22/06/2010
L'anti racisme, communisme du XXI ème siècle.
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« Je ne crois pas pour ma part à une conspiration. Je ne crois pas, par exemple, que d’aucuns, à seule fin d’instaurer ou de laisser s’instaurer la société anti raciste, aient voulu consciemment la mort de la culture, et organisé délibérément son trépas -par exemple en détruisant le système éducatif, et en abandonnant à la télévision la bien nommée in-formation des cerveaux, avec son camembert de parts de marché disponibles. Non je ne crois pas cela. Je ne crois à rien d’aussi soigneusement arrêté. Je crois plutôt, hélas, à d’obscurs mouvements aux tréfonds de l’espèce, soumis aux lois mêmes de la tragédie, à commencer par la première d’entre elles, qui veut que soient exaucés les civilisations et les hommes dont la perte est écrite- ainsi on a voulu que l’éducation soit égalitaire : c’est fait, personne n’apprend plus rien, le ré ensauvagement du monde est en marche.
Ce que je sais en revanche, mais avec certitude, c’est qu’une culture vivante, au sens plein du terme, ne se serait jamais accommodée du triomphe de l’antiracisme, au sens et dans la consistance qu’il a revêtu parmi nous. Un peuple qui sait ce qu’il est -- disons qui connaît ses classiques pour aller vite -- un tel peuple n’accepte pas de mourir parce qu’on le lui demande, ne consent pas à disparaître pour renaître vidé de lui-même, ne se résigne pas sans résistance à se fondre dans une masse violente, certes, mais officiellement indifférenciée, qui de lui ne conserve un moment que le nom, et ce n’est qu’une humiliation de plus. Un peuple qui sait sa langue, qui connaît sa littérature, qui se souvient de sa civilisation et qui garde en son sein une classe cultivée, des élites (mais certes pas dans la nouvelle acception que les nouveaux maîtres ont donné à ce mot), un tel peuple ne se laisse pas mener à l’abattoir sans se révolter, ni pousser vers les poubelles de l’histoire en remerciant les éboueurs ; ni même ne se laisse-t-il expliquer sans broncher qu’il n’est pas un peuple, et qu’il n’en a jamais été.
L’organisation de l’ignorance, l’enseignement de l’oubli, l’ensauvagement scolaire, l’imbécillisation cathodique étaient absolument indispensables, une condition préalable sine qua non, à l’instauration de la société anti raciste telle que nous la voyons prospérer tristement sous nos yeux. (…)
Entre culture nationale et société anti raciste, il y avait certes incompatibilité radicale, assez soulignée je pense à titre emblématique, par le renversement de sens que subit d’un pôle à l’autre un mot comme discrimination : lequel, dans le langage de la culture désigne la plus grande des vertus intellectuelles, l’exercice même de l’intelligence, la qualité par excellence de la pensée ; et dans celui de l’anti racisme, le premier d’entre les péchés. »
Renaud Camus, Le communisme du XXI éme siècle, Xénia 2007.
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