02/05/2010
03-Phil Phillips & The Twilights: "Sea of love" (1959) , à propos de "20 000 lieues sous les mers", de Richard Fleischer (1954)
=--=Publié dans la Catégorie "Une Chanson, Un Film, par The Reverend..."=--=
Autant vous prévenir tout de suite : c’est un film de mecs.
En effet, hormis les deux charmantes femmes de petite vertu aperçues dans la première minute du récit, accrochées au bras de Kirk Douglas, la seule présence féminine du film sera celle d’une otarie élégamment baptisée Esmeralda par notre homme à la fossette qui tue.
Donc, de l’action encore de l’action, et point de grande histoire d’amour en vue, à moins qu’on considère comme telle les relations du grand Kirk avec le pinnipède des mers du Sud, pour le moins équivoques.
Mais qui va s’en plaindre ? Pas nous, d’autant plus que c’est Richard Fleischer qui s’y colle pour la réalisation, et qui tempère drôlement les tentatives lénifiantes de la production disneyenne (l’otarie déjà évoquée), nous montrant clairement sa sympathie avouée pour le diabolique Nemo, magnifiquement interprété par James Mason, beau et dangereux comme un Dieu, face à un professeur Arronnax (Paul Lukas), aussi chiant qu’un instituteur de la troisième République. En face, il y a donc Douglas père, une espèce de Dionysos lunaire, passant son temps à chanter des rengaines insupportables sur une guitare de fortune, et à picoler de l’alcool à 90° avec son otarie préférée.
Et puis Peter Lorre, au jeu improbable et à l’accent indéfinissable, jamais complètement remis de son interprétation de M le maudit, et qui passera ses 20 années d’exil hollywoodien à endosser des rôles impossibles.
Mais il y a aussi des cannibales, une pieuvre géante, des batailles navales, et le polo marin à rayures rouges hyper sexy de Kirk, le tout filmé en Cinemascope et technicolor.
Un parfait repoussoir pour ceux qui pensent que le cinéma doit absolument véhiculer du vécu, du vraisemblable, du réaliste, bref, que c’est un peu débile d’imaginer un grand singe tomber amoureux d’une poupée blonde, ou bien de voir un clochard prendre la place d’un dictateur.
Conséquemment, deux heures de bonheur pour les autres qui, comme moi, placent « Les Vikings » du même Fleischer au rang de chef-d’œuvre absolu.
Ah ! S’il avait pu réaliser un film de gladiateurs...
Philippe "The Reverend" Nicole (Bassiste-chanteur des défunts King Size et, actuellement, bassiste chez Peter Night Soul Deliverance et chez Margerin)...
18:15 Publié dans Une chanson, un film... par The Reverend. | Lien permanent | Commentaires (2) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
Mais quoi un "film de mec"???
J'aimais beaucoup ce film quand j'étais gamine... J'ai fabriqué dans la piscine des vacances, des tas d'appareils respiratoires (avec des bouteilles en plastique , un gonfleur de pneus, des tuyaux d'arrosage, de la cire de Babibel etc...) pour jouer au scaphandrier Nemo... Bon, c'est vrai que mes parents m'ont récupérée plusieurs fois à moitié noyée au fond de l'eau et c'est vrai aussi qu'il trouvaient que j'aurais mieux fait de m'intéresser au point de croix mais Jules Verne!! L'île mystérieuse!!
Merci pour cette charmante note sur ce film!!
Écrit par : la crevette | 02/05/2010
"Un parfait repoussoir pour ceux qui pensent que le cinéma doit absolument véhiculer du vécu, du vraisemblable, du réaliste"
Ce qui est dingue, à propos de cinéma vraisemblable et de vécu, c'est que Fleischer était tout aussi capable de réaliser 20.000 lieues que le sinistre et génial Étrangleur de Rillington Place, film traumatisant s'il en est. Un de ces grands maîtres polyvalents de Hollywood.
Écrit par : Gil | 05/05/2010
Les commentaires sont fermés.