Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18/04/2012

La recomposition du paysage humain

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Les Français observent la rue, le métro, les salles de classe, surtout dans les quartiers populaires, et constatent l’évidence, ce que Tahar Ben Jelloun appelle joliment "la recomposition du paysage humain". Et que d’autres, plus amers, qualifient de "grand remplacement". Les experts protestent encore : "Ce sont des Français." Argument imparable, mais qui prouve qu’un biais idéologique, certes moral et légitime - ne pas remettre en question la nationalité des "nouveaux Français" - altère la présentation des chiffres. La France est le seul pays d’Europe où l’ancienneté continue de l’immigration de masse, le droit du sol, et l’interdiction des statistiques ethniques se conjuguent pour rendre toute discussion scientifiquement impossible. Tout le reste est idéologique.
"Les chiffres sont des êtres fragiles qui, à force d’être torturés, finissent par avouer tout ce qu’on veut leur faire dire", ironisait le grand démographe Alfred Sauvy. La part des étrangers dans la population française est restée stable depuis 1975 et même les années 1930 : 10 %. Chiffre invariablement brandi depuis trente ans. Chiffre indiscutable. Chiffre d’une rare mauvaise foi pourtant. Imaginons que surviennent cent millions d’Africains (ou de Chinois ou de Brésiliens) dans notre beau pays ; on donne aussitôt une carte d’identité à chacun ; la part d’étrangers dans la population française n’aura pas bougé d’un millième de point. C’est ainsi que l’on a agi depuis trente ans : aux cent mille étrangers, solde annuel entre les entrants et les sortants (deux cent mille depuis dix ans), sans tenir compte des irréguliers, ont correspondu autant de naturalisations. »

Eric Zemmour, Mélancolie française

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Les commentaires sont fermés.