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15/12/2013

Nous sommes délibérément conservateurs en ce sens que nous voulons sauver ce qu’il y a d’immuable dans l’homme

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Nous sommes délibérément conservateurs en ce sens que nous voulons sauver ce qu’il y a d’immuable dans l’homme : sa nature créée et l’élection surnaturelle par laquelle il participe à la solitude de l’être incréé. Le monde unidimensionnel décrit par Marcuse – cette prison intérieure où l’être est dévoré par l’avoir et l’âme aliénée au profit des choses – est un monde où l’homme, de plus en plus séparé de sa nature et de ses limites est sourd aux appels de l’infini, ne trouve d’aliment que dans ses oeuvres et dans ses songes. "Dans quelle mesure un monde fait par l’homme est-il encore un monde fait pour l’homme? " – cette question que m’a posée un jour un étudiant résume la crise de notre époque. Ce monde fait par l’homme prolonge l’homme sans le compléter et, par-là, il confirme son isolement dans la nature où il ne voit qu’un instrument de sa puissance usurpée et truquée, et devant Dieu dont il prend la place au lieu de l’adorer. Et nous sommes révolutionnaires dans ce sens que, loin de confondre la fidélité à l’immuable avec le respect inconditionnel du statu quo temporel, nous concevons la révolution comme un incessant mouvement de retour vers ces sources intarissables dont notre soif, dénaturée par les breuvages factices, laisse se perdre les eaux. »

Gustave Thibon, L’ignorance étoilée

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