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16/04/2011

Moi, Philippe Caubère, acteur, féministe, marié et "client de prostituées"

=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=

L'acteur Philippe Caubère, que j'avais, jeune, énormément apprécié dans le film d'Ariane Mnouchkine consacré à Molière, vient de commettre, il y a deux jours, un courageux article pour Libération bien ficelé où il balance quelques vérités à l'attention des vertueux et vertueuses qui voudraient nettoyer la place publique des aspérités qui s'y trouvent afin de rendre notre société plus jolie. J'ai envie de citer Alain Finkielkraut, interrogé pour le Magazine "Psychologie" à propos de la prostitution qui avait fort justement dit : « Il y a des propositions qui vont non seulement vers la pénalisation, mais aussi vers l’interdiction pure et simple de la prostitution. Bernard Tapie la réclame : moins vertueux que lui, je demanderai encore une fois que l’on sache faire la différence entre les femmes albanaises réduites en esclavage et les femmes qui préfèrent se prostituer plutôt que d’être caissière de supermarché. Kant parlait du "bois tordu dont est faite l’humanité". Il ne nous revient pas de redresser ce bois tordu. »

J'ai même envie de dire que lorsque Roselyne Bachelot en vient à se prendre pour Dieu la Mère (à défaut de Dieu le Père), ce qui est un signe indicateur des Temps qui sont les nôtres, ceux d'une détestable Matriarchie qui nous tend ses mamelles gonflées de poison tout en agitant le sécateur sensé nous castrer les couilles, à nous pauvres hommes hétérosexuels insatisfaits de nos érections de plus en plus modestes, j'ai tendance à me dire que les carottes sont cuites. Une société où l'on ne peut plus fumer, boire... et aller aux putes tranquillement, est une société condamnée.

Qu'ils s'occupent donc de nous débarrasser des réseaux mafieux russes et balkaniques qui nous importent des esclaves de la misère balancées sur les sordides trottoirs avoisinant les périphériques et qu'ils ré-ouvrent les maisons closes... et par la même occasion qu'ils autorisent les Coffee-Shops. Cela fera des putes consentantes et protégées quant aux fumeurs de haschisch ils auront des poumons plus sains en ne fumant plus du shit coupé au pneu Michelin ZX, mais du végétal naturel. Le trafic en banlieue se verra drastiquement réduit et l'Etat, par le biais des taxes et des impôts verra une entrée significative d'argent dans ses caisses. Les frustrés iront se dé-stresser la bite tous les quinze jours et la société ne s'en portera que mieux. Et puis cela nous épargnera les donneurs et donneuses de leçons frustrées qui viennent nous encombrer les épaules de leur propre misère masquée. Merci...

Mais la parole est à Philippe Caubère :

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Je viens de lire dans le Libé du 1er avril (comme une sorte de mauvaise blague) qu’allait être déposée par Mme Roselyne Bachelot une proposition de loi visant à pénaliser les «clients de prostituées» d’une lourde peine s’inspirant du « modèle suédois », c’est à dire une amende (lourde aussi, j’imagine), plus 6 mois de prison. Cette proposition, je cite encore: « ne fait guère débat chez les parlementaires, à gauche comme à droite. Elle est soutenue par la plupart des associations féministes… etc ». C’est donc sous la bénédiction générale et dans le silence de tous qu’une telle abjection va s’abattre sur nous, - huit ans après celle qui, interdisant toute forme de racolage, consista à jeter dans la clandestinité, la précarité, la misère et l’enfer toutes les personnes se prostituant et au désespoir, ainsi que dans cet autre enfer, celui de leur solitude ou de leur propre couple, tous ceux qui profitaient de leur secours, de leur savoir, de leurs «services».

Au fait, quelle bénédiction ? Celle d’une église ? de toutes ? d’associations religieuses ou morales intégristes ? Pas du tout. Celle de l’état français impartial et laïque, toutes tendances politiques confondues, soutenu, pire du pire, par toutes les associations, -et là, je ne puis que mettre des guillemets, « féministes» ! Marié pour la deuxième fois, très proche encore et toujours de ma première femme, m’autorisant depuis toujours, amantes, amoureuses ou petites amies (avec tous les ennuis que ça implique…), acceptant naturellemment la réciproque (et les ennuis… etc), je ne représente pas vraiment le prototype du mec frustré, sexuellement ou sentimentalement. Je n’ai pourtant jamais cessé depuis l’âge de 24 ou 25 ans d’avoir des relations -et des rapports- avec des personnes se prostituant. Serait-ce que je serais doté -ou affligé- d’une sorte de libido hos-normes? Je ne le crois pas (hélas, pourrais-je rajouter…).

En revanche je sais que ce que je trouve avec une prostituée est une chose unique, que je ne trouverai jamais avec aucune autre personne, dans aucune relation dite « normale ». Il faut bien essayer, au moins de dire, sinon comprendre, pourquoi des hommes vont « voir les putes» avant de les punir. Non ? Ne pas vouloir les écouter, encore moins les entendre, se contenter de faire appel à la loi, à l’état, au législateur, je ne sais quoi de cet ordre-là, pour pouvoir plus vite et mieux les châtier, les sacquer, les humilier, c’est tout de même un acte d’une extrème indigence, d’une extrème pauvreté, d’une extrème lâcheté. Non ? J’ai vécu longtemps sous la coupe et la dictature d’une femme qui elle non plus ne voulait rien savoir, - ce n’était pas les putes à cette époque-là, c’était les femmes en général, le sexe en particulier.

Cette femme, cette pauvre femme, c’était ma mère. Intelligente, brillante, charmante, amoureuse, généreuse, féministe avant l’heure, elle nous apprenait, à ma sœur et à moi, que les femmes devaient être les égales des hommes, qu’elles devaient travailler, être indépendantes, ne pas dépendre d’un homme etc. Mais dès qu’il s’agissait de sexe et de plaisir, elle devenait folle, méchante, abrutie, assassine, moyen-âgeuse. Son discours, d’éclairé, progressiste et anticonformiste, surtout à l’époque, devenait obscurantiste, obscène et mortifère. Et j’ai dû, tout au long de ma longue, si longue adolescence en subir les effets, les tourments, le martyre. Penser que ce discours imbécile est devenu celui, officiel, du « féminisme» d’aujourd’hui, gauche et droite réunis (c’est rare) me stupéfie, me consterne et m’insupporte. Car le but que poursuit cette proposition de loi n’est pas, comme le prétendent cyniquement ceux qui l’ont initié ou celles qui le défendent, de mettre à l’abri les prostituées. Pour eux, ces femmes n’existent pas, réduites à une sorte de sous-race composée uniquement de «victimes», des hommes évidemment, souteneurs, violeurs et clients mis désormais sur le même plan.

Sans voix, sans parole, sans pensée ni jugement, on leur dénie tout autre droit que celui de se taire, se soumettre et rejoindre le camp des bien-pensants et ceux de redressement. Non, le but de cette loi n’est pas sûrement de défendre qui que ce soit -grossier mensonge !- mais bien de satisfaire les instincts du «bon» peuple, celui des électeurs, dans l’espoir bien entendu de pouvoir un jour, peut-être, obtenir leurs voix. Interdire, réprimer, ostraciser, humilier, frapper au plus intime, au plus secret, au plus fragile, dégrader enfin à travers le désir et le sexe, l’homme, la femme et en jouir. Et faire jouir. En toute tranquillité, toute bonne conscience. Voilà la vérité. J’avais de l’estime pour madame Bachelot. Mais je me souviens, comme d’une drôle d’histoire, d’un conflit qui l’avait opposé à un animateur de télévision qui, lors d’une soirée - où d’ailleurs, l’on se demandait un peu ce qu’elle foutait là… Que font les hommes ou femmes politiques dans de telles galères ?- s’était moqué de son rire, lui prêtant une connotation sexuelle. Sa réaction, très violente, dramatique même -elle était allée jusqu’à refuser les excuses publiques de cet animateur- m’avait paru compréhensible et légitime.

L’ayant vu l’autre soir à la télévision, les mâchoires serrées, le visage fermé, déclarer sa faveur pour ce texte répressif, dégradant, attentant de plein fouet aux libertés publiques, celle de se prostituer, comme celle de payer un service sexuel à un adulte consentant, j’ai pensé soudain que Laurent Ruquier avait du mettre le doigt (si j’ose dire…) sur un vrai problème. Que je connais. Ma mère avait le même. Il m’a fallu quelques années (et que je la joue dans de nombreux spectacles) pour le comprendre et l’assumer. Ma mère était une obsédée. Une vraie. Gravement perturbée, que sa frustration agitait parfois jusqu’à la démence, déclenchant en elle des accés d’une violence affreuse, castratrice et terriblement prédatrice. Pour ses enfants, pour son mari et surtout pour elle-même. Elle en a tout perdu, jusqu’à la vie.

Je n’ai pu non plus faire semblant de ne pas voir dans les féroces demi-sourires de ces quelques « féministes» de gauche déclarant sur ce même écran leur satisfaction au sujet de cette loi qui allait, je les cite « apprendre un peu aux hommes qu’on ne paye pas une femme pour lui faire l’amour» les symptomes de ce mal. Un roman parle de cela. Celui, admirable, de Christine Angot, Les petits. Encore que dans un roman on ne «parle» pas «de», on écrit et qu’il ne s’agit pas d’un témoignage mais d’un récit, elle décrit une chose secrète, taboue, presque inavouable : la violence des femmes. On parle beaucoup – quoiqu’encore pas assez, c’est l’un des plus graves problèmes de notre société – de celle qui leur est faite. Du coup, c’est terrible, on ne peut plus parler de ce que Christine Angot, avec un très grand courage -qu’elle paye aujourd’hui, comme autrefois Flaubert, devant les tribunaux- décrit sans pitié, avec la froideur et le savoir-faire d’un chirurgien de l’âme et de la société, la plaie la plus secrète, quelque part la plus abominable : la dégradation, la dérive et finalement la faillite d’un « féminisme» qui, s’inspirant du fameux «modèle suédois», -celui-là même qui permet à une journaliste adulte et responsable ayant accepté une relation sexuelle sans préservatif d’en faire envoyer l’auteur en prison- se consacre aujourd’hui à la pratique de cette nouvelle chasse à courre dont l’homme est le gibier, qu’il soit célèbre comme Julian Assanges, Bertrand Cantat ou Roman Polanski, ou inconnu (tel le soldat) comme moi, réduit que je suis désormais à ce statut pénal de «client de prostituées».

Donc, je m’explique : ce que j’ai trouvé et que je trouve encore au bout de tant d’années auprès des personnes qui ont choisi de louer (et sûrement pas de vendre) leur corps et leurs talents pour de l’argent n’a rien à voir avec ce qu’une relation dite « normale» peut offrir de bonheur, d’amour et de plaisir ; comme d’ailleurs de souffrance ou de désespoir. Car l’amour, le bonheur et le plaisir se paient cher, tout le monde le sait ; dans son cœur comme dans sa vie. Les livres, les films ou les pièces de théâtre - ces laboratoires, les seuls où cette matière humaine si complexe est décrite, autopsiée, parfois même comprise - en sont pleins. On s’en nourrit. Seule la relation sexuelle avec une personne qui demande de l’argent pour cela peut se prétendre et s’affirmer comme réellement gratuite. Si ce n’est cette somme d’argent, librement et ouvertement échangée, si faible d’ailleurs au regard du «service» rendu – et que je déteste cette formulation ! Le sentiment n’est pas forcément exclu de l’échange, mais mis à l’écart ; il ne fait pas partie de la transaction, il ne « compte » pas. Donc, la souffrance non plus.

Le ou la prostitué(e) ne fait que dévoiler et assumer le rapport d’argent et de commerce tapi sous n’importe quel rapport amoureux ou sexuel, - du dîner offert à la personne qu’on drague, ou qu’elle se fait offrir, jusqu’à -bien pire et plus banalisée- l’estimation de la situation sociale et financière de celle, homme ou femme, prétendant au coït ou au mariage. La prostituée -ou la personne qui décide de se livrer pour un moment à la prostitution- nous libère de ce chantage, de ce non dit, nous en délivre. On peut -enfin !- baiser gratuit. Cette proposition de loi, bien sûr, ne parle pas de cela. Mais des « réseaux». Ah, ces réseaux, comme ils sont bienvenus ! Comme il est plus facile - et rentable à tous points de vue : électoral, moral, télévisuel - de proscrire et interdire une activité humaine aussi nécessaire, vitale ; et sacrée, car son objet est la jouissance et donc, que ça vous plaise ou non, le bonheur ; un bonheur simple, court, éphémère comme un orgasme, oui, mais aussi comme ce bref sentiment de liberté qui, le temps d’un instant, nous émeut, nous encourage en plein milieu de ce fleuve de soumission, d’esclavage, de servitude, qu’il nous faut chaque jour traverser, où chaque jour qui se lève nous retrouve à moitié noyés.

Ah, oui, certes, il est plus facile de s’en prendre à ce moment de vie que de traquer vraiment, policièrement, militairement, ces fameux réseaux, - bien réels, c’est un fait, il ne viendrait à l’esprit de personne de le nier ; mais je n’écris pas ce texte pour parler de cela, tout le monde le fera, ne fera que ça et bien mieux que moi. Comme il sera moins dangereux et surtout plus amusant pour les policiers comme pour les télés de prendre en chasse ces malheureux « clients» hagards, vulnérables et culpabilisés, pantalon sur les pieds, ainsi que leurs partenaires, les plus malheureuses encore prostituées, doublement, triplement, infiniment humiliées ! On voit déjà l’aubaine pour M6 ou certaines émissions de France 2. Comme ils vont pouvoir en tirer tous les divertissements qu’autorisent -et encouragent pour sa publicité- cet État moraliste et immoral, ce proxénète officiel et donneur de leçons. Comment est-il possible qu’en 2011 en France, des caméras de télévision aient le droit de filmer des policiers en train de pourchasser, interpeller, malmener, invectiver des êtres humains qualifiés pour l’occasion d’ « individus » ou « délinquants» et que ce spectacle infâme, indigne, obscène et dégradant puisse être livré gratuitement, comme une sorte de pornographie légale, une corrida humaine autorisée, des jeux du cirque tolérés, aux familles françaises bien-pensantes pouvant ainsi se repaître en toute hypocrisie du spectacle du malheur et de la punition des autres ? Comment est-il possible que soit proposée et protégée une telle prostitution?

Je ne finirai pas cette chronique sans redire aux «filles» combien je les aime et les respecte, qu’elles sont mes sœurs, mes frangines, mes pareilles, - j’en suis une : sur la scène, la mienne, celle du théâtre (à une époque ce fut aussi celle de la rue), moi aussi je fais jouir. Avec mon corps, avec ma voix, avec mes mots ; et même avec ma vie. Pour un prix dont je m’efforce qu’il soit toujours le plus bas possible, quand j’essaie de donner en échange la prestation la meilleure. Autrement dit, j’essaie d’être une bonne pute, et si possible la meilleure sur le marché. Je ne finirai pas non plus sans leur redire que ce n’est pas cette loi scélérate qui m’effraiera, me culpabilisera, ni ne m’empêchera de revenir les voir où qu’elles seront, se planqueront, se terreront, pour les aimer encore et les payer pour ça. Il est un film qui, mieux que tous les autres, incarne la France dans le monde entier, son cœur et son esprit. Il raconte une histoire d’amour, la plus belle, la plus ancienne, éternelle, entre un acteur et une putain. Joué par Jean-Louis Barrault et Arletty, il s’appelle Les Enfants du Paradis.

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Source

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18:34 Publié dans Parenthèse | Lien permanent | Commentaires (6) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Bonjour,

Que rajoutez devant ce choc, je n'hésite pas à le dire,

je ne sais pas ce que disait ZARHASOUSTRA, mais je pense

que c'est le texte le plus juste donc le plus important qui ait

été écrit depuis qu'il a parlé...

J'espère que ce texte fera évoluer les "bonnes" consciences..

Écrit par : jyeuone | 17/04/2011

Cher Nebo,

autant la citation de Finkielkraut est pleine de vérité, de pudeur, de décence, de finesse et d'humilité -admettre la médiocrité humaine sans s'en glorifier pour autant-, autant le témoignage lourd de cet acteur qui se "confesse" dans un "Libé"... Que dis-je, "qui se confesse" : le mot est trop beau* : qui se glorifie au bout du compte de sa propre lourdeur, de sa propre médiocrité, qui va jusqu'à considérer les prostituées qu'il fréquente comme "ses sœurs" : la belle affaire! Souhaite t-on vraiment que sa sœur, sa fille ou sa femme se prostitue??!! N'a t-il pas d'autre affection ou ambition pour toutes ces femmes?

J'en ai marre de cette fausse virilité que l'on met en exergue, je veux admirer des hommes, des vrais qui savent s'agenouiller devant leurs pesanteurs et QUI SAVENT SE RELEVER TOUS LES JOURS malgré le poids de cette pesanteur et l'affronter sans fard ni excuses bidons. Ce Caubère ne m'inspire que du dégoût alors qu'il veut se faire passer pour un martyr, c'est stupide, c'est déprimant ; trouvez-nous des témoignages d'hommes ou de femmes qui cherchent à vivre au mieux de leur vertu, (parce que oui, essayer d'être vertueux, ça n'a rien de méprisable en soi!!) qui s'aiment, qui se plantent bien sûr, mais qui n'en tirent pas forcément une gloire imbécile, ça nous changera. Surtout un dimanche.

Par ailleurs, il est évident, comme le souligne Finky, que ce projet de loi vise la prostitution à grande échelle, l'esclavage de la chair.Les femmes qui souhaitent se prostituer en toute connaissance de cause et en toute liberté ne seront jamais empêchées de le faire! D'ailleurs, être une bonne épouse c'est aussi être un peu pute quelque part, si je puis me permettre, alors bon...
Sans doute que Bachelot a tout un tas de très mauvaises raisons pour ajouter cette loi mais cela ne justifie en rien une certaine forme de prostitution et la médiocrité humaine en général.


*comme si l'Occident chrétien n'avait pas proposé le moyen le plus unique, le plus étrange, le plus merveilleux, le plus rare, le plus abouti par la confession catholique (se décharger du poids ce péché qui nous pèse tant dans un cœur à cœur personnel avec son Créateur, Lui demander de porter ce poids trop lourd pour nous pauvres créatures que nous sommes car c'est de cela dont il s'agit finalement et cela demande infiniment de courage, de modestie, de virilité , affronter ce que l'on est réellement et s'en remettre à son Dieu)... Mais j'extrapole un peu.

Écrit par : la crevette | 17/04/2011

Chère Crevette, vous extraoplez complètement... ^^

Je vous fais un copier/coller de la réponse que j'ai faite à Blueberry sur ILYS sur le même sujet...

"L’état est un mal nécessaire. Vous préférez laisser la mafia proliférer sous prétexte d’être opposé à l’Etat ? Pas moi. Tant que l’Etat se contente de protéger la veuve et l’orphelin (encore qu’on se demande, par les temps qui courent s’il le fait vraiment) en mettant à bon profit les impôts que de toute façon il nous prélève, moi il ne me dérange pas. Si des femmes veulent se prostituer de leurs pleines et entières responsabilités, autant qu’elles s’associent, aient la possibilité d’ouvrir des lieux pour recevoir leurs clients, sans étaler leur chair en des lieux glauques et improbables et tout le monde sera content et, surtout, tranquille. Moi ce que je ne comprends pas c’est que l’on puisse refuser une solution simple, efficiente et qui ne fera de second trou au cul à personne sauf aux crapules mafieuses que je ne vais certainement pas pleurer.
Il y a d’autres problèmes nettement plus graves. Non ?"

D'autant plus que ni vous ni moi ni personne n'empêcherons les prostitué(e)s de sévir d'une manière ou d'une autre.

Je me suis toujours méfié des comportement hygiénistes sur le plan social. La seule chose qui, en effet, peut fonctionner c'est que ces prostitué(e)s et leurs clients soient, un jour ou l'autre, touchés par la grâce et changent d'attitude, comme Marie-Madeleine. Que dit le Christ à la femme adultère ? "Va, je te pardonne et ne pèche plus." Mais il ne lui interdit rien. Chacun est responsable de sa vie, de ses actes.

Moi je me suis toujours méfié des vertueux et des vertueuses (genre Bachelot et les harpies féministes) qui cherchent à donner des leçons de "moraline" et à nettoyer la place public de ses aspérités et de ses "anormalités". Que je sache cela a déjà eu lieu... sous Staline, Adolf Hitler... sous Saint Just/Robespierre. Les têtes tombaient. Et la société était très lisse.

Les clients de prostituées, comme les fumeurs de joints, quoi que vous entrepreniez, il y en aura toujours. Des gigolos aussi, qui baisent des vieilles et se font entretenir... et ils les baisent en souriant même. S'ils ne sourient pas, c'est que ça n'est pas pour eux. Idem pour les prostituées femmes. N'oubliez pas les mecs qui se prostituent et pas seulement pour aller se faire enculer et sucer des queues dans des endroits glauques, mais des mecs qui vont baiser des femmes d'affaires pour une bonne rémunération.

Le témoignage de Philippe Caubère, moi, je le trouve courageux par les temps qui courent et je pense que s'il a choisi la tribune de "Libération" pour le faire c'est pour atteindre un maximum de personnes. Je n'y vois absolument aucune "fausse virilité", mais une pratique comme une autre et de moindre danger par les temps qui sont les nôtres qui, après tout, n'engagent que la/le prostitué(e) et son/sa client(e).

En tout cas si le corps humain ne peut être "patrimonialisé", qu'on interdise les "mères porteuses", les aliens underground qui se font des implants pour ressembler à des monstres (le Pathos mène à tout), les happenings douteux de ces types qui se plantent des aiguilles dans la bite moyennant finances afin d'épater la galerie... et que dire des dons d'organes (de son vivant ou de sa mort)... les tatouages ? Les scarifications tribales ? etc... L' "Art Contemporain" a de ces dérives à côtés desquelles une prostitution féminine ou masculine assumées (je dis bien "assumée") passe pour de la cour de récréation adolescente.

Écrit par : Nebo | 17/04/2011

Plutôt en accord avec Caubère et Nebo.

Heureux temps du moyen-âge chrétien où la prostitution n'était pas considérée comme une simple ignominie.

Wikipédia,qui n'est pas toujours juste, me semble ici assez précis :

"Le Jésus des Évangiles a une attitude très personnelle avec les prostituées qu’il traite amicalement et qu’il donne en exemple de foi : « En vérité je vous le dis, les publicains et les prostituées arrivent avant vous au royaume de Dieu » (Matthieu 21,31). La prostituée est coupable d’une grave faute morale, mais elle peut être sauvée par la foi.
Par la suite, la tradition chrétienne considère la prostitution comme un moindre mal. Les Pères de l'Église en témoignent, d'Augustin d'Hippone au ive siècle qui estime qu’elle est naturelle et permet de protéger les femmes honorables et les jeunes filles du désir des hommes, jusqu'à Thomas d'Aquin au xiiie siècle, qui juge qu’elle est nécessaire à la société comme les toilettes à une maison : cela sent mauvais, mais sans elle(s), c’est partout dans la maison que cela sentirait mauvais. La prostitution est d’ailleurs tellement naturelle que, pour plusieurs théologiens, il est préférable qu’une femme y pousse son mari plutôt que de consentir à certains rapports sexuels considérés, eux, comme de graves péchés.

(...)

Au Moyen Âge, les responsables de l’ordre public, municipalités, seigneurs laïcs ou ecclésiastiques (évêques, abbés et pape), organisent progressivement la prostitution, déjà à partir du xiie siècle, et surtout à partir du xive siècle, en tirant un profit financier. On trouve même des bordels possédés par des monastères ou des chapitres. La prostitution est toujours considérée comme naturelle, comme un moindre mal. En Italie du Nord, les autorités expliquent même que le recrutement de prostituées attirantes permettra de convaincre les jeunes gens de se détourner de l'homosexualité. Les villes et les bourgs ouvrent ainsi officiellement des maisons municipales de prostitution ou bien désignent les quartiers de la cité, généralement ses faubourgs, où la prostitution sera tolérée.
Les réglementations portent sur :
▪ les restrictions aux libertés des prostituées (déplacements, fréquentations, habits) ;
▪ les jours et les heures de fermeture obligatoire des maisons ;
▪ les relations financières et autres entre les gérants de maison et leur personnel, d’une part, ou les autorités d’autre part.
Souvent est précisée la nature des clients : beaucoup de maisons ne peuvent théoriquement pas recevoir les hommes mariés, les prêtres et les Juifs. La tenue de la prostituée doit être distincte de celle des autres femmes afin que celles-ci ne risquent pas d’être importunées à tort. L’état d’esprit des règlements n’est pas de protéger les femmes prostituées contre la violence ou l’exploitation : dans une perspective du moindre mal, ces femmes sont sacrifiées pour un bien supérieur, l’ordre public. Souvent, en effet, c’est la permanence des viols par bandes organisées qui amène les municipalités à se poser la question d’organiser la prostitution afin de canaliser l’agressivité sexuelle des hommes. Pour ces femmes « perdues », l’idéal serait qu’après avoir rempli un temps leurs fonctions, elles se repentent, et sauvent leurs âmes, comme Marie-Madeleine, en référence à la parole de Jésus. Dans l’esprit de l’époque, les prostituées ne sont donc pas marginalisées, mais bien intégrées dans une société où elles ont leur rôle à jouer. Dans les fabliaux, parfois égrillards, du Moyen Âge, les prostituées se font complices d'autres femmes et les aident à se venger des prétendus séducteurs. La cathédrale de Chartres a d'ailleurs un vitrail qui a été offert par les prostituées, de la même façon que d'autres vitraux ont été offerts par la corporation des boulangers ou des regrattiers.
Les prostituées le sont pour des raisons financières, parce qu’elles sont sans ressources pour une raison ou une autre : tel est le cas pour les étrangères à la ville, les migrantes venant de la campagne, les filles exclues du système matrimonial parce qu’elles ont été violées, parce qu’elles sont des servantes enceintes et chassées, parce qu’elles sont veuves ou abandonnées. Mais il existe aussi une prostitution moins miséreuse, de femmes qui reçoivent discrètement chez elles des hommes de bonne condition, et que le voisinage tolère plus ou moins bien.
Les pratiques sexuelles, pour ce que l’on peut en savoir, semblent être communément orales, anales, manuelles et interfémorales, les femmes fuyant le rapport vaginal pour des raisons contraceptives.
La prostitution pendant la période médiévale fait l'objet d'un traitement inégal. La ville de Marseille, à elle seule, présente plus d'un revirement de sa réglementation qui va de la prohibition la plus sévère à une certaine complaisance en passant par une taxation par les autorités. Thomas d'Aquin pensait que si on supprimait la prostitution, le désir incontrôlable des hommes risquait de menacer le reste de la société et les honnêtes femmes, leur couple en particulier. Tullia d'Aragon et Rosa Vanozza furent des hautes figures de ce temps, la dernière devenant à trente ans la maîtresse attitrée du pape Alexandre VI et lui donnant quatre enfants. Un ordre de Sainte-Marie-Magdeleine fut instauré pour la réinsertion des prostituées. Leur réputation est cependant mauvaise, Jeanne d'Arc, par exemple, chassa les ribaudes qui suivaient son armée. Les prostituées furent souvent les compagnes des soldats.
À partir du milieu du xvie siècle, la tendance à organiser la prostitution se renverse et la fermeture des maisons se généralisent dans toute l’Europe, en pays réformés comme en pays catholiques. En France, l’ordonnance de proscription date de 1560. À partir de ce moment, la prostitution sera pourchassée, mais comme les actions seront plus ou moins sévères et plus ou moins persévérantes, suivant les époques, le phénomène va perdurer : il lui suffit de s’adapter, et de se développer dans la clandestinité."

http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_prostitution

Écrit par : Rex | 17/04/2011

Pour moi, la question fondamentale reste celle-ci : Est-ce qu'une autre raison que la misère sociale peut expliquer le désir de se prostituer. Parce que, indépendamment du "besoin" sexuel "irrépressible" (vous noterez toutes les guillemets) de certains hommes, le désir de pratiquer ce métier peut-il exister chez certaines femmes ? Si la réponse est non, alors c'est sans doute un mal que nos sociétés doivent tolérer, parce qu'il y aura toujours des femmes pauvres qui en seront réduit à ce commerce de leur corps. Sachant que ce commerce n'est pas anodin pour leur esprit, (l'estime d'elles-mêmes semble être souvent profondément affecté à en croire l'expérience clinique d'une amie qui a souvent travaillé avec des prostituées). Si M. Caubère était pédophile, est-ce qu'il arriverait avec autant de brio à justifier ses pulsions ? Je sais, c'est un peu provoc, mais l'idée est de distinguer les pulsions (que l'ont retrouve diversifiées dans la nature humaine, c'est ainsi) et l'objet de ces pulsions.

Écrit par : doum | 27/04/2011

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