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16/03/2015

Clichés

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« La caractéristique essentielle de "notre époque" est de tout transformer en clichés, en schémas, en phrases. Les grands hommes ont dit leur mot. Il y a eu Schopenhauer et le "pessimisme" est devenu une phrase. Il y a eu Nietzsche et son "Antéchrist" s'est mis à hennir. Dieu merci, pendant ce temps on a cessé de lire l'Evangile, sinon la même chose serait arrivée.

Pas possible de sortir de là.

- Vous voulez le succès ?
- Oui.
- Un instant. Nous allons vous préparer un cliché.
- Mais je voulais du sentiment. C'est à l'âme que je pensais.
- Excusez, mais nous n'avons que des clichés.
- Alors inutile... Je préfère partir. En emmenant ma pauvreté. »

Vassily Vassilievitch Rozanov, Feuilles tombées

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Refus de la liberté

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« Refuser l’Etat de Bien-Etre en invoquant des idées abstraites de liberté est une attitude peu convaincante. La perte des libertés économiques et politiques qui constituaient l’aboutissement des deux siècles précédents peut sembler un dommage négligeable dans un Etat capable de rendre la vie administrée, sûre et confortable. Si les individus sont satisfaits, s’ils sont heureux grâce aux marchandises et aux services que l’administration met à leur disposition, pourquoi chercheraient-ils à obtenir des institutions différentes, une production différente de marchandises et de services ? Et si les individus qui sont au préalable conditionnés dans ce sens, s’attendent à trouver, parmi les marchandises satisfaisantes, des pensée, des sentiments et des aspirations, pourquoi désireraient-ils penser, sentir et imaginer par eux-mêmes ? »

Herbert Marcuse, L’homme unidimensionnel, (1964)

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Un goût répugnant pour tout ce qui est sordide et laid

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« Dans ses œuvres littéraires, Sartre manifeste un goût répugnant pour tout ce qui est sordide et laid. Un personnage des "Chemins de la liberté" accompagne une jeune fille malade et hume avec délices, sur ses lèvres, l'odeur ignoble de ses vomissements. Le pays de Sartre est celui des hôtels borgnes et des tentatives d'avortement. La beauté, la légèreté, la lumière, le bonheur, la fantaisie, la nature ont pour lui quelque chose d'intolérable. Son œuvre, dépourvue de tout charme, souvent naïve et scolaire, n'offre même pas les attraits d'une horreur profonde. Elle se traîne à la surface d'eaux boueuses. Son influence aura certainement contribué à enlaidir la littérature de son temps.
En 1964, Sartre se vit décerner le prix Nobel qu'il refusa. La parodie d'un mot d'Erik Satie s'impose : "Ce n'est pas tout de refuser le prix Nobel, encore faudrait-il ne pas l'avoir mérité. Sartre refuse le prix, mais son œuvre l'accepte." Il est assez mélancolique de voir que cet immense effort – il est vrai pseudo-révolutionnaire – ne semble fait que pour séduire un groupe d'académiciens suédois.
Dans le sillage de Sartre se dresse toujours vaillamment Simone de Beauvoir. De sa plume inlassable elle a construit un massif inégal et pâteux que sapent déjà les termites du temps qui passe. Son autobiographie, alourdie par d'épaisses tartines déjà cent fois mortes sur les idées et l'action politique de son clan, offre des pages pénétrantes sur sa propre jeunesse et sa vie avec Sartre. Simone de Beauvoir écrit n'importe comment. Cela fait partie de sa pauvre doctrine. Mais dans ses "Mémoires d'une jeune fille rangée", plus rarement dans la "Force des choses", certaines pages attaquées gaillardement et d'une allure presque martiale nous donnent l'idée d'un écrivain qui aurait pu être, et que Sartre a complètement égaré. »

Kléber Haedens, Une histoire de la littérature française

 

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Le produit d’un superbe brassage

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« C’est vrai que la France, c’est le produit d’un superbe brassage, sur fond de sauce gallo-romaine, de Francs, de Burgondes, de Vikings, de Wisigoths, de Germains, puis d’Alsaciens, de Basques, de Catalans, de Juifs d’Alsace et de Lorraine et du Comtat-Venaissin, de Corses, de Flamands, de Bretons, de Provençaux, d’Ecossais, de Savoyards, d’Occitans, enfin d’Italiens, d’Espagnols, de Polonais, de Portugais, mais c’était l’Europe qui s’était invitée chez elle. Rien que l’Europe. Les voilà, les Français de souche ! »

Jean Raspail, Le Camp des Saints

 

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