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02/04/2014

Mes petites passions étaient aiguës, brûlantes à cause de mes nerfs toujours malades

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

 

 

« Ce que je faisais surtout à la maison, c’est que je lisais. Je voulais que des impressions extérieures viennent étouffer ce qui bouillait sans cesse au fond de moi. Et, pour moi, les seules impressions extérieures venaient de la lecture. La lecture, cela va de soi, m’aidait beaucoup -elle me passionnait, elle me comblait, me torturait. Mais, quelquefois, elle m’ennuyait à mort. Quand même, j’avais besoin de bouger et je me plongeais alors, je ne dirai pas dans la débauche -mais dans une débauchette, obscure, souterraine et sale. Mes petites passions étaient aiguës, brûlantes à cause de mes nerfs toujours malades. Il y avait des à-coups hystériques, avec des larmes et des convulsions. En dehors de la lecture, il n’ y avait pas d’issue -c’est-à-dire que je n’avais rien que j’aurais pu admirer dans mon entourage et qui aurait pu m’entraîner. Et puis, l’angoisse qui s’accumulait ; je voyais monter un désir hystérique de contradictions, de contrastes -et je me lançais dans la débauche…Si je viens de raconter tout ça, ce n’est pas du tout pour me justifier…Encore que -non ! mensonge ! Si, justement, je voulais me justifier. Note à usage interne, messieurs. Je ne veux plus mentir. J’ai promis. »

Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski, Carnets du sous-sol

 

 

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