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05/02/2012

L'écharde Marine Le Pen

=--=Publié dans la Catégorie "PARENTHÈSE"=--=


D'abord, l'article de Caroline Fourest, paru dans le Journal Le Monde il y a deux jours...

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A chaque élection, le Front national se plaint d'avoir du mal à trouver 500 parrains et crie au déni de démocratie. Pourtant, la France n'est pas seulement une démocratie mais une République, attachée aux valeurs d'égalité et de fraternité. Il est donc logique, et même rassurant, qu'un parti fragilisant ces valeurs ait du mal à trouver des parrains.

La démocratie n'est pas non plus une auberge espagnole, où l'on peut se présenter au suffrage universel, et prétendre bénéficier de subventions publiques, sans respecter quelques règles. En l'occurrence convaincre 500 élus sur environ 47 000 (maires, parlementaires, conseillers généraux ou régionaux...) que votre candidature présente un intérêt. La barre n'est pas si haute. L'étrange Jacques Cheminade parvient à la sauter, grâce à une armée de bénévoles qui labourent le terrain. On ne peut pas en dire autant du Front national, plus crédible et plus haut dans les sondages, mais qui peine à quadriller. En tout cas cette année. Carl Lang a longtemps fait ce travail pour le FN, mais démarche aujourd'hui les communes pour son propre compte : celui du Parti de la France. A sa grande surprise, de très nombreux maires ayant accordé leur parrainage à Jean-Marie Le Pen en 2007 n'ont pas été approchés par les militants de Marine Le Pen : "Quand nos amis sont allés les voir à Noël, ils n'avaient vu personne du FN." Un constat valable pour plusieurs départements. Comment l'expliquer, sachant que la candidate frontiste dit s'inquiéter pour ses parrainages ?

La première raison est technique : le FN a perdu la plupart des cadres ayant ce savoir-faire, notamment au profit du Parti de la France. L'autre est stratégique. Marine Le Pen croit moins au quadrillage qu'au fait d'arracher, au dernier moment, une consigne de la part des grands partis. Sa non-candidature pouvant susciter un retour de bâton, dans l'opinion puis dans les urnes aux législatives. Il peut être très sévère. Surtout si le gouvernement envisage une dose de proportionnelle dès 2012 pour émietter la prochaine majorité...

Jeu de dupes

Le pari est risqué mais crédible. En 2007, à en croire d'anciens militants frontistes, c'est Nicolas Sarkozy qui aurait donné le coup de pouce nécessaire. Pour ne pas prendre le risque de froisser des électeurs, dont il avait besoin au second tour. Cette année encore, Marine Le Pen se dit qu'il suffit d'apparaître comme martyr pour obtenir ses signatures sur un plateau. Gilbert Collard en fait même un peu trop. Lors d'une manifestation organisée face au Sénat, il est allé jusqu'à dénoncer des "pressions" dignes de la "mafia", censées dissuader les maires de parrainer Marine Le Pen. Quelle mascarade et quel jeu de dupes.

Si pressions il y a, ce sera pour donner les signatures à Marine Le Pen, et non l'inverse. Si le FN est candidat pour tonner contre l'"UMPS" à cette élection, ce sera grâce à l'UMP et au PS. Non pas parce qu'il aura convaincu des élus de l'intérêt de sa candidature, mais par chantage indirect. Le FN souhaite en prime que ces parrainages - et donc tous les arrangements possibles - soient anonymes et ne puissent être observés par les Français. A y regarder de près, ce n'est pas la démocratie, mais du chantage.

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Ensuite je vais y aller de ma p'tite humeur.

"Il est donc logique, et même rassurant, qu'un parti fragilisant ces valeurs (les valeurs de la République) ait du mal à trouver des parrains."

C'est un peu rapide. Jean-Marie Le Pen qui avait des déclarations nauséabondes trouvait, donc, plus facilement ses signatures que sa fille qui a entamé une manoeuvre de dédiabolisation de son mouvement politique ?

"Lors d'une manifestation organisée face au Sénat, il est allé jusqu'à dénoncer des "pressions" dignes de la "mafia", censées dissuader les maires de parrainer Marine Le Pen. Quelle mascarade et quel jeu de dupes."

Ah bon ? Mascarade et jeu de dupes ? Mais comment appeler autrement que "pressions dignes de la Mafia" des procédés qui consistent à suggérer à des maires que leurs subventions régionales leurs passeront sous le nez s'ils donnent leur parrainage à Marine Le Pen ? S'il est un chantage et une absence de démocratie, personnellement je ne les vois que là.

Il faut croire que si Marine Le Pen dérape en dansant la valse avec des gens infréquentables, l'UMP et le PS, pour ne pas dire l'UMPS, utilisent des manières de faire qui rejoignent, de loin, les pires manipulations qu'utilisa Goebbels pour faire advenir un hystérique caporal aux portes de la chancellerie du Reich.

Personnellement je suis assez perdu et n'ai pas la moindre idée pour qui je vais aller voter à ces élections présidentielles. Jean-Marie Le Pen avait des déclarations puantes mais il était libéral. Marine Le Pen tente de supprimer de son parti les éléments gênants, mais affiche un programme économique dont la mousse déborde largement sur sa gauche et me laisse bouche bée.

Qu'une Nation puisse chercher à retrouver une réelle souveraineté m'apparaît comme primordial, seulement aucun des mouvements souverainistes dans la course, que ce soit celui de Chevènement, celui de Dupont-Haignan, celui du FN ou celui de De Villiers qui est parti se faire masser au sein de l'UMP, ne semblent porteurs de promesses dignes d'intérêts. On y sent une odeur de moisissure qui sous prétexte de chercher à mettre en avant ce qui fut, jadis, la grandeur de la France, n'en récupèrent que les miettes et les jettent avec mépris au pied de leurs adversaires comme au pied de leur électorat.

Cependant je vois bien que Marine Le Pen dérange tout le monde. La gauche d'abord, en lui soufflant une bonne partie de son électorat populaire, mais surtout la droite conventionnelle, et Sarkozy en premier lieu qui s'est fait élire en réussissant le coup de maître de siroter au FN suffisamment de voix afin de se faire élire président, mais sur des promesses en matière d'immigration et de sécurité qu'il n'a absolument pas tenues. Quelques 200 000 étrangers supplémentaires sont rentrés en France chaque année de façon légale, avec des papiers, depuis son arrivée au pouvoir, soit 1 000 000 de personnes en un quinquennat, et sans compter les étrangers en situation irrégulière qui sont Légion. Quant à l'insécurité, les chiffres parlent d'eux-mêmes.

Que l'UMP travaille d'arrache-pied à l'absence de Marine Le Pen au second tour semble de plus en plus une évidence. Cela permettrait à Nicolas Sarkozy de durcir quelque peu son discours, comme il l'avait fait en 2007, et de remporter l'adhésion d'une partie de l'électorat du FN à défaut de candidat pour les représenter. Il s'amuserait, ainsi, à combler un vide.

 

Sur Le Blog du Conseiller où l'on trouve quelques perles concernant les agissements de nos politiques dans les coulisses de la République, on peut trouver cette note :

 

Le document qui montre que la droite travaille bien sur l’hypothèse d’une absence de Le Pen à la présidentielle

L’un de mes associés a transmis en début de semaine cette note à l’un de ses interlocuteurs de la majorité. Ce document est intéressant car il révèle et justifie les initiatives en cours pour éviter que Marine Le Pen, identifiée comme « Gamma » dans ce document, ne puisse recueillir les 500 parrainages nécessaires à la présentation de sa candidature. C’est l’articulation entre enquête d’opinion et stratégie de communication qui mérite d’être observée ici.


Cliquez sur la photo

Source

Je suis bien incapable de dire qui se trouve derrière ce mystérieux Blog, mais au train où vont les choses j'ai tendance à croire que les informations qui y sont distillées sont exactes. Daignez me corriger si je me trompe, il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis. 

Je ne partage pas les idées du FN, même pas pour les mots douteux qu'a pu avoir par le passé Jean-Marie Le Pen à propos du "point de détail de l'Histoire de la seconde guerre mondiale" et autres joyeusetés du même acabit que j'ai toujours trouvés minables et blessants, mais plus simplement parce que je n'ai jamais considéré que l'amour de la Patrie dans laquelle je me suis enraciné, de l'Histoire de celle-ci, de son Identité, de sa Langue n'étaient l'apanage que de ce seul parti politique. Et pour le reste, les vieilles postures poussiéreuses et rances avec relents de pétainisme et ce malgré la tentative positive de Marine Le Pen pour faire accéder son Parti vers un nouveau seuil de respectabilité, ça n'est pas mon univers du tout. Il n'existe pas en France de mouvement libéral sur le plan économique, patriote mais sans exagération douteuse, libertaire dans le sens où l'état serait fort mais ne s'occuperait que de son cul et non de la manière dont vivent les gens pour emporter mon adhésion. Je vote donc souvent pour les moins pires et je ne me suis mis à voter qu'à un age tardif, presque à 42 ans. Plus exactement en 2007. Et je me tâte de plus en plus pour ne plus me rendre aux urnes à nouveau. En tout cas il est amusant de recevoir des leçons de démocratie de la part de l'UMP et du PS, lorsqu'avec un air emprunté ils prennent la pause de l'indignation et présentent le FN comme un danger alors qu'ils appliquent des méthodes qui font passer ces derniers, au final, pour des enfants de choeur.

 

D'ailleurs un sondage envisage des élections sans la présence de Marine Le Pen. Un premier tour qui profiterait à qui ? A bibi Sarkozy, bien-sûr... 

17:00 Publié dans Parenthèse | Lien permanent | Commentaires (4) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Ce qu’il y a de bien avec le droitard, c’est qu’on n’est jamais déçu. Il est si absolument, si totalement, prévisible que c’est du véritable pain béni pour tout analyste politique en (pot de) chambre.
Ainsi, à l’horizon 2012, après 5 années d’envolées lyriques sur le déclin de la France, de dénonciations véhémentes des « trahisons » umpesques et de diatribes aussi brillantes que virulentes sur la nation éternelle en danger, s’apprête-t-il tranquillement à revoter Nicolas Sarkozy pour « faire barrage au retour des socialistes ».
« Faire barrage aux socialistes » c’est son grand dada au droitard. C’est même sa seule véritable obsession, pour ne pas dire sa seule idée.
Parce que, voyez-vous, il a beau affirmer et prétendre ce qu’il veut, lorsque, après le temps du verbiage et de la logorrhée egotico-masturbatoire, vient le temps de poser un acte, même aussi dérisoire qu’un bulletin de vote déféqué dans une urne, c’est la calculette qui reprend le contrôle et il redevient alors ce qu’il n’a jamais cessé d’être : un petit bourgeois pétochant pour l’avenir de son PEA et dont « l’amour de la France » s’arrête là où commence les intérêts de sa classe.
Il va donc, son bel exemplaire relié de Bernanos ou de Bloy sous le bras, apporter, sans le moindre début d’une gêne quelconque, son suffrage à la pire caricature de la bourgeoisie louis-philipparde que l’on puisse imaginer. Et il sera bien content et bien fier en plus car il aura ainsi « fait barrage aux socialistes ». Un résistant en quelque sorte. Un martyr du marché libre et de la niche fiscale.Que les socialistes français n’aient plus de socialiste que le nom depuis près 20 ans et qu’il finisse invariablement cocu et floué (même matériellement) par la « droite » ne lui importe pas le moins du monde, les réflexes pavloviens sont les plus forts… Ambiance veille de mai 81…- « On ne va quand même pas se retaper les socialistes ! »- « Bha… pourquoi pas ? »- « T’as pas entendu, j’ai dit : les socialistes ! »
- « Oui… mais encore ? »- « Les SOCIALISTES putain… ceux qui veulent nous piquer notre bel argent si durement gagné pour le filer aux étrangers ! »- « Ha… C’est pas bien ça… »- « Ben non ! Et c’est ça les socialistes… ces bolches qui veulent en plus plein de services publics bourrés de feignasses de fonctionnaires ! »
- « Quelle horreur ! »- « Tu ne devrais pas plaisanter… souviens-toi des 35 heures ! »
- « J’en frémis ! »- « Ben quand même, quelle catastrophe ! »
- « Pour un mec qui bosse quinze heures par semaine je vois pas bien… »- « Quoi ? Je sors du boulot à 20 heures tous les soirs moi monsieur ! »- « Bravo ! Gloire à toi ! Le marketing reconnaissant ! Ceci dit, je n’ai pas prétendu que tu ne passais pas 50 heures au boulot, j’ai dit que tu en travaillais à peine 15… »
- « Oh tu fais chier… C’est sérieux là… Ce sont aussi eux qui veulent marier les gays ! »- « Ha, c’est pas Roselyne Bachelot ? »- « Pfff… Plus d’impôts, plus d’immigrés, plus d’insécurité, plus d’inflation, plus de radars, plus de prébendes, plus d’art subventionné… c’est ça que tu veux ? »- « T’es en train de me dire que rigoureusement rien ne changerait… »
- « Mais si ! Ce serait LES SOCIALISTES qui le feraient ! T’es con ou quoi ? »

Écrit par : nando | 05/02/2012

Ce qu'il y a de bien avec le gôchiste lambda comme nando, c'est qu'il reproche au droitard très exactement ce que lui-même pratique sans même en être conscient, à commencer par la logorrhée verbale mais sans la classe, bien entendu, d'un Céline ou d'un Bloy. Et puis il aime péter dans son bain, nando, et chier dans la soupe (tant que ça n'est pas la sienne), une fois de plus en montrant à quel point il est en dehors de la réalité contrairement à tout ce que ses petites crispations boboesques supputent par la posture idéologique. Un droitard, voyez-vous, c'est forcément un bourgeois, ami aveugle de la finance, sans autre valeur que le fric. Le gôchiste lambda imagine mal qu'un droitard puisse être prolétaire et vivre en HLM dans une cité, il ne considère le droitard que comme un nanti du système qu'il est sensé lui, le gôchiste, mépriser. Et tout ça pour quoi ? Et bien comme pour Robespierre, comme pour Marx, comme pour Sartre, comme pour BHL... pour ne citer que ces exemples, pour gommer le fait que c'est lui le nanti, que c'est lui le bourgeois et qu'à défaut d'en avoir la fortune ou tout au moins la protection du compte en banque, il en partage absolument les valeurs et l'idéologie dominante. Le gôchiste lambda est l'associé le plus sûr du chef d'entreprise cosmopolite, tous deux aveuglés par leur contenance, leur maintien, leur station, leur tenue de glapisseur en rebellitude !

Du balai le blaireau !

Écrit par : Nebo | 05/02/2012

..".A la fin de l'envoi, je touche !"
Bien dit !

Écrit par : Bérengère | 10/02/2012

ça leur troue le cul de savoir qu'il y a aussi des gens de droite dans des cités et qu'être de droite ce n'est pas fatalement être un gros plein de soupe. Putain qu'est-ce qu'ils sont cons la vache ! Et je précise, je ne suis même pas de droite ;-) mais alors de cette gauche-là, tellement bas du front, encore moins !!!

ps : mon blog ne traitant pas de sujets politiques, je me permets de me "défouler" chez toi :-)

Écrit par : Melle H. | 12/02/2012

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