13/03/2014
Une élection inclusive...
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et
=--=Publié dans la Catégorie "Le Salut par les Juifs"=--=
Pour rebondir à propos de ce qui s'est dit précédemment ici...
« Jérusalem n’est pas si différente d’Athènes quant à l’universel. L’opposition marquée fameusement par Léo Strauss est radicale. D’un côté, Athènes, le déploiement des forces humaines et la confiance dans ses forces culminant dans la libre enquête philosophique. De l’autre, Jérusalem, l’expérience de la majesté divine, le sentiment de sa petitesse et de son indignité, et le propos de faire de toute sa vie une obéissance continue à la loi divine. Tout cela est vrai. Mais Jérusalem est universaliste ; c’est ce qui différencie le judaïsme des autres civilisations non occidentales, et qui installe Jérusalem dans la quête occidentale de l’universel. Permettez-moi de citer le Deutéronome, lorsque Moïse déclare :
"Je vous ai enseigné décrets et règles selon ce que m’a commandé Yahvé, mon Dieu, pour que vous agissiez ainsi au milieu du pays où vous allez entrer pour en prendre possession. Vous les observerez et vous les exécuterez ; car c’est votre sagesse et votre intelligence aux yeux des peuples qui entendront parler de tous ces décrets et diront: "Ce ne peut être qu’un peuple sage et intelligent, cette grande nation !" Quelle est en effet la grande nation qui ait des dieux aussi proches d’elle qu’est Yahvé, notre Dieu, toutes les fois que nous l’invoquons ? Et quelle est la grande nation qui ait des décrets et des règles aussi justes que toute cette Loi que je place devant vous aujourd’hui ?"
La Loi n’est pas donnée à Israël pour qu’il se l’approprie solitairement, mais pour que Sion soit "lumière pour les nations".
Jérusalem ne représente pas la particularité ou le particularisme. L’universalisme de Jérusalem est le sens même de l’élection d’Israël, Contrairement à ce que dira Spinoza avec une éclatante mauvaise foi, l’élection d’Israël ne sanctifie pas la particularité d’Israël, L’élection d’Israël noue l’alliance entre Dieu et les hommes pour le bien de toute l’humanité. Pour dire Jérusalem dans le langage d’Athènes, l’homme étant un animal politique, Dieu ne peut se faire connaître aux hommes qu’en formant au milieu d’eux, ou du milieu d’eux, un peuple qui soit Son peuple. Encore une fois, l’expérience d’Israël est le moyen de faire connaître à l’ensemble de l’humanité le créateur de 1’humanité. Israël est le médiateur entre l’humanité et son créateur. Qu’Israël ne soit pas toujours à la hauteur de sa vocation, on s’en doute, la Bible est d’ailleurs pour une grande part la chronique de ces manquements, mais cela ne change rien à la nature de la vocation d’Israël qui précisément fournit le critère pour apprécier ces manquements. La particularité d’Israël est en ce sens autre que la particularité des autres civilisations. C’est sans doute pour cette raison qu’Israël est toujours au cœur de la vie du monde. »
Pierre Manent, Le regard politique - Entretiens avec Bénédicte Delorme-Montini
16:00 Publié dans Le Salut par les Juifs, Lectures | Lien permanent | Commentaires (2) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Commentaires
C'est la seule raison pour laquelle on s'en prend eternellement aux juifs, la seule. Les histoires de finance, de complot mondial, c'est un fourre-tout pour faire avaler la pilule.
Les gands esprits juifs eux-mêmes le sentaient bien :
"Je suis trois fois apatride. Comme natif de Bohême en Autriche, comme Autrichien en Allemagne, comme juif dans le monde entier."
Gustav Mahler
Écrit par : Galimatias | 13/03/2014
Et il n'y a pas plus européen de Mahler.
Écrit par : Galimatias | 13/03/2014
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