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28/10/2012

Son propre visage...

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« La meilleure solution serait de ne jouer aucun rôle, de montrer son propre visage, n'est-ce pas ? Il n'y a rien de plus astucieux que son propre visage parce que personne n'y croit. »

Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski, Les Démons

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L'acte de ceux qui n'ont pas su en accomplir d'autres

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« Il n'osait pas lui protester que la vie était bonne, faute de se sentir en possession d'arguments bien aigus. »

« Il se sentait de plus en plus encerclé par les circonstances qu'il avait laissées se poser autour de lui. »

« l aurait pu concevoir, dès lors, la fonction de l'écriture qui est d'ordonner le monde pour lui permettre de vivre. »

« Les actes sont rapides; la vie est vite finie; on en arrive bientôt à l'époque des conséquences et de l'irréparable. »

« Sa famille croyait qu'il avait des idées subversives. Mais il n'avait pas d'idées, il en manquait atrocement : son esprit, c'était une pauvre carcasse récurée par les vautours qui planent sur les grandes villes creuses. »

« Pourtant il lui fallait encore parler, d'abord pour empêcher un effrayant silence, et aussi parce qu'en défendant ces idées qu'il avait rencontrées et qui convenaient si bien à ses vices et à ses faiblesses, il défendait sa peau. »

 

Pierre Drieu la Rochelle, Le Feu Follet

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27/10/2012

Ces mythes que sont les foules, les peuples, les états

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« Et puis, ajouta Bardy, je m'excite beaucoup plus sur ces mythes que sont les foules, les peuples, les états que sur ces mythes que sont les femmes. J'y trouve un assouvissement sensuel et sentimental beaucoup plus grand. »

« Nul mieux que lui ne savait que les recherches mystiques ne vous font pas sortir du camp de concentration de la comédie humaine dont une des sections est la comédie des caractères nationaux. »

« Ah, est-il vraiment d'étranges humains qui regardent les hommes avec le regard d'un dieu, et le dieu même avec le regard de Dieu, et Dieu avec l'orbite vide et vertigineuse du non-être ? »

« Sa vie n'était que réalisation et il avait besoin sans cesse de la saveur de la réalisation. »

« Les hommes d'action sont des artisans maniaques qui remettent sans cesse le même objet sur le tour. »

« - Au fond les germanophiles sont des gens qui ont pitié des Allemands, de leur isolement. Il n'en a pas toujours été ainsi. Au siècle dernier les Allemands ont été dans l'intimité de beaucoup de nations... mais au fond les Allemands n'ont communiqué avec le monde que par la philosophie et la musique, on ne leur pardonne pas les heures trop profondes qu'on a passées avec leurs grands esprits. ... C'est eux aussi qui ont fait l'histoire...

- L'histoire...

- Oui, ça n'intéresse plus personne, assura Constant. Les hommes prennent en horreur l'histoire dont ils ont abusé. L'époque des lumières est bien finie. Les hommes ont besoin d'oublier. »

Pierre Drieu la Rochelle, Les chiens de Paille

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25/10/2012

Glisser dans le dégoût

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« Mon désir éperdu devant tous les êtres est de séduire, et si je vis dans la solitude aujourd'hui, entre autres raisons, c'est que d'avoir exercé cette passion sur n'importe qui m'a de bonne heure fait glisser dans le dégoût. »

« Je sentais depuis un an auprès de cette fille, sans les compensations de la tendresse partagée, cette atroce solitude de l'homme devant la concupiscence de la femme qui reste toujours indifférente à ce qu'il a le plus à cœur, en dépit des simulations... »

« Se réveiller sans soucis, c'est une conjoncture extraordinaire et incompréhensible qui, à la réflexion, doit vous faire amasser une débordante inquiétude pour le lendemain. »

« Pour moi, pendant des années, je n'avais jamais vu poindre une silhouette de femme sans croire que la face de la terre commençait de se retourner. »

« Rien de plus trompeur que l'apparence physique à notre époque de transition où la robustesse, surtout chez les femmes, paraît encore une exception, un mérite, et, pour cela, une promesse de force morale. »

Pierre Drieu la Rochelle, Blèche

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24/10/2012

Le Rebelle est résolu à la résistance et forme le dessein d’engager la lutte

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« Nous appelons ainsi celui qui, isolé et privé de sa patrie par la marche de l’univers, se voit enfin livré au néant. Tel pourrait être le destin d’un grand nombre d’hommes, et même de tous - il faut donc qu’un caractère s’y ajoute. C’est que le Rebelle est résolu à la résistance et forme le dessein d’engager la lutte, fût-elle sans espoir. Est Rebelle, par conséquent, quiconque est mis par la loi de sa nature en rapport avec la liberté, relation qui l’entraîne dans le temps à une révolte contre l’automatisme et à un refus d’en admettre la conséquence éthique, le fatalisme. A le prendre ainsi, nous serons aussitôt frappés par la place que tient le recours aux forêts, et dans la pensée, et dans la réalité de nos ans. »

Ernst Jünger, Le recours aux forêts

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23/10/2012

Ce dont j'ai le plus souffert, c'est de l'inachèvement des hommes

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« J'avais cru vivre mon sacrifice et ma mort, mais de mon propre consentement. Je m'apercevais que là où je n'avais vu que du feu, les autres jouissaient de ma sueur servile et se vantaient de mon acquiescement sans réplique. »

« Les Américains ne sont que les pires Européens qui ont changé de continent pour jouer plus à l'aise leur jeu de brutes captées par l'abstrait. »

« Comment est-ce qu'on peut faire sortir la vie de rien ? Mais on ne fait jamais entièrement rien ; on peut faire peu de choses. C'est de ce peu que j'ai fini par noircir un livre. »

« Vos vies n'ont pas été exemplaires : je ne vous pardonne pas que l'on puisse séparer vos vies de vos œuvres. »

« Mais il y a dans l'ascétisme, une façon de laisser aller le monde, de le laisser devenir laid, qui me dégoûte, qui me révolte. »

« Pour écrire je n'ai pas vécu, je n'ai vécu que pour écrire, et aujourd'hui je puis écrire seulement que je n'ai pas vécu. »

« Maintenant je voyais clairement que je ne pouvais garder mon honneur d'homme. L'honneur d'un homme, c'est d'agir. Or il y avait beau temps que je ne pouvais plus agir. ... Depuis quelque temps cette inaction me semblait ma nature même et je commençais d'espérer qu'une puissance inconnue s'y cachât. »

« J'étais né esclave et fait pour la meule. Incapable des gestes de la liberté, je ne pouvais me déployer que dans une humilité exemplaire. »

« On ne peut se mêler à la vie comme spectateur mais comme acteur. »

« Comment accepter de propos délibéré que les actes qu'on accomplit ne soient pas susceptibles tous d'exercer un pouvoir exemplaire ? »

« Ton œuvre a besoin de ta vie, elle exige que tu vives, tant bien que mal.

(...)

J'aurais été pour eux un objet de scandale et de dérision.

(...)

Ce dont j'ai le plus souffert, c'est de l'inachèvement des hommes. »

« Mais enfin, la beauté, c'est tout ce qui nous est donné et je ne pardonnerai jamais à mes amis ni à moi de n'avoir pas tout fait pour être moins laids. »

« Je ne veux renoncer à rien. »

« Alors le cri certain tourne à n'être qu'une fanfaronnade malsaine, digne d'un sectaire de ruisseau, fasciste ou communiste. »

« Après tout, je ne suis pas qu'un écrivain, je suis un homme en proie au problème total. Toute cette écriture, toute cette tunique de signes qui s'accroche à mes reins, c'est votre tourment à tous, c'est votre vieille conscience fatiguée, exsangue. »

« Et cet adieu, comme j'ai envie de le prolonger, de le répéter, car produire des formes, c'est toute la passion de l'homme. »

« Que le chant de ma paresse emporte la rumeur de mes derniers soucis. »

Pierre Drieu la Rochelle, Le Jeune Européen

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22/10/2012

Une certaine tranquillité avec soi-même

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« C'est un privilège bien rare, et qui ne tient ni à la fortune, ni au rang, que d'être à l'aise dans la vie. Cela suppose une certaine tranquillité avec soi-même. »

« Un artiste qui a fait de l'art sa religion, sait très bien que l'injustice règne dans le monde des lettres et que personne n'est à sa place ; il n'attend d'aucune expiation pour les méchants auteurs, aucun salut pour les meilleurs. Cela admis, il peut s'accommoder de tout sur terre. »

« Aujourd'hui une bonne part de ma vie disparaît dans le sommeil, le reste est vite dissipé, la suite des jours prend une allure inquiétante, tout le monde, autour de moi, vieillit rapidement ; c'est à peine si je peux considérer une chose future, elle est tout de suite dépassée. »

« ... je n'ai vu que chez Drieu, le silencieux, cette façon de s'exprimer en mots éteints, presque insaisissables et qui vous transperçaient par je ne sais quelle vertu aigüe, quel poids dans l'indéterminé. »

« Si un écrivain a du style, ce qu'il dit n'a aucune importance. On le lira toujours avec plaisir. »

Jacques Chardonne, Vivre à Madère

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