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08/12/2014

Un intense sentiment de culpabilité a continué de le gouverner jusqu’à sa mort

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Tout en se professant athée, Pasolini a reçu de sa mère profondément catholique une imprégnation religieuse qui va le marquer à jamais. (...) Certains voient en Pasolini un homosexuel affranchi, qui a revendiqué sa différence. Il n’en est rien. Nulle part dans son œuvre, ni dans ses livres ni dans ses films, il ne s’est déclaré ouvertement. Au contraire, un intense sentiment de culpabilité a continué de le gouverner jusqu’à sa mort. Aucune honte chez lui, assurément ; un penchant audacieux à la provocation ; mais provoquer, c’est encore respecter le pouvoir qui énonce l’interdit. La conscience du péché, le défi à la loi parcourent tous ses poèmes et leur donnent un accent où la fierté se mêle à la douleur, par une contradiction inexplicable sans cette composante chrétienne ou christique. (...) Pendant vingt-cinq ans, selon Moravia, de son arrivée à Rome à sa mort, il est allé draguer à la gare centrale de Roma Termini, dans le milieu le plus dur, le plus dangereux des prostitués de la capitale italienne. Pratique à haut risque, qui expose à se faire voler, rosser – ou tuer. (...) Ces diverses circonstances montrent avec éclat comment Pasolini a besoin de se punir des libertés qu’il s’accorde. Au plaisir doit être mêlé le châtiment. Pas d’éros moins libre que celui qui a besoin de se rouler dans les ordures, pas de volupté moins affranchie de l’interdit que celle qui prend pour décor un lugubre environnement de masures et de détritus. »

Dominique Fernandez, Préface aux "Poèmes de jeunesse" de Pasolini

 

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