13/08/2013
Un succédané destiné à leur épargner le sentiment d'un manque !
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« Vois-tu, quoiqu'on doive aimer le prochain comme soi-même, et que parfois on l'aime à ce point, cela demeure toujours une duperie, et une duperie de soi-même, parce qu'il est impossible d'éprouver sa douleur s'il a mal à la tête ou à un doigt. Il est absolument intolérable de ne pouvoir participer réellement à l’être qu'on aime, et c'est aussi absolument simple. Le monde est ainsi fait. Nous portons notre peau de bête avec les poils à l'intérieur et nous ne pouvons pas l'arracher. Et cette panique au sein de la tendresse, ce cauchemar de l'impossible approche, les hommes légalement bons, les bel et bons ne l'éprouvent jamais. Ce qu'ils appellent la sympathie est même un succédané destiné à leur épargner le sentiment d'un manque ! »
Robert Musil, L'homme sans qualités, Tome 2
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