11/07/2012
Les lâches sont au milieu...
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« Pourquoi le nier ? En 44, Vichy m’emmerde plus que jamais, mais les nazis sont devenus passionnants. J’ai pressenti la grandeur de la catastrophe allemande et les derniers efforts de son génie. A côté de cela nos mouvements de résistance m’ont paru mériter un simple paragraphe dans les manuels d’histoire. Je le voyais d’avance ce petit paragraphe, blanc et glacé, juste connu des bons élèves, comme celui qui relate la résistance du major Schlick en Bavière, sous Napoléon. Ayant donné un peu de moi-même à l’honneur et aux sentiments, quand tous les Français – persuadés de leur défaite- gardaient la queue basse, j’ai trouvé juste et raisonnable de faire quelque chose pour la partie adverse de mon cœur. Dès lors, les batailles allemandes m’ont donné les émotions d’usage.
Ensuite, j’ai vu la résistance sous un meilleur jour. Je les ai trouvé gentils, courageux, ces garçons. J’ai pensé que je n’avais pas eu de chance de tomber sur des résistants aussi doux que le groupe des Ternes. Avec des gens d’une autre espèce, j’aurais fait du bon travail. On en aurait descendu des salauds de miliciens : un vrai bonheur. J’ai repassé dans ma mémoire les gentilles paroles du petit Parreneuve : "Les lâches sont au milieu. Nous autres, comme nos ennemis, faisons tout pour la France. On n’a le droit que d’être milicien ou maquisard. Tous les autres pactisent, trahissent et survivent." »
Roger Nimier, Les épées
07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (2) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
Ha ha
Écrit par : titi | 11/07/2012
Hé Hé !
Écrit par : toto | 11/07/2012
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