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24/03/2014

La Bourgeoisie

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

Je donne cet extrait parce qu'il est plaisant de penser contre soi-même et parce qu'il est doux de citer ces extraits qui indiquent la confusion mentale de nos compères marxistes qui manipulent des concepts dont ils n''ont pas une idée très précise, opposant la bourgeoisie à la sentimentalité "petite-bourgeoise", faisant l'éloge de la "féodalité patriarcale et idyllique" face à la bourgeoisie financière montante, parlant de dignité personnelle sans en donner une image nette et précise. Eux qui se veulent révolutionnaires constatent que la bourgeoisie, enfin ce qu'il nomment "bourgeoisie" (parce qu'il y aurait à en dire des choses sur ce terme dans leur bouche ou sous leur plume commune et communiste), est dans une révolution constante... dont ils peinent, au final, à s'inspirer.  

La fin de la citation est sublime, car ce qu'ils condamnent de la bourgeoisie, ils le prônent par leur internationalisme. 

« La bourgeoisie a joué dans l'histoire un rôle éminemment révolutionnaire. Partout où elle a conquis le pouvoir, elle a foulé aux pieds les relations fédoales, patriacarcles et idylliques. Elle a noyé les frissons sacrés de l'extase religieuse, de l'enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité petite bourgeoise dans les eaux glaçées du calcul égoïste. Elle a fait de la dignité personnelle une simple valeur d'échange ; elle a substitué aux nombreuses libertés, si chèrement conquises, l'unique et impitoyable liberté du commerce. La bourgeoisie a déchiré le voile de sentimentalité qui recouvrait les relations de famille et les a réduites à n'être que de simples rapports d'argent. Par l'exploitation du marché mondial, elle donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand désespoir des réactionnaires, elle a enlevé à l'industrie sa base nationale. Elle a soumis la campagne à la ville, subordonné les peuples de paysans aux peuples de bourgeois, l'Orient à l'Occident.

[…] La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production, ce qui veut dire les conditions de la production, c’est-à-dire tous les rapports sociaux ; Tous les rapports sociaux, traditionnels et figés, avec leur cortège de conceptions et d’idées antiques et vénérables, se dissolvent ; ceux qui les remplacent vieillissent avant d’avoir pu s’ossifier. Tout ce qui avait solidité et permanence s’en va en fumée, tout ce qui était sacré est profané, et les hommes sont forcés, enfin, d’envisager leurs conditions d’existence et leurs rapports réciproques avec des yeux désabusés. Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut s’implanter partout, exploiter partout, établir partout des relations ; Par l’exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au désespoir des réactionnaires, elle a enlevé à l’industrie sa base nationale, Les vieilles industries nationales ont été détruites et le sont encore tous les jours.

Sous peine de mort, elle force toutes les nations à adopter le mode bourgeois de production : elle les force à introduire chez elles ce qu’elle appelle civilisation, c’est-à-dire à devenir bourgeoises. En un mot, elle se façonne un monde à son image. La bourgeoisie supprime de plus en plus l’émiettement des moyens de production, de la propriété et de la population. Elle a aggloméré la population, centralisé la production, et concentré la propriété dans un petit nombre de mains. La conséquence fatale de ces changements a été la centralisation politique. Des provinces indépendantes, tout justes fédérées entre elles, ayant des intérêts, des lois, des gouvernements, des tarifs douaniers différents, ont été réunies en une seule nation, avec un seul gouvernement, une seule loi, un seul intérêt national de classe, derrière un seul cordon douanier… »

Karl Marx & Friedrich Engels, Manifeste du parti communiste

 

 

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