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25/03/2014

La mort n'est rien

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

La mort n'est rien,
je suis seulement passé, dans la pièce à côté.

Je suis moi. Vous êtes vous.
Ce que j'étais pour vous, je le suis toujours.

Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donné,
parlez-moi comme vous l'avez toujours fait.
N'employez pas un ton différent,
ne prenez pas un air solennel ou triste.
Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.

Priez, souriez,
pensez à moi,
priez pour moi.

Que mon nom soit prononcé à la maison
comme il l'a toujours été,
sans emphase d'aucune sorte,
sans une trace d'ombre.

La vie signifie tout ce qu'elle a toujours été.
Le fil n'est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de vos pensées,
simplement parce que je suis hors de votre vue ?
Je ne suis pas loin, juste de l'autre côté du chemin.

Charles Péguy

 

Charles Péguy, lieutenant au 276e RI, à Villeroy (Seine-et-Marne) le 5 septembre 1914 et alors qu'il entraînait ses hommes en criant "Tirez, tirez, nom de...", est tué d'une balle en pleine tête. Maurice Barrès écrira à propos de Péguy : "Le voilà entré parmi les héros de la pensée française. Son sacrifice multiplie la valeur de son oeuvre. Honneur au maître Charles Péguy. Il passe devant tous ses émules. Ci-gît la gloire des jeunes lettres françaises. Mais plus qu'une perte, c'est une menace; plus qu'un mort, un exemple, une parole de vie, un ferment. La Renaissance française tirera parti de l'oeuvre de Péguy."

 

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