17/06/2013
Mitterrandie
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« Paris, 22 février 2005 -
Et puis j’ai apprécié que Jacques Attali révèle qu’à la table où il déjeuna lui-même, il y a trente ans, avec René Bousquet, sans savoir qui était cet homme si "impressionnant", il y avait Henri Frenay, le néo-nazi bien connu. Oui, j’ai apprécié que Jacques Attali se reprenne et qu’il reconnaisse enfin que François Mitterrand avait raison : 1’histoire ne s’écrit pas après coup, quand les dés sont jetés et que la Résistance ne se joue plus qu’aux Folies-Bergère.
J’ai oublié, Morlino me le rappelle ce matin, de révéler que Mireille et Emmanuel Berl, antisémites notoires, nous parlaient de Bousquet avec reconnaissance, pour ne pas dire affection. Cela ne l’innocente pas, mais devrait inviter les juges de François Mitterrand à la modération, sinon à l’indulgence.
Seul de la Mitterrandie historique, André Rousselet, que je n’ai pourtant jamais rencontré parmi le cercle des intimes du président, seul cet homme-là qui ne me doit rien, c’est le moins qu’on puisse dire, vient de me téléphoner pour me remercier d’avoir dit ce que j’ai dit. Pas un mot gentil de Danielle, rien, plus un signe d’elle depuis qu’elle m’a rendu du bout des doigts un chèque de cinq cent mille francs, le même que j’avais eu le mauvais goût de signer à sa demande pour faire sortir son fils de prison.
"Plus je connais Danielle Mitterrand, plus j’aime Anne Pingeot." Cette confidence douloureuse d’André Rousselet, qu’il ne m’a pas interdit de rapporter, je la rapporte, quoi qu’il m’en coûte, parce que je suis peiné que Danielle ne me pardonne pas d’être un garçon trop sentimental. »
Pascal Sevran, Le privilèges des jonquilles
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