25/05/2014
Les pensées des hommes sont ténues et fragiles comme des dentelles
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« Laissons les autres se lamenter sur ces temps mauvais ; je me plains de leur misère, car ils sont dénués de passion. Les pensées des hommes sont ténues et fragiles comme des dentelles ; ils sont eux-mêmes pitoyables comme des dentellières. Les pensées de leur cœur sont trop misérables pour être coupables. Ce serait peut-être un péché pour un ver de terre d'en nourrir de pareilles, mais tel n'est pas le cas pour des hommes créés à l'image de Dieu. Ils sont tièdes et modérés dans leurs plaisirs, endormis dans leurs passions ; elles accomplissent leurs devoirs, ces âmes mercenaires, mais elles se permettent pourtant comme les Juifs de rogner un peu la monnaie ; elles pensent que si Dieu tient en ordre ses registres, on peut quand même tricher un peu et s'en tirer. Fi, les vilaines gens ! Aussi bien mon âme revient-elle toujours à l'Ancien Testament et à Shakespeare. Ici, du moins, on sent que ce sont des hommes qui parlent ; ici, on sait haïr, on sait aimer, tuer son ennemi, maudire sa descendance à perpétuité ; ici, on sait pécher. »
Søren Kierkegaard, Ou bien... ou bien
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