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16/03/2015

Un goût répugnant pour tout ce qui est sordide et laid

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« Dans ses œuvres littéraires, Sartre manifeste un goût répugnant pour tout ce qui est sordide et laid. Un personnage des "Chemins de la liberté" accompagne une jeune fille malade et hume avec délices, sur ses lèvres, l'odeur ignoble de ses vomissements. Le pays de Sartre est celui des hôtels borgnes et des tentatives d'avortement. La beauté, la légèreté, la lumière, le bonheur, la fantaisie, la nature ont pour lui quelque chose d'intolérable. Son œuvre, dépourvue de tout charme, souvent naïve et scolaire, n'offre même pas les attraits d'une horreur profonde. Elle se traîne à la surface d'eaux boueuses. Son influence aura certainement contribué à enlaidir la littérature de son temps.
En 1964, Sartre se vit décerner le prix Nobel qu'il refusa. La parodie d'un mot d'Erik Satie s'impose : "Ce n'est pas tout de refuser le prix Nobel, encore faudrait-il ne pas l'avoir mérité. Sartre refuse le prix, mais son œuvre l'accepte." Il est assez mélancolique de voir que cet immense effort – il est vrai pseudo-révolutionnaire – ne semble fait que pour séduire un groupe d'académiciens suédois.
Dans le sillage de Sartre se dresse toujours vaillamment Simone de Beauvoir. De sa plume inlassable elle a construit un massif inégal et pâteux que sapent déjà les termites du temps qui passe. Son autobiographie, alourdie par d'épaisses tartines déjà cent fois mortes sur les idées et l'action politique de son clan, offre des pages pénétrantes sur sa propre jeunesse et sa vie avec Sartre. Simone de Beauvoir écrit n'importe comment. Cela fait partie de sa pauvre doctrine. Mais dans ses "Mémoires d'une jeune fille rangée", plus rarement dans la "Force des choses", certaines pages attaquées gaillardement et d'une allure presque martiale nous donnent l'idée d'un écrivain qui aurait pu être, et que Sartre a complètement égaré. »

Kléber Haedens, Une histoire de la littérature française

 

07:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (2) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Commentaires

Et vlan ! Ça, c'est envoyé. Kléber Haedens était un grognard exigeant et l'ami de Blondin et Nimier. Ses romans "Adios", "Salut au Kentucky", "L'été finit sous les tilleuls" (prix Interallié 1966) écrits dans une belle langue sans chichi ont quelque chose de mélancolique. Il gardait son mordant pour les critiques et les essais.

Écrit par : Paglop77 | 16/03/2015

PS: A propos de Nimier...
http://www.denecessitevertu.fr/sujet-3038-le_courrier_morand_nimier_bien.html

Écrit par : Paglop77 | 16/03/2015

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