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15/08/2011

La caillera

=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=

 

En guise de réflexion, à l'attention de nos camarades gauchistes qui défendent les émeutiers de Londres comme ils avaient défendu, auparavant, les émeutiers français, nos pépites, nos "Chances pour la France", nos valeureux laissés-pour-compte, nos "socialement défavorisés"...

Qu'auraient pensé Marx et Engels eux-mêmes de nos héros brûlant des voitures ?

 

« Le lumpenprolétariat qui, dans toutes les grandes villes, constitue une masse nettement distincte du prolétariat industriel, pépinière de voleurs et de criminels de toute espèce, vivant des déchets de la société, individus sans métier avoué, rôdeurs, gens sans aveu et sans feu, différents selon le degré de culture de la nation à laquelle ils appartiennent, ne démentant jamais le caractère de lazzaroni. »

Karl Marx - La lutte des classes en France


« Le lumpenprolétariat - cette lie d'individus déchus de toutes les classes qui a son quartier général dans les grandes villes - est, de tous les alliés possibles, le pire. Cette racaille est parfaitement vénale et tout à fait importune. Lorsque les ouvriers français portèrent sur les maisons, pendant les révolutions, l'inscription : "Mort aux voleurs !", et qu'ils en fusillèrent même certains, ce n'était certes pas par enthousiasme pour la propriété, mais bien avec la conscience qu'il fallait avant tout se débarrasser de cette engeance. Tout chef ouvrier qui emploie cette racaille comme garde ou s'appuie sur elle, démontre par là qu'il n'est qu'un traître. »

Karl Marx & Friedrich Engels - La social-démocratie allemande

 

Et Guy Debord ? Voici ce qu'il disait, en 1966, des émeutes raciales de Watts (Los Angeles, Californie, USA) :

« Les Noirs de Los Angeles, comme les bandes de jeunes délinquants de tous les pays avancés, mais plus radicalement parce qu’à l’échelle d’une classe globalement sans avenir, d’une partie du prolétariat qui ne peut croire à des chances notables de promotion et d’intégration, prennent au mot la propagande du capitalisme moderne, sa publicité de l’abondance. Ils veulent tout de suite tous les objets montrés et abstraitement disponibles, parce qu’ils veulent en faire usage. De ce fait ils en récusent la valeur d’échange, la réalité marchande qui en est le moule, la motivation et la fin dernière, et qui a tout sélectionné. »

Guy Debord - L'Internationale Situationniste, Janvier 1966

 

Enfin, Jean-Claude Michéa, qu'on aurait du mal à situer à droite :

« Si l’on parle en, effet, de l’intégration à une société, c’est-à-dire de la capacité pour un sujet de s’inscrire aux différentes places que prescrit l’échange symbolique, il est clair que cette fraction modernisée du Lumpen n’est pas, "intégrée", quelles que soient, par ailleurs, les raisons concrètes (familiales et autres) qui expliquent ce défaut d’intégration. S’il s’agit, en revanche, de l’intégration au système capitaliste, il est évident que la Caillera est infiniment mieux intégrée à celui-ci (elle a parfaitement assimilé les éloges que le Spectacle en propose quotidiennement) que ne le sont les populations, indigènes et immigrées, dont elle assure le contrôle et l’exploitation à l’intérieur de ces quartiers expérimentaux que l’État lui a laissés en gérance. En assignant à toute activité humaine un objectif unique (la thune), un modèle unique (la transaction violente ou bizness) et un modèle anthropologique unique (être un vrai chacal), la Caillera se contente, en effet de recycler, à l’usage des périphéries du système, la pratique et l’imaginaire qui en définissent le Centre et le Sommet. L’ambition de ses membres n’a, certes, jamais été d’être la négation en acte de l’Économie régnante. Ils n’aspirent, tout au contraire, qu’à devenir les golden boys des bas-fonds. Calcul qui est tout sauf utopique. Comme l’observe J. de Maillard, "sous nos yeux, l’économie du crime est en train d’accomplir la dernière étape du processus : rendre enfin rentable la délinquance des pauvres et des laissés pour compte, qui jadis était la part d’ombre des sociétés modernes, qu’elles conservaient à leurs marges. La délinquance des pauvres, qu’on croyait improductive, est désormais reliée aux réseaux qui produisent le profit. Du dealer de banlieue jusqu’aux banques de Luxembourg, la boucle est bouclée. L’économie criminelle est devenue un sous-produit de l’économie globale, qui intègre à ses circuits la marginalité sociale." »

Jean-Claude Michéa - L'enseignement de l'ignorance

 

Les citations de Marx & Engels et Michéa, je les ai trouvées via Le Petit Conservateur Palaisien

14:08 Publié dans Parenthèse | Lien permanent | Commentaires (7) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Si même Marx est contre Modernœud, alors…

Écrit par : Didier Goux | 15/08/2011

Le vieux Karl est nettement plus intelligent, tout de même, que ce jeune connard sentimentaliste d'Olivier Besancenot, en effet. Même les révolutionnaires ne sont plus ce qu'ils étaient.

En tout cas, je reste persuadé que Besancenot n'a pas lu Marx... c'est trop compliqué pour lui... et la terreur révolutionnaire des bacs à sable de la Toile, le nommé CSP, non plus.

Écrit par : Nebo | 15/08/2011

Merci pour cet article.
Julien

Écrit par : Julien | 15/08/2011

En tant qu'ancien NPA je vous confirme que les réunions militantes sont d'un niveau assez minable. Je n'ai personnellement pas lu Marx non plus,mais je comprends à la lecture de ces extraits pourquoi je les ai quitté mes anciens camarades,ils étaient d'un laxisme incroyable et d'une excuse par rapport aux voyous des quartiers populaires incompréhensible. Ils plaçaient au même niveau l'ouvrier qui travaille durement et galère pour boucler ses fins de mois et le dealer de shit du coin qui tenait tout un quartier dans sa main de salaud en faisant régner sa loi seule. Aujourd'hui je suis perdu politiquement et je ne sais pas quoi faire. Je pense que j'ai franchi un cap et qu'il me faut lire d'avantage afin de faire le point. Ton blog me donne des pistes de lectures je crois. Je me suis inscrit à ta newsletter,même si je pense que t'es plutôt à droite. C'est pas grave,il faut que je me mette un peu en danger idéologique.

Écrit par : Ancien NPA | 16/08/2011

Mettez-moi à droite si ça vous rassure, mais excluez-moi, par la même occasion, de tout délire idéologique.

Je vous souhaite la bienvenue dans la réalité.

Écrit par : Nebo | 16/08/2011

Ce qui a tué la gauche contemporaine, c'est son déni de réel.

Écrit par : Paglop77 | 16/08/2011

Je suis contre tout ce que vous dites, mais je me battrais toute ma vie pour que vous ayez le droit de le dire

Écrit par : koulur | 13/06/2012

Les commentaires sont fermés.