'un nid de coucou. Latoute fin c'est Platoon par O.Stone, mais c'est déjà du réchauffé. Un ciné de merde débarquait, J.Brucheinemer (ce genre de noms) et ses nanards. La justifrcation-propagande de l'Irak. Gibson dans We were soldiers. Estawood dans Le maître de guerre. Fin de l'Epouvantail, d'Un après midi de chiens...De Jhonny got his gun. Soldat bleu. Comprenez ces films là (tellement meilleurs, objectivement aujourd'hui y a les Cohen et Jarmush.Cronemberg.Greenaway est anglais et c'est un génie. ) bref,: l'Amérique avait perdu le vietnam. elle avait tué en masse (comparez les morts américains et ceux des viets...)pour rien.Nada. Elle ne pigeait plus. Elle avait l'habitude de taper sur les salauds : les nazis, les japs. Les rouges tenaient en alerte et mettaient tout le monde d'accord : aucun "gaucho" (terme qui n'a rien à voir avec la france, ils n'ont pas le totalitarisme en tête) ricain ne bandait pour les rouges. au contraire. Le gaucho américain était patriote 100 %, des types qui croyaient plus que les autres aux valeurs du pays : liberté d'expression, anarchisme individualiste, pas trop d'état(des idées en parties reprises par l'extrême droite type MC Veight).
Bref : je date pas de cette époque, mais elle m'a formée. Comprenez :j'étais gosse (un gosse français avec le retard de la france) quand le reflux a commencé. Un reflux ça laisse du temps pour voir pas mal de l'ancien flower power. De voir Woodstock, le film. LireKerouack. Allez se matter les films à l'Accatonne, au Champo. au Brady! Ecoutez les clash et les Pistols même un bout de temps après,alorsqu'ils étaient encore un peu là, dans l'air.
Davila c'est tout le contraire. Espagne de Franco. compteur bloqué sur les années 30! Moi qui très (très jeune) ait vomis Mitterand et n'ai jamais bandé à gauche (raison = l'alliance avec les cocos, c'était dans leur histoire; ils l'avaient fait. Pour moi ça voulait tout dire. Je dis pas :j'ai raison ou j'ai tort.C'est comme ça.)

Je passe, je suis fatigué et j'ai la forte impression d'être foutrement vaseux. Je viens d'écrire 4 heure de suite pour tout effacer par coup de blues. J'aurai déjà du avoir fini un gros boulot et je m'en suis mis un autre sur la tête. Et je doute. si seulement je pouvais être le tiers de ce que certains voient en moi (pardon pour cette peu ragoutante pleurnicherie, mais un blog comme ici c'est spécial,et pour rmoi.. l'idéak. Mais faudra quand même que j'en ouvre un. Histoire de décvoir tout le monde).
Nebo doit s'y retrouver un peu dans mon foutoir côté Vol au dessus d'un nid de coucou etc. Je parlerais pas de mes carats, j'en cause plus depuis mon plus jeune âge. La trouille du temps est venusi vite (et je parle très, très jeune : à 10 ans je voyais les ceusse qui entraient dans MES classes d'il y a deux ans. bordel. j'avais plus 8ans. Déjà à 8 je le sentais mal. Depuis j'ai pas peur de la mort, mais du temps qui se restreint, oui. Résultat, je parle jamais de mon âge. C'est mon taboo. Si je ime planque, lesyeux bien fermés, les mains plaquées sur les orbites, peut-être que le temps s'arrêtera...)

Bref : la civilisation -voilà ce que représentait Davila et tout ces mecs là. Des cul serrès? Oui mais c'est ça ou la Gay pride. Je crois plus qu'il y ait un milieu. L'expérience a été faite. Et puis les balanciers ont tourné. Après le gauchiste des années post vietnam l'amérique a repris confiance en elle. Il semble qu'après le fiasco irakien, le cinéma commence a se calmer sur la propagande (normale la propa. C'est juste l'état d'esprit d'un pays, on appuie un peu dessus, on l'invente pas. ) De même qu'il est normale que les balances bougent. qu'on passe de "très tolérant" à "patriot act", surtout avec le 11 septebmbre.

Vous êtes de cette époque sans certitudes, qui n'a que dec illusions de certitudes Spendy. Moi aussi. Davila et consorts croyaient encore au fond d'eux même -mêmê s'ils dénonçain le chaos mieux que personne - croyaient encore à une CIVILISATION QUI PERDURERAI. Ils avaient beau analyser la décadence etc,leurs tripes n'y croyaient pas. d'ou la tenue, la décence et un certain conformisme dans les manières. conformisme un peu chiants, oui. Mais c'est ça ou Festivus.
Je me tais. J'ai l'impression d'être un vieux prof épuisé qui déblatère les mêmes conneries depuis 15 ans devant un parterre atteré.

Écrit par : Restif | 16/06/2009

Sans vouloir redire des conneries, mais sans déconner...la civilisation qui perdure, vous y croyez vraiment? C'est vraiment ça, l'idéal des réacs? Je veux dire, toutes les civilisations dont vous (en réalité je vous inclus dans le "vous" sans vous inclure, hein, c'est juste plus commode de dire vous) parlez sont toutes mortes, ou en état de pourrissement, ça veut bien dire qu'elles ont été à un point ou un autre, faibles, non? La Culture, en science-fiction (faudrait que je me chope un livre, jusqu'à maintenant je me suis juste informé sur les oeuvres de Banks, et malheureusement la librairie de mon trou perdue n'a rien sur lui, faudra que je commande), c'est une civilisation presque éternelle et gigantesque, pourtant basée sur l'hédonisme qui rappellerait l'Occident actuel. Perso, mon idéal de civilisation serait un mélange entre la République Romaine (le cursus honorum) et les idéaux de la Old Right américaine, mais bon, on fait avec ce qu'on a. La civilisation, c'est juste un cocon, c'est pas un but en soi, du moment qu'il y a de la bonne herbe qui pousse par ci par là, à savoir des mecs bien formés qui en ressortent et des bars, ca va. Je pense qu'à force d'utiliser le "on" impersonnel et froid, vous finissez par perdre en vérité. Donc non, le cul serré franchement, je peux pas y souscrire réellement. Et il y a pas que ça ou la gay pride - il y a des hommes entre deux, des types comme vous et moi qui peuvent très bien regarder un film de série B comme lire "Phèdre" et ne ressentent pas le besoin de parler comme si tout ce qu'ils disent est écrit dans un livre. Là encore, je dis ça..si vous voulez vous lancer sur ce point...

Vous n'aimez rien d'artificiel? Ou alors j'ai pas compris votre truc sur les frankinsteineries. Genre le lsd, non? La plus grande découverte des Suisses, hein, le chocolat et les horloges c'est pour les ploucs!

Enfin en même temps, les joints, l'héro, cannabis, toussa, c'est pas "noble". Connaissez-vous la salvia divinorum?

Voilà, mes quelques pensées que j'ai eu par apport à votre texte énorme, contre lequel je n'ai rien d'équivalent à proposer. Me sens fatigué en plus, vais pioncer un coup surement...

Écrit par : Spendius | 17/06/2009

pas le temps du tout mais j'éclaircis un point qui me semble mal saisi : quand j'écris : -
Je voulais juste dire que Davila et moi et un tas d'autres gus n'appartenons pas à la même tranche de l'Histoire. Les époques ont l'air de se chevaucher mais c'est une illusion. Davila est plus proche de Mauriac,gide que des Stones, du Mahatma des beatles, de Crumb"
il faut comprendre queje suis "du côté Crumb, pas du côté de laculture de Davila. j'ai grandi comics BD, rimbaud à 12" ans et les autres, ok, maisaussi Lovecraft, Ahston smith. vous semblez m'avoir classé Davila. J'expliqiais simplement qu'il n'était pas de "notre" civilisation.

Quand au fait que des gens comme nous puissent exister, certes. Mais ce n'est pas ce qui compte civilisationnelement. C'est année 50 Mon général ou bien gay pride. Au niveau des masses,c'est comme ça. Vous savez moi je m'en fous. Le temps passe s'y vite quej'ai une tès étroite conscience du fait que bientôt je seraimort et à peu près oublié (pour ce que j'étais vraimenttotalement oublié : les photos ne disent rien, les souvenirs sont d'attendrissants conneries). Seul un grand livre pourrait me sauver. Pas mon nom, il peut porter Zorglub comme auteur je m'en fous. J'ai beaucoupusé de pseudos (gueule du stalker ce type qui oeuvre tant pour une certaine littérature et qui je ne saispourquoi hait les pseudos. Et Allais signant Sarcey? Tant d'autres... Mais les consanguins et lesinsulteurs masquès y sont pour beaucoup, etje comprends ca fureur. Moi j'aime bien le mystère. Les farces de cet érudiet dont j'ai oublié" le nomet qui inventa des oeuvres dans ses catalogues. Borgesaussi aimait ça...

enfin seule une oeuvre digne de ce nom peut me prouver (à moi) que ma présence sur cete planète ne fut pas le poids d'un tube digestif de plus. C'est vous dire si la conception du monde pro ou anti Davila....Ce soit en tous cas.

Écrit par : Restif | 17/06/2009

Pessoa... je crois qu'on n'a pas fini de trouver des bouts d'oeuvres à lui, signées de pseudos divers. Non ?

Écrit par : Nebo | 18/06/2009

Ya ! absolument Nebo. C'est l'exemple parfait. Sous le nom de Alberto Cairo de Berard Soares ET de Pessoa...A lui seul les3 meilleurs poètes portugais (et pas seulement portugais) du temps ! Très différents bien sur les uns des autres. L'austère Cairo objectif, virgilien, le frèle et torturé Soares, l'ésotérique et cosmique Pessoa...
Il a raconté l'émergence de son "maître" Alvaro Campo ("Le gardeur de toupeaux" ) c'est magnifique. Il réalise la parole de Rimbaud "je devins un opéra fabuleux".
OUi, c'est sans doute le plus bel exemple. Et on a pas fini de tout retrouver de ses pseudos. Il y en a d'autres... (même Baudelaire!)

Écrit par : Restif | 18/06/2009

http://www.calvin450.ch/spip.php?article208

Écrit par : Spendius | 18/06/2009

Un beau lien spendius (bien que je me demande sans nuages aucuns s'il n'y a pas une pointe d'ironie dans cet envoie).
Par moult côtès, un délice ce type (bon, Gide et moi...Et Voltaire...) . Mais surtout...Imaginez que vous ayez un contemporain de Bossuet en perruque qui vous raconte sa jésuitière... C'est PAREILLE, sauf que là on à la chance d'avoir la vidéo. j'éprouve du regret de cet éducation authentique, oui, bien que je me sois fait dès 12 ans ma culture et que des profs ne m'y ait aidé que 20 ansplus tard, pour fort peu de titres. Ce type ignore Corto Maltese, Harold foster, Wiindsor Mac Cay, Goossens -et c'est triste. Pius, pas un titre de film, même Bergman. Pas une musique. N'empêche...Je me suis (oh,si peu) mis au grec, c'est beau,mais beau...Et je vais devoir arrêter parce que ma (chère ) femme me tanne avec le Russe et que je veux lire Blok dans le texte et comprendre mon fils plus tard.
Le latin,ça dépend qui. Cicéron me rase, j'admire Tacite plus que Mallarmé. Oh combien !
Merci.On a quand mêmeperdu quelque chose, une certaine civilisation. Et plus que toutje comprendsson désir de faire passer. nous ne sommes pas grand choses. Mais faire connaître un éclair...etre juste un passant anonyme qui indique un beau paysage et disparaître ...

Écrit par : Restif | 19/06/2009

Point d'ironie, je partage moi et des amis une admiration sans limite pour cet homme, Marc Bonnant, avocat, "ténor du barreau de Genève". Un génie d'une éloquence incroyable (et c'est pas parce qu'il n'a parlé que du 17ième et des greco-latins que sa culture s'arrête là!). Simplement pour montrer que je suis nuancé comme mec, quoi.
Il a plaidé dans de grands cas en Suisse, il a une réputation (d'excentrique). Il est délicieux, ce type.

http://www.lematin.ch/actu/suisse/marc-bonnant-depoetise-desacralise-105854

Écrit par : Spendius | 19/06/2009

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