26/07/2014
Dans sa nonchalance affectée, peu de femmes avaient autant de grâce qu’elle
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« Elle était belle, mais d’une beauté majestueuse, qui même, sans le sérieux qu’elle affectait, pouvait aisément se faire respecter. Mise sans coquetterie, elle ne négligeait pas l’ornement. En disant qu’elle ne cherchait pas à plaire, elle se mettait toujours en état de toucher ; et réparait avec soin ce que près de quarante ans, qu’elle avait, lui avaient enlevé d’agréments : elle en avait même peu perdu, et si l’on excepte cette fraîcheur qui disparaît avec la première jeunesse, et que souvent les femmes flétrissent avant le temps en voulant la rendre plus brillante, Madame de Lursay n’avait rien à regretter. Elle était grande et bien faite ; et, dans sa nonchalance affectée, peu de femmes avaient autant de grâce qu’elle. Sa physionomie et ses yeux étaient sévères forcément ; et lorsqu’elle ne songeait pas à s’observer on y voyait briller l’enjouement et la tendresse. »
Claude-Prosper Jolyot de Crébillon, dit Crébillon fils, Les égarements du cœur et de l’esprit
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