Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

29/06/2014

A croire que les gens de cet acabit ne peuvent que flirter avec l'abîme

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Où que l'on se trouve sur cette planète, on finit par se heurter à ses quatre murs et, alors que je me débats au plus profond de ma gueule de bois, me reviennent en mémoire deux de mes amis qui sont mes conseillers en matière de suicide, entre nous, existe-t-il une meilleure preuve de fraternité agissante? sur chaque veine de son bras gauche, le premier porte les marques indélébiles de la lame de rasoir. quant au second, énorme barbe noire, il préfère l'absorption à jets continus de comprimés. L'un et l'autre écrivent des poèmes. A croire que les gens de cet acabit ne peuvent que flirter avec l'abîme. mais je parierais fort que nous atteindrons, tous les trois, la quatre-vingt-dixième année. 2010. et alors, à quoi ressemblera 2010? tout sera fonction, bien sûr, de ce qu'on aura fait de la Bombe, mais je suppose qu'on mangera encore des œufs au petit déjeuner, que le sexe posera toujours autant de problèmes, et qu'on continuera à écrire des poèmes à se suicider. »

Charles Bukowski, Journal d'un vieux dégueulasse

 

14:48 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Les commentaires sont fermés.