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21/06/2015

Ces minutes d’anéantissement total

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Patrice et Catherine étaient bien étendus l’un à côté de l’autre, vêtus et immobiles… On s’approcha, et l’on vit qu’ils étaient évanouis…

Ils s’étaient étendus l’un à côté de l’autre. Ils ne s’étaient point touchés. Mais longuement ils étaient restés ainsi, immobiles, tremblants un peu, sans même approcher leur main l’un de l’autre. Leurs yeux étaient fermés… Il serait vain de croire qu’il ne pensait point à davantage, mais il ne voulait pas céder. Dans l’approche de deux corps vêtus, il y a quelque chose de magique et d’inséparable des premiers moments de l’amour : la résistance, la tentation, la honte, le regret, l’espoir se mêlent dans cette étreinte factice et provisoire, où les obstacles légers symbolisent tant de barrières irréductibles. Et comme elle était pure, elle ne devina point quand il bougea un peu, et se détendit, qu’il avait atteint au plus fort de son désir, qu’il l’avait prise en songe, et qu’il s’apaisait…

Patrice devait souvent songer que, vécût-il cent ans, et eût-il plus d’aventures que l’homme aux mille et trois, jamais il n’atteindrait plus complètement la réalisation du rêve masculin qu’en ces minutes d’anéantissement total, cette possession dans la pureté. »

Robert Brasillach, Les sept couleurs

 

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