22/07/2014
Un peuple qui croît dans l’habitude d’une mauvaise littérature est un peuple sur le point de lâcher prise sur son empire et sur lui-même
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« Le langage est le principal moyen qu’ont les humains de communiquer. Si le système nerveux d’un animal ne transmet plus de sensations ou de stimuli, l’animal dépérit. Si la littérature d’une nation décline, cette nation s’atrophie et périclite.
Votre législateur ne peut inventer des lois pour le bien du peuple, votre chef ne peut commander, votre peuple (s’il s’agit d’un pays démocratique) ne peut instruire ses « représentants » de ses besoins, que grâce au langage.
Le langage nébuleux des escrocs ne sert que les tentatives temporaires. (…) L’homme d’Etat ne peut gouverner, le savant ne peut communiquer ses découvertes, les hommes ne peuvent se mettre d’accord sur ce qu’il convient de faire, sans le langage, et toutes leurs actions, toutes les conditions de leur vie sont affectées par les défauts ou les qualités de leur langue.
Un peuple qui croît dans l’habitude d’une mauvaise littérature est un peuple sur le point de lâcher prise sur son empire et sur lui-même. Et ce laisser-aller n’est en rien aussi simple et aussi scandaleux qu’une syntaxe abrupte et désordonnée. »
Ezra Pound, ABC de la lecture, Idées NRF 1967
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