06/09/2013
J’admire au plus haut la naïveté sublime de cette foi
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« Je laisse aller ma chanson, en écrivant ces lignes, et rêve de François Pizarre, monstre de force brute devant l’infidèle et agneau devant son dieu. Il va mourir, tel César, percé de coups par des conspirateurs qui étaient ses amis. Il est seul et agonise comme une bête sur les dalles du palais mais, dans son cœur, il n’y a qu’un désespoir, il n’y a qu’une panique : il va mourir sans poser ses lèvres sur la croix que les hommes de Dieu tendent vers ceux qui s’en vont de ce monde. Que fait-il alors ? Il plonge sa main dans le sang qui coule de ses entrailles et, sur les dalles, toutes forces rassemblées, il trace une vaste croix de sang vers laquelle il rampe dans un dernier effort et sur laquelle il se couche. » Il meurt, apaisé, face contre le sol et crucifié sur cette rouge et divine souillure qu’il vient de tracer. J’admire au plus haut la naïveté sublime de cette foi. »
Jean Cau, Le Chevalier, la Mort et le Diable
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