08/11/2013
"Être consumé par les flammes, payer la rançon de la flamme que nous n’avons pu dompter"
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« Telle une montre aux aiguilles brisées dont le mécanisme intérieur continue encore son tic tac sans signification, Scardanelli-Hölderlin ne cesse d’être poète, dans le vide d’un monde pour lui éteint : respirer, c’est pour lui être poète. Le rythme survit en lui à l’intelligence et la poésie à l’existence : c’est ainsi que s’accomplit encore, dans une désagrégation d’un tragique terrible, le plus profond désir de sa vie, qui était de se livrer entièrement à la poésie et avec tout son être de se dissoudre sans aucune restriction dans l’oeuvre poétique. Chez lui l’homme meurt avant le poète et la raison avant la mélodie ; et la mort et la vie, l’une et l’autre, élaborent pour lui, sous forme de destin, plastiquement, ce qu’un jour son désir prophétique a proclamé comme étant la véritable fin du vrai poète : "Être consumé par les flammes, payer la rançon de la flamme que nous n’avons pu dompter". »
Stefan Zweig, Le Combat avec le Démon : Kleist, Hölderlin, Nietzsche
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