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27/12/2012

La femme ne peut être supérieure que comme femme

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Tu me demandes donc, ma chère enfant, après avoir lu mon sermon sur la science des femmes, d’où vient qu’elles sont condamnées à la médiocrité ? Tu me demandes en cela une chose qui n’existe pas et que je n’ai jamais dite. Les femmes ne sont nullement condamnées à la médiocrité ; elles peuvent même prétendre au sublime, mais au sublime féminin. Chaque être doit se tenir à sa place, et ne pas affecter d’autres perfections que celles qui lui appartiennent. Je possède un chien nommé Biribi, qui fait notre joie ; si la fantaisie lui prenait de se faire seller et brider pour me porter à la campagne, je serais aussi peu content de lui que je le serais du cheval anglais de ton frère s’il s’imaginait de sauter sur mes genoux ou de prendre le café avec moi. L’erreur de certaines femmes, est d’imaginer que, pour être distinguées, elles doivent l’être à la manière des hommes. Rien n’est plus faux. C’est le chien et le cheval.

[...]

Au reste, ma chère enfant, il ne faut rien exagérer : je crois que les femmes en général, ne doivent point se livrer à des connaissances qui contrarient leurs devoirs ; mais je suis fort éloigné de croire qu’elles doivent être parfaitement ignorantes. Je ne veux pas qu’elles croient que Pékin est en France, ni qu’Alexandre le Grand demanda en mariage une fille de Louis XIV. La belle littérature, les moralistes, les grands orateurs, etc… suffisent pour donner aux femmes toute la culture dont elles ont besoin.

Quand tu parles de l’éducation des femmes qui éteint le génie, tu ne fais pas attention que ce n’est pas l’éducation qui produit la faiblesse, mais que c’est la faiblesse qui souffre cette éducation. S’il y avait un pays d’amazones qui se procurassent une colonie de petits garçons pour les élever comme on élève les femmes, bientôt les hommes prendraient la première place, et donneraient le fouet aux amazones. En un mot, la femme ne peut être supérieure que comme femme ; mais dès qu’elle veut émuler l’homme, ce n’est qu’un singe. »

Joseph de Maistre, Correspondance à Melle Constance de Maistre (1808-1810)

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (4) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Je suis surprise par le terme "émuler" à la dernière ligne... ne serait-ce pas plutôt "imiter"?

Écrit par : la crevette | 20/03/2013

Si si, charmante Crevette, c'est bien émuler...

http://www.cnrtl.fr/definition/émuler

Écrit par : Nebo | 20/03/2013

Ach! Voilà un terme (pas très élégant je trouve mais bon) que je ne connaissais pas! Merci Nebo.

Écrit par : la crevette | 20/03/2013

Moi je le trouve heureux. Il convient plus que le terme "imiter" car il implique plus, d'une certaine façon, dans le contexte ici, que la femme veut tendre vers... mais sans jamais égaler.

"Essayer d'égaler" n'est pas "imiter", en effet... on peut imiter mais sans chercher à égaler... en étant taquin ou autre... :-p

Écrit par : Nebo | 20/03/2013

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