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18/08/2011

Assommé, l’homme n’exprime plus rien

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« L’étouffement des désirs par la satisfaction des besoins, telle est l’économie sordide, découlant des facilités dont nous accablent les machines, qui viendra à bout de nos races. L’abondance de l’épicerie tue les passions. Bourrée de conserves, il se fait dans la bouche de l’homme une mauvaise chimie qui corrompt les vocables. Plus de religions, plus d’arts, plus de langages. Assommé, l’homme n’exprime plus rien. »

Pierre Drieu la Rochelle, Le jeune Européen

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (3) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Mort d'un écrivain français:
Michel Mohrt vient de nous quitter. Durant son exil aux Etats-Unis où il enseigna les lettres françaises, Michel Mohrt est resté fidèle à ses affinités d'avant-guerre (la seconde) en continuant d'évoquer pour les étudiants en lettres américains de la fin des 40's et du début des 50's l'œuvre d'Un Drieu, d'un Jouhandeau, d'un Rebatet... De retour en France, il travailla pour le département anglo-saxon de chez Gallimard où il fit connaitre Faulkner, Penn Warren (un immense écrivain), Styron et autres grands formats.
De Mohrt, j'ai aimé "La Prison maritime", "La campagne d'Italie", "Montherlant, homme libre" ou encore "La guerre civile".

René

Écrit par : Paglop77 | 20/08/2011

PS

Après avoir combattu les armées de Mussolini sur le front des Alpes en 1940, Michel Mohrt va vivre les années noires comme des millions de Français. Il reprend des études de Droit avant d'entrer dans le monde l'édition grâce à Robert Laffont. Mais le climat des années de l'épuration l'écœure et le déprime. Il s'exile aux USA où intervient comme professeur invité jusqu'en 1952. Cette année-là, il rentre en France pour travailler chez Gallimard en charge du développement du département anglo-saxon. Désillusionné et désengagé, parallèlement à son job d'éditeur, il poursuit une œuvre romanesque fine mais trop discrète émaillée de quelques essais. En '85, il est élu à l'Académie française.
Pol Vandromme lui a consacré un essai pertinent très bien tourné publié à La Table Ronde en 2000. Malgré une œuvre remarquée de lecteurs fidèles et de ses pairs (Blondin, Nimier, Déon,...), il n'a reçu aucun prix important. Ses torts ? D'être resté fidèle en littérature et donc de ne pas être devenu satrien, progressiste, anti-américain, etc. Bref, d'être resté un homme et un auteur libre.

René

Écrit par : Paglop77 | 20/08/2011

Merci Paglop, @lias René, d'attiser ma curiosité à propos de cet écrivain, Michel Mohrt, que je ne connais pas du tout.

Écrit par : Nebo | 21/08/2011

Les commentaires sont fermés.