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18/05/2013

L'Etat

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Il y a une école de penseurs qui enseigne que la coopération sociale entre les hommes peut être réalisée sans contrainte ni coercition. L'anarchisme croit à la possibilité d'établir un ordre social dans lequel tous les hommes reconnaîtraient les avantages découlant de la coopération et où tous seraient prêts à faire volontairement tout ce qu'exige le maintien de la société et à s'abstenir volontairement de ce qui est nuisible à la société. Mais les anarchistes oublient deux faits : Il y a des individus dont les capacités mentales sont si limitées qu'ils ne peuvent comprendre tous les avantages que la société leur apporte. Et il y a des individus dont la chair est si faible qu'ils ne peuvent résister à la tentation d'obtenir un avantage personnel par une action nuisible à la société. Une Société anarchiste serait à la merci de chaque individu. Nous pouvons admettre que tout adulte sain jouit de la faculté de réaliser l'utilité d'une coopération sociale et d'agir en conséquence. Cependant il est hors de doute qu'il y a des mineurs, des vieillards et des fous. Nous pouvons admettre que quiconque agit contre la société devrait être considéré comme malade mentalement et devant être soigné. Mais tant que tous ne sont pas guéris et tant qu'il y a des mineurs et des vieillards, des dispositions doivent être prises pour qu'ils ne détruisent pas la société.

Le libéralisme diffère radicalement de l'anarchie. Il n'a rien de commun avec les illusions absurdes des anarchistes. Nous devons donc souligner ce point parce que les étatistes essaient quelquefois de découvrir une similitude. Le libéralisme n'est pas assez fou pour vouloir la suppression de l'État. Les libéraux reconnaissent pleinement qu'aucune coopération sociale ni aucune civilisation ne peuvent exister sans un certain degré de contrainte et de coercition. C'est la tâche du gouvernement de protéger le système social contre les attaques de ceux dont les plans d'action sont nuisibles à sa conservation et à son fonctionnement.

La leçon essentielle du libéralisme est que la coopération sociale et la division du travail ne peuvent être réalisées que dans un système de propriété privée des moyens de production, c'est-à-dire dans une société de marché ou capitalisme. Tous les autres principes du libéralisme — démocratie, liberté individuelle, liberté de parole et de la presse, tolérance religieuse, paix entre les nations — sont des conséquences de ce postulat fondamental. Ils ne peuvent être appliqués que dans une société fondée sur la propriété privée.

Partant de ce point de vue, le libéralisme assigne à l'État la tâche de protéger la vie, la santé, la liberté ou la propriété de ses sujets contre toute agression violente ou perfide. »

Ludwig von Mises, Le gouvernement omnipotent : état totalitaire et guerre totale - 1944

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