09/03/2015
On n’avait pas besoin d’animateur subventionné
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« On n’allait pas au cinoche la bouche pincée... l’âme perplexe... tout chancelant d’indécision. On se pourléchait à l’avance du gras naveton... n’importe ! Confectionné par des scénaristes aux abois, traqués par les huissiers... je connais maintenant l’engeance... la CAVMU aux trousses ! On se pointait avec notre petit pognon... on en voulait pour et même plus ! On acceptait tout... l’invraisemblable, le mauvais goût, les outrances, le patriotisme délirant, les fins heureuses... les beaux assassinats... les faux singes, faux cils, fausses barbes... faux sentiments ! Tout faisait notre bonheur. C’était la fête le cinoche... si le spectacle était médiocre on mettait la main à la pâte. On améliorait la sauce aux quolibets... à la gueulante ! C’était ça le théâtre populaire. On recherche en vain la formule depuis. Ça venait tout seul, ça allait comme je te pousse. On n’avait pas besoin d’animateur subventionné. »
Alphonse Boudard, Les combattants du petit bonheur
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