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09/11/2014

Treizième poésie verticale

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Muet parmi les mots,
presque aveugle parmi les regards,
au-delà du coude de la vie,
sous l’emprise d’un dieu qui est absence pure,
je déplace l’erreur d’être un homme
et corrige avec patience cette erreur.

Ainsi je ferme à demi les fenêtres du jour,
j’ouvre les portes de la nuit,
je creuse les visages jusqu’à l’os,
je sors le silence de sa caverne,
j’inverse chaque chose
et je m’assieds de dos à l’ensemble.

Je ne cherche désormais ni ne trouve,
je ne suis ici ni ailleurs,
je me refais au-delà du souci,
je me consacre aux marges de l’homme
et cultive en un fond qui n’existe pas
l’infime tendresse de ne pas être. »

Roberto Juarroz, Treizième poésie verticale, in "Poésie verticale"

 

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