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04/12/2014

Si on réclame un peu de silence, on passe pour un fou

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« Nous marchons jusqu’à Saint-Germain, puis revenons au carrefour de l’Odéon pour aller voir "Hollywood" à l’U. G. C. Comme d’habitude avec le public de ces films commerciaux, des gens, devant et derrière nous, parlent tout haut du début à la fin, sans discontinuer. Pendant le générique il est inutile de songer à protester, car chacun pense alors avoir le droit de faire autant de bruit qu’il le souhaite ; mais même plus tard, si on réclame un peu de silence, on passe pour un fou. D’ailleurs il n’y a que Louis II de Bavière qui ait compris le principe des spectacles. il faut disposer pour soi seul (et pour deux ou trois amis sûrs, si on le souhaite) d’une salle d’opéra, d’une salle de concerts, d’une salle de théâtre et d’une salle de cinéma - on peut à la rigueur, par souci d’économie, réunir ces quatre fonctions en un seul édifice. »

Renaud Camus, Journal de Travers I

 

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Une société-troupeau

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« L’audiovisuel engendre des comportements grégaires et non, contrairement à une légende, des comportements individuels. Dire que nous vivons dans une société individualiste est un mensonge patent, un leurre extraordinairement faux (...). Nous vivons dans une société-troupeau, comme le comprit et l’anticipa Nietzsche. »

Bernard Stiegler, Aimer, s’aimer, nous aimer. Du 11 septembre au 21 avril

 

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L’expérience des poètes et des mystiques

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« Déjà, la nuit se perd. Nous ne pouvons même plus savoir ce qu’elle a été. Il n’y a plus en France, sauf en Lozère peut-être, un seul endroit assez éloigné des villes et du faisceau de leurs lumières pour que la nuit y soit encore ce qu’elle a été dans l’expérience des poètes et des mystiques, et pour que les étoiles soient lisibles comme elles l’ont été pour toutes les générations avant nous. La Voie lactée a presque disparu. Dans les cités où vivent la grande majorité d’entre nous, on n’a plus aucune idée de ce que pouvaient être les constellations. Le ciel est lettre morte. Dans un monde sans absence, sans écart avec lui-même, constamment éclairé, sans frontière, sans ailleurs, sans étrangèreté, pareil au même, c’est toute la grande lyrique occidentale, mais universelle aussi bien, qui s’effondre et dont la haute consolation perd avec tout référent toute portée. Tout se passe comme s’il n’y avait pour l’homme, sur la terre, qu’une quantité constante d’humanité ; et plus l’homme est nombreux moins il s’en trouve pour chacun, moins il a lieu, matière, espace et raison d’être homme. »

Renaud Camus, Du sens

 

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Les lucioles

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« Au début des années soixante, à cause de la pollution atmosphérique et, surtout, à la campagne, à cause de la pollution de l’eau (les fleuves d’azur et les canaux limpides), les lucioles ont commencé à disparaître. Cela a été un phénomène foudroyant et fulgurant. Après quelques années, il n’y avait plus de lucioles. (Aujourd’hui, elles ne sont plus qu’un souvenir déchirant du passé : un homme âgé qui a un tel souvenir ne peut pas retrouver sa propre jeunesse dans les jeunes d’aujourd’hui, et ne peut donc même plus éprouver les beaux regrets de ce qui était autrefois.) »

Pier_Paolo_Pasolini, Ecrits Corsaires

 

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