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04/03/2013

Je me fis le serment de ne plus jamais oublier désormais ce que je dois aux aïeux

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Après ma première et rapide visite de la veille, je m’attardai ce matin dans la haute nef, qui me parut aussi merveilleuse qu’au premier jour. Je ne crois pas qu’on puisse sous-estimer ce monument. Je fus surtout saisi par la simplicité des lignes, par la sobriété avec laquelle les colonnes s’effeuillent dans les chapiteaux. On pressent ici la puissance formidable de siècles futurs qui ne sont encore qu’en germe. Au sommet de la tour, d’où j’embrassais du regard les voies ferrées, les routes encombrées de voitures en marche, les aérodromes, où les avions ne cessaient de se poser pour bientôt reprendre leur vol, je sentis l’accord entre ce temps passé et notre époque. Je sentis surtout que le passé ne doit pas m’échapper et je me fis le serment de ne plus jamais oublier désormais ce que je dois aux aïeux (…) Pour la première fois, aujourd’hui, je regarde ces cathédrales comme des oeuvres, des oeuvres vivantes, loin des mesures mortes du monde des musées. La pensée surgissait aussi que cette église m’était donnée en garde ; je la serrais contre mon coeur comme si elle était soudain devenue toute petite. »

Ernst Jünger, Jardins et routes

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