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30/07/2015

On souffre tant de l’absence de ce qu’on désire

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Il me fallut rentrer dans ma chambre. Françoise m’y suivit. Elle trouvait, comme j’étais revenu de ma soirée, qu’il était inutile que que je gardasse la rose que j’avais à la boutonnière et vint pour me l’enlever. Son geste, en me rappelant qu’Albertine pouvait ne pas venir, et en m’obligeant aussi à confesser que je désirais être élégant pour elle, me causa une irritation qui fut redoublée du fait qu’en me dégageant violemment, je froissais la fleur et que Françoise me dit : "Il aurait mieux valu me la laisser ôter plutôt que non pas la gâter ainsi."

Dans l’attente, on souffre tant de l’absence de ce qu’on désire qu’on ne peut supporter une autre présence. »

Marcel Proust, La recherche du temps perdu vol. 4 – Sodome et Gomorrhe

 

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