Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30/09/2015

La bataille devant être, il fallait que la bataille fût

=--=Publié dans la Catégorie "Lectures"=--=

 

« Sans qu’elle eût versé elle-même une seule goutte de sang, cette vierge guerrière n’a cessé de vanter les vertus des batailles et l’honneur de l’épée. Elle était, dans l’âme, soldat. Pourtant la jeune fille en qui l’histoire libérale aime à louer la préfiguration certaine de la nation armée, n’a pas conçu un seul instant le réveil national comme une sorte de levée en masse, de jacquerie patriotique. Elle et le Grand Ferré sont deux ! Plus encore que guerrière, elle a la tête militariste et hiérarchique. Elle n’a pas ameuté les paysans de son village : elle est allée trouver le seigneur du pays. Encore s’est-elle gardée de le convier à lever la jeunesse du Bar et des provinces voisines : son sens de l’ordre est tel qu’il a volé droit au sommet ! Point de chef, point de peuple : point de Roi, point de France. Comme il n’y a point de roi, elle en fera un. Elle ne le créera pas de rien ; elle ne rêvera ni de nouvelle dynastie, ni de dictature féodale ou cabochienne, mais elle n’aura de cesse que le Dauphin ne soit le Roi.
Son amour de la paix et son horreur du sang ne la dressaient donc point contre les puissances du monde. La bataille devant être, il fallait que la bataille fût, non pour établir une pandémocratie dans la République chrétienne, mais pour que, sous le Roi du ciel, régnât très régulièrement un Roi de la terre, dans un royaume organisé en vue du minimum de faiblesse humaine et du maximum d’ordre naturel. »

Charles Maurras, Méditation sur la politique de Jeanne d’Arc

 

10:00 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Les commentaires sont fermés.