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03/12/2014

On ne peut dire qu’une chose : Je suis seul

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« Je suis allé dans les rues comme un exilé, moi l’homme ordinaire, moi qui ressemble tant, moi qui ressemble trop, à tous. J’ai parcouru les rues, j’ai traversé les places, les yeux fixés sur ce qui m’échappe. J’ai l’air de marcher ; mais il semble que je tombe, de rêve en rêve, de désir en désir... Une porte entr’ouverte, une fenêtre ouverte, d’autres qui s’orangent doucement sur les façades bleuies par le soir, m’angoissent... Une passante me frôle : une femme qui ne me dit rien de ce qu’elle aurait à me dire... C’est à la tragédie d’elle et de moi que je songe. Elle est entrée dans une maison ; elle a disparu ; elle est morte. »

« On ne meurt pas… Chaque être est seul au monde. Cela paraît absurde, contradictoire, d’énoncer une phrase pareille. Et pourtant, il en est ainsi... Mais il y a plusieurs êtres comme moi... Non, on ne peut pas dire cela. Pour dire cela, on se place à côté de la vérité en une sorte d’abstraction. On ne peut dire qu’une chose : Je suis seul. Et c’est pour cela qu’on ne meurt pas. »

Henri Barbusse, L'Enfer

 

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Une angoisse, une blessure commençante m’étreint les entrailles...

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« Je ne peux pas sortir de ma pensée. Je n’ai pas le droit de le faire sans faute et sans mensonge. Je ne peux pas. J’ai beau essayer de me débattre comme pour m’envoler de moi. Je ne peux pas accorder au monde d’autre réalité que celle de mon imagination. Je crois en moi et je suis seul, puisque je ne peux pas sortir de moi. Comment imaginer sans folie que je puisse sortir de moi-même ? Comment imaginer sans folie que je ne sois pas seul ? »

« Une angoisse, une blessure commençante m’étreint les entrailles... Puis voici qu’un cri monte en moi, un cri lucide, conscient et inoubliable comme un accord sublime de toute la musique : "Non !" »

« Je me suis levé, ce matin, rompu de lassitude. Je suis inquiet ; j’ai une douleur sourde à la face ; mes yeux, alors que je me considérais à la glace, me sont apparus sanguinolents, comme si je regardais à travers du sang. Je marche et je me meus difficilement, à demi paralysé. Je commence à être puni dans ma chair des longues heures où je reste étendu le long de ce mur, la face au trou. Et cela grandit. »

Henri Barbusse, L'Enfer

 

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Les mignons du Roi Misère

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« Soldats gratuits, héros pour tout le monde et singes parlants, mots qui souffrent, on est nous les mignons du Roi Misère. C’est lui qui nous possède ! Quand on est pas sages, il serre... On a ses doigts autour du cou, toujours, ça gêne pour parler, faut faire bien attention si on tient à pouvoir manger... Pour des riens, il vous étrangle... C’est pas une vie... »

Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit

 

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La civilisation moderne

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« On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si on n’admet pas d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure. Hélas ! la liberté n’est pourtant qu’en vous, imbéciles ! »

Georges Bernanos, La France contre les robots

 

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