19/09/2014
La vie nous paraît claire comme un ruisseau aussitôt que la grâce nous est faite d'oublier que nous avons vécu
=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=
« Si je croyais être grand, je ne saurais plus écrire, la vie nous paraît claire comme un ruisseau aussitôt que la grâce nous est faite d'oublier que nous avons vécu. Les années passent, nous rident, nous scalpent, nous ne sommes pas, heureusement, dans celui que l'on voit, ni ailleurs, du reste, nous sommes inquiétude, c'est-à-dire espoir, un espoir dont la fin n'est visible qu'aux autres quand nous avons su à peu près bien l'exprimer. Nous "sommes" si peu que rien ne nous apparaît sans nous cacher ce que nous sommes ; un écrivain vrai n'est jamais que l'ombre de son propre regard ; et sa plus grande joie est de mériter l'amitié d'êtres qui sont, comme vous, les charmants émissaires de l'avenir. »
Joë Bousquet, Lettres à une jeune fille
16:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Les commentaires sont fermés.