20/01/2013
Aveugles espérances...
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« Prométhée : J'ai oté aux mortels de prévoir leur trépas.
Le coryphée : Quel remède as-tu trouvé qui les en guérisse ?
Prométhée : J'ai établi en eux d'aveugles espérances. »
Eschyle, Prométhée enchaîné
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18/01/2013
Avec tes défauts, pas de hâte. Ne va pas à la légère les corriger.
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« Avec tes défauts, pas de hâte. Ne va pas à la légère les corriger.
Qu'irais-tu mettre à la place ?
Tu laisses quelqu'un nager en toi, aménager en toi, faire du plâtre en toi et tu veux encore être toi-même !
Va jusqu'au bout de tes erreurs, au moins de quelques-unes, de façon à en bien pouvoir observer le type. Sinon, t'arrêtant à mi-chemin, tu iras toujours aveuglément reprenant le même genre d'erreurs, de bout en bout de ta vie, ce que certains appelleront ta "destinée". L'ennemi qui est ta structure, force-le à se découvrir. Si tu n'as pas pu gauchir ta destinée, tu n'auras été qu'un appartement à louer.
Si tu traces, une route, attention, tu auras du mal à revenir à l'étendue.
... Bêtes pour avoir été intelligents trop tôt. Toi, ne te hâte pas vers l'adaptation. Toujours garde en réserve de l'inadaptation.
L'homme qui sait se reposer, le cou sur une ficelle tendue, n'aura que faire des enseignements d'un philosophe qui aura besoin d'un lit.
Communiquer ? Toi aussi tu voudrais communiquer ?
Communiquer quoi? Tes remblais ? - la même erreur toujours.
Vos remblais les uns les autres ?
Tu n'es pas encore assez intime avec toi, malheureux, pour avoir à communiquer. »
Henri Michaux, "Poteaux d'angle
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17/01/2013
Je lancerais bien un défi au plus puissant des hommes...
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« Je suis tellement faible (je l'étais surtout), que si je pouvais coïncider d'esprit avec qui que ce soit, je serais immédiatement subjugué et avalé par lui et entièrement sous sa dépendance ; mais j'y ai l'œil, attentif, acharné plutôt à être toujours bien exclusivement moi. Grâce à cette discipline, j'ai maintenant des chances de plus en plus grandes de ne jamais coïncider avec quelqu'esprit que ce soit et de pouvoir circuler librement en ce monde.
Mieux ! M'étant à tel point fortifié, je lancerais bien un défi au plus puissant des hommes. Que me ferait sa volonté ? Je suis devenu si aigu et circonstancié, que, m'ayant en face de lui, il n'arriverait pas à me trouver. »
Henri Michaux, "Magie, Lointain Intérieur
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16/01/2013
Mouvement infini, infiniment prolongé
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« Dans les livres, il cherche la révélation. Il les parcourt en flèche. Tout à coup, grand bonheur, une phrase ....un incident... un je ne sais quoi, il y a là quelque chose... Alors il se met à léviter vers ce quelque chose avec le plus qu'il peut de lui-même, parfois s'y accole d'un coup comme le fer à l'aimant. Il y appelle ses autres notions "venez, venez". Il est là quelque temps dans les tourbillons et les serpentins et dans une clarté, qui dit "c'est là". Après quelque intervalle, toutefois, par morceaux, petit à petit, le voilà qui se détache, retombe un peu, beaucoup, mais jamais si bas que là où il était précédemment. Il a gagné quelque chose. Il s'est fait un peu supérieur à lui-même.
Il a toujours pensé qu'une idée de plus n'est pas une addition. Non, un désordre ivre, une perte de sang-froid, une fusée, ensuite une ascension générale.
Les livres lui ont donné quelques révélations. En voici une : Les atomes. Les atomes, petits dieux. Le monde n'est pas une façade, une apparence. II est : Ils sont., Ils sont, les innombrables petits dieux, ils rayonnent. Mouvement infini, infiniment prolongé. »
Henri Michaux, "Plume", précédé de "Lointain Intérieur"
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15/01/2013
Dieu seul est
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« Les choses sont une façade, une croûte. Dieu seul est. Mais dans les livres, il y a quelque chose de divin.
Le monde est mystère, les choses évidentes sont mystère, les pierres et les végétaux. Mais dans les livres peut-être y a-t-il une explication, une clef.
Les choses sont dures, la matière, les gens, les gens sont durs, et inamovibles.
Le livre est souple, il est dégagé. Il n’est pas une croûte. Il émane. Le plus sale, le plus épais émane. Il est pur. Il est d’âme. Il est divin. De plus il s’abandonne. »
Henri Michaux, "Plume", précédé de "Lointain Intérieur"
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14/01/2013
Depuis Maurras il n’y a personne, aucun renouvellement, seulement des répétitions
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« Nous avons été un certain nombre à vivre la croissance du pouvoir de l’État comme étant vraiment démoniaque. C’était le phénomène du Mal agressant et prenant possession de la société. Il est évident que ce jugement a été directement inspiré par l’expérience fasciste et nazie et par la transformation de l’Etat bolchevique fédéral – l’État des soviets – en un État bureaucratique et centralisé. Alors nous avons vraiment eu l’impression que l’État était ce qu’en disait Nietzsche : “le plus froid de tous les monstres froids”. [...]
Dans l’État moderne, les fameux centres de décision sont tellement évanescents que l’on est totalement désarmé face à eux. C’est pour cela que j’ai toujours souhaité une lutte contre l’État administratif d’une part, et la restitution d’un certain pouvoir à la base, d’autre part. [...] Mes amis anarchistes croient qu’une société libertaire est possible alors que, pour moi elle ne l’est sûrement pas. Mais, dans l’état actuel des choses, c’est le seul vecteur de combat contre l’autorité qui se répand dans tous les secteurs de la société. Autrement dit, la volonté de ramener une certaine capacité de décision au niveau des groupes les plus multiples, diversifiés, en évitant les institutionnalisations et les rigidités, me paraît, je ne dis pas la vérité politique dans l’éternité, mais l’œuvre actuelle qu’il s’agit d’effectuer. [...]
On peut chercher où l’on veut il n’y a pas l’ombre d’une pensée ni d’une doctrine à droite. Cela peut paraître méchant pour les nouveaux philosophes ; mais depuis Maurras il n’y a personne, aucun renouvellement, seulement des répétitions. » (Jacques Ellul)
Patrick Chastenet, Entretiens avec Jacques Ellul
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